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Label Architecture Contemporaine Remarquable
Adresse renseignée dans la base Mérimée :
9 place Michel-de-l'Hospital
63000 Clermont-Ferrand - France
Code Insee de la commune : 63113
Puy de Dôme [63] - Clermont Ferrand - Auvergne (Auvergne-Rhône-Alpes)
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
6 impasse Petit Courtial 63000 Clermont-Ferrand
Description :
Les deux bâtiments occupent un terrain de forme rectangulaire orienté nord-sud, mesurant environ 53 mètres de longueur sur 21,5 mètres de largeur. Le côté sud est en bordure de la place Michel-de-l’Hospital, place occupée par un square boisé. Le côté nord donne sur la petite rue Saint-Austremoine (une impasse). L’immeuble d’habitation est implanté sur le tiers sud de la parcelle. À l’ouest, il est mitoyen d’un immeuble du XIXe siècle, à l’est il domine le large passage qui dessert la cour intérieure. Il s’élève suivant un plan rectangulaire (17,5 m d’est en ouest, 13,75 m du nord au sud) complété à l’ouest par une étroite aile en retour d’équerre. Au nord, le rez-de-chaussée et le premier étage sont augmentés d’une petite aile couverte d’une terrasse. L’immeuble comptait à l’origine six niveaux visibles au-dessus d’un sous-sol. Vers 1960, un septième niveau fut ajouté. Jean Bosser dressa très probablement les plans de cette surélévation. Le style adopté s’accorde avec la partie ancienne. Située plein sud, la façade principale possède quatre travées. Au rez-de-chaussée, de gauche à droite, se trouvent une porte de garage, la porte principale de l’immeuble et deux fenêtres. Les quatre premiers étages disposent chacun d’un balcon. La première travée à gauche et la dernière travée à droite sont en surplomb, au même nu que les garde-corps des balcons. Au rez-de-chaussée, l’angle sud-est de l’immeuble présente un pan coupé percé par une porte secondaire. Celle-ci desservait l’étude d’avoué de Pierre Gorce. Au niveau des quatre premiers étages, l’angle est arrondi ; partiellement en surplomb, il comporte trois fenêtres par étage (l’une d’elles correspond à la quatrième travée de la façade sud). La composition dessinée par les deux avancées en surplomb encadrant les balcons s’avère quasi symétrique. Le sixième niveau d’origine était un étage attique, couvert par un toit-terrasse. Dépourvu d’avancées, il s’alignait de ce fait sur le rez-de-chaussée. Un équilibre symétrique était ainsi instauré entre le premier et le dernier niveau de l’immeuble. La surélévation a anéanti cet effet. De plan en « L », couverte d’un toit à une pente, elle présente au sud une terrasse, au sud-ouest un petit volume en retour d’équerre. La façade orientale possède deux travées, à l’exception de la surélévation qui ne possède de ce côté qu’une fenêtre. La façade arrière se distingue par la cage d’escalier vitrée qui sert d’articulation entre le corps de bâtiment principal et la petite aile ouest. Des balcons rythment les élévations. L’architecture de l’immeuble – caractéristique du Classicisme moderne des années Trente – allie la sobriété et la monumentalité. Le revêtement blanc des façades met en valeur la volumétrie. Quelques éléments de décor accentuent des lignes importantes. Par exemple, en façade principale, un cordon de denticules souligne le bas des avancées et du balcon du premier étage. Un autre cordon de denticules orne la corniche qui domine l’ancien étage attique. Des moulures rectangulaires élargissent les appuis des baies et des garde-corps. Les balustres des garde-corps des balcons sont des cylindres en béton dont la partie supérieure comporte une moulure en canal plat. La porte d’entrée principale concentre les effets. Une corniche et deux colonnes engagées de la moitié l’encadrent. Des plaques en marbre de Nonette revêtent les colonnes ainsi que l’embrasure et le chambranle. Une ferronnerie orne la porte vitrée. Le hall d’entrée présente une mise en scène ostentatoire : sol et colonnes cannelées en marbre, grands vases posés sur des piédestaux, plafond à corniche. Une seconde porte donne accès à l’escalier principal et à l’ascenseur.
Historique :
Plusieurs églises construites à Clermont-Ferrand dans l’Entre-deux-guerres comprenaient, outre les traditionnels espaces de culte, des salles indépendantes réservées aux activités paroissiales. Il ne s’agissait pas seulement d’accueillir les enfants du catéchisme ou les organisations de jeunesse. L’ambition était de proposer au plus grand nombre des activités récréatives, festives, culturelles et sociales. Les églises clermontoises du Sacré-Cœur (1922-1928) et de Saint-Jacques-le-Majeur (1931-1932), construites suivant les plans de l’architecte Charles Marc, possèdent ainsi, sous la nef et le chœur, des grandes salles spécialement affectées à ces usages. La paroisse Saint-Genès-les-Carmes se trouvait dans le centre ancien de Clermont-Ferrand. Les offices étaient célébrés dans une église bâtie au XIVe siècle et agrandie au XIXe siècle. Pour abriter les « animations annexes », le curé de la paroisse résolut de construire un bâtiment comportant notamment un théâtre cinéma et une salle de gymnastique. Un terrain situé à une centaine de mètres de l’église fut choisi. À la suite d’une demande présentée le 9 mai 1935 par le curé de Saint-Genèsles – Carmes, l’autorisation de construire fut accordée le 12 juillet suivant. Visiblement, le chantier se déroula sans encombre. En septembre 1938, la revue L’Architecture d’aujourd’hui publia un court article sur la salle achevée. La salle se trouve au fond de la parcelle. Elle est accessible par un passage et une cour intérieure. Un luxueux immeuble d’habitation s’élève sur la partie du terrain située en bordure de la place Michel-de-l’Hospital. Ce second édifice fut bâti vers 1938 pour le compte de Pierre Gorce, avoué clermontois. L’architecte Jean Bosser dressa les plans des deux bâtiments et leur donna des caractéristiques stylistiques similaires. La salle Saint-Genès occupe la moitié nord de la parcelle. De plan sensiblement carré, elle mesure environ 21 mètres de largeur et 23,5 mètres de longueur. Elle est couverte par un toit à croupes. Une aile en retour d’équerre (environ 9 x 10,5 mètres) la complète à l’ouest. Ce corps de bâtiment abritait au rez-de-chaussée une salle de gymnastique, et à l’étage le logement du concierge. La comparaison entre l’édifice existant et l’article publié en 1938 dans L’Architecture d’aujourd’hui apporte de précieuses informations. La salle avait une capacité de 800 places réparties entre un parterre et un balcon. Elle était équipée d’une cabine de projection située sur le balcon. De part et d’autre de la scène se trouvent encore des dégagements. Jean Bosser utilisa une diagonale sud-est/nord-ouest comme axe de symétrie pour organiser le parterre, le balcon et la scène. Par ce moyen, ces espaces bénéficièrent d’une plus grande profondeur. Les sièges du parterre et du balcon étaient disposés en arc de cercle. Le hall d’entrée occupe toujours l’angle sudest du bâtiment. Il desservait directement le parterre et un escalier qui menait au balcon. Un second escalier se développe dans l’angle nord-est. Une issue de secours débouche sur la rue Saint – Austremoine. La large entrée principale de la salle se trouve face au passage donnant sur la place Michel-del’Hospital. Bosser employa un artifice de composition pour suggérer la présence d’une façade symétrique. Il choisit de souligner l’entrée principale par un chambranle fortement saillant et par un avant-corps structuré de bandeaux horizontaux et verticaux. Une corniche domine l’avant-corps ; elle portait en lettres bâton le nom « Salle Saint-Genès ». Au-dessus de cette corniche, une mince passerelle accessible par un escalier servait sans doute d’issue de secours pour la cabine de projection. Elle n’existe plus de nos jours. Quatre grandes baies horizontales séparées par des sections de colonnes peintes soulignent le niveau du balcon. Enfin, la façade est dominée par un fronton rectangulaire aligné sur l’avant-corps. Par cet élément, Bosser renforça l’axe de symétrie fictif de la façade. En effet, le dispositif semble appeler, à droite du fronton, un pan de mur identique à celui de gauche. L’artifice de composition, fondé sur la suggestion d’une composition ternaire « B – A – B », peut faire croire qu’une partie de la façade principale de la salle est dissimulée par le bâtiment s’élevant à l’est. Situé sur l’axe de symétrie fictif, un blason à croix potencée en mosaïque accentue encore l’effet recherché. La façade orientale de l’aile ouest est percée de hautes baies qui desservaient et éclairaient la salle de gymnastique. Au-dessus des baies, une terrasse borde l’ancien logement du concierge. Les balustres du garde-corps sont d’un modèle identique à ceux de l’immeuble. Enfin, la fruste façade nord montre que les murs d’une précédente construction furent réemployés. Les dispositions intérieures de la salle étaient simples et fonctionnelles. Encore en place, le cadre de scène concentre les effets architecturaux et décoratifs. Encadrée par deux colonnes à fût droit et lisse, l’ouverture de scène est dominée par une large poutre (en béton armé et briques). Au-dessus, reprenant le tracé convexe de l’avant-scène, un corps de moulures complété par de petits caissons constitue une corniche. Enfin, des rayons peints sur le plafond de la salle convergeaient vers le cadre de scène. D’après L’Architecture d’aujourd’hui, le rideau était vert foncé, les murs et plafond vert clair, le cadre de scène, le balcon et les rayons bronze or. Sur la poutre dominant l’ouverture de scène, l’artiste auvergnat Louis Dussour peignit une frise. Il utilisa un pigment bronze rehaussé de noir et d’or afin de donner l’illusion d’un basrelief. Par sa composition générale comme par le dessin simplifié des formes, l’œuvre respecta le cadre architectural. Symétriquement, de part et d’autre d’une croix latine, Dussour représenta la Comédie, la Musique profane, la Musique sacrée et le Drame. En fond, il dessina des tuyaux d’orgue afin d’unir la frise par un rythme vertical régulier.
Architecte ou maître d'oeuvre :
Bosser Jean (architecte), Dussour Louis (peintre)
Datation de l'édifice :
1934, 1936
Année d'obtention du label Architecture Contemporaine Remarquable :
2023
Fiche Mérimée : ACR0000121
Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2025-01-09
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