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Crédit photo : Zairon - Sous licence Creative Commons
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Label Architecture Contemporaine Remarquable
Adresse renseignée dans la base Mérimée :
19 rue Beaubourg
75004 Paris 4e Arrondissement - France
Code Insee de la commune : 75104
Paris [75] - Paris - Ile de France (Ile-de-France)
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
5 Rue Beaubourg 75004 Paris
Description :
Le programme du Centre Georges-Pompidou comporte une zone d’accueil, une bibliothèque de lecture publique, un musée d’art moderne et contemporain, un musée du design, un centre d’art contemporain, un centre de création industrielle, des salles polyvalentes pour le théâtre, la musique, le cinéma, des salles d’expositions temporaires, des équipements permettant la recherche et de la documentation spécialisées. Ces fonctions sont associées à des bureaux pour la gestion du Centre pour un total de 70 000 m2, 25 000 m2 supplémentaires étant destinés aux accès et stationnement des voitures et camions. L’avant-projet – inspiré par le travail du groupe anglais Archigram – présente un bâtiment transparent posé sur des pilotis, libérant ainsi le niveau du sol. L’édifice prend finalement la forme d’un parallélépipède de 166 m. de long pour 60 m. de large et 42m. de haut. Il se développe sur 5 plateaux libres superposés de 7 m. de haut. Tous les éléments porteurs sont reportés à l’extérieur des façades de façon à libérer totalement les plateaux. L’édifice comporte deux parties : une infrastructure en béton de 166 m. sur 122, et une superstructure en acier et verre de 166 m. sur 70,45 m. L’infrastructure – qui se prolonge sous la piazza – accueille des espaces ouverts au publics – avec notamment la salle de cinéma –, ainsi que des surfaces techniques, de service et de stationnement automobile. Les circulations et les fluides sont intégrés dans l’ossature. La couleur sert le fonctionnalisme de ces équipements : rouge pour les circulations et coursives, bleu pour les tuyaux d’air conditionné, vert pour l’eau et les circuits de sécurité incendie, jaune pour l’alimentation électrique. Dans les faux planchers métalliques, recouverts à l’origine de moquette, sont intégrés les circuits destinés aux branchements des équipements audiovisuels : caméra, télé, réception vidéo. Le Centre Georges-Pompidou possède une esthétique singulière qui a été à l’origine de virulentes polémiques. Les « tripes » de l’édifice sont apparentes, les éléments techniques et structurels sont mis en scène, l’ensemble formant un manifeste, à l’échelle mondiale, du mouvement architectural high-tech ou techno-architecture. L’édifice, qui n’occupe que la moitié de la parcelle, est précédé à l’ouest d’une vaste esplanade inclinée, la piazza, qui permet une liaison plus fluide entre le bâtiment et la ville. Au nord de cette place est installé en 1977 l’atelier Brancusi, exactement tel qu’il était jadis impasse Ronsin (Paris). Cette installation respecte à la lettre le legs fait par le sculpteur. L’atelier est reconstruit dans sa totalité et orienté de la même façon. Il comprend l’ensemble des sculptures léguées par Brancusi. La piazza accueille par ailleurs des éléments iconiques de l’architecture high-tech en train de naître, les prises d’air blanches en forme de trompe d’éléphant ou de cheminée de paquebot. Cet élément est également par la suite repris sur la place Igor-Stravinsky, en face de la Fontaine Stravinsky (Jean Tinguely et Niki de Saint-Phalle, 1983), comme un élément de liaison entre les deux programmes, celui du bâtiment principal et celui de l’IRCAM. L’IRCAM se compose d’une boîte étanche de 350 000 m2 située sous la place Igor-Stravinsky. Ce volume souterrain, dont les espaces de circulation sont éclairés par des toits vitrés, accueille des studios, des laboratoires, un lieu de projection, une chambre anéchoïque (chambre sourde) et un atelier mécanique. L’extension de 1990 prend la forme d’une tour de bureaux de 728 m2. Et haute de 25 m de haut. Ses façades sont recouvertes de panneaux de terre cuite, qui assurent une continuité visuelle avec le bâtiment mitoyen. Ces briques sont disposées dans des cadres métalliques préfabriqués qui alternent avec des grandes surfaces vitrées. Les bâtiments reconvertis attenants, nommés Jules-Ferry et Bains-Douches, accueillent des salles de conférences et de cours, des bureaux et une médiathèque, répartis sur 1 969 m2.
Historique :
Dans le dessein de doter Paris d’un équipement culturel capable d’enrayer son déclin sur la scène artistique mondiale, le président Georges Pompidou décide en 1969 de construire « un ensemble monumental consacré à l'art contemporain » sur l’emplacement de l’ancien îlot insalubre n° 1, en plein cœur du Marais, alors occupé par un parking. Il souhaite voir le projet s’achever avant l’élection présidentielle de 1974. En 1970, sous la direction de Sébastien Loste, une équipe élabore le programme : l’architecture du Centre devra être flexible et évolutive. En juillet 1970, Robert Bordaz est nommé délégué pour la réalisation du Centre, puis Président du Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou ; le 2 avril 1975, un décret stipule que le Centre reçoit le nom de son initiateur. Le Centre national d’art et de culture est officiellement créé par la loi n° 75-1 du 3 janvier 1975. C’est alors un établissement public d’un type totalement nouveau. Dès l’origine, Georges Pompidou souhaite l’organisation d’un concours international ouvert à tous les architectes, jeunes ou moins jeunes, connus ou inconnus. Le concours d’idées laisse une totale liberté d’expression architecturale et d’interprétation du programme aux architectes. L’insertion urbaine, la circulation et l’autonomisation des fonctions sont néanmoins des points forts à ne pas négliger. 681 projets – dont 186 français – sont envoyés, provenant de 49 pays. Le jury, choisi par le président Pompidou lui-même, est majoritairement composé de maîtres d’œuvre de renom tels que Jean Prouvé (président), Émile Aillaud, Philip Johnson, Oscar Niemeyer ou Henri-Pierre Maillard (suppléant). Ils sont associés à des conservateurs et directeurs de musée comme Gaëtan Picon (vice-président), Sir Franck Francis, Michel Laclotte, William Sandberg et Herman Liebaers. En 1971, à l’issue du concours, une équipe jeune, pratiquement inconnue, est choisie. Elle est composée de Renzo Piano, Richard Rogers, Gianfranco Franchini, John Young et le groupe Ove Arup & Partners. Les travaux démarrent en mai 1972. Sur le chantier, l’ossature ressemble à un mécano géant sans soudures, inspiré par le module Aram (1970), comprenant quatorze portiques, des lisses et des contreventements. Il y a un espacement de 12,80 m. entre les poutres, de 2,50 m. de hauteur seulement pour 48 m. de portée. Les architectes, associés à l’ingénieur Peter Rice, optent pour la fonte d’acier moulé, technique inspirée par la construction japonaise. 65 % du tonnage d’acier nécessaire pour l’ossature comprend des pièces d’acier moulé, tournées ou forgées, d’une épaisseur de 16 cm. L’ossature préfabriquée est transportée sur le chantier puis montée en dix mois, de fin janvier à décembre 1975. Afin de palier au risque d’incendie – ce type d’ossature étant particulièrement sensible au feu – les escaliers sont placés à l’extérieur à l’air libre, le mobilier et la moquette sont rendus incombustibles, et l’ensemble du bâtiment est doté d’un système de détection immédiate et d’extinction incendie automatique. Le 31 janvier 1977, le Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou est inauguré par le Président Valéry Giscard d'Estaing. Le Centre Georges-Pompidou comprend quatre départements : le musée national d'Art moderne et le Centre de création industrielle (MNAM/CCI) qui ont fusionné en 1992, la Bibliothèque publique d’information (BPI) et l’Institut de recherche et coordination acoustique/musique (IRCAM). Ce dernier est situé hors du bâtiment principal, sa conception étant indépendante. En 1969, concomitamment au projet de centre culturel, Georges Pompidou charge Pierre Boulez de créer et de diriger un institut de recherche et de création musicales. Le compositeur fonde alors l’IRCAM qui est associé au Centre Beaubourg. Un édifice souterrain est construit au sud du Centre par Renzo Piano et Richard Rogers. En 1990, une première extension de l’IRCAM est réalisée par Renzo Piano, elle est appelée la « tour Piano ». En 1996, deux bâtiments – l’ancienne école Jules-Ferry et un des anciens bains-douches – contigus à la tour sont réhabilités par Daniel et Patrick Rubin, afin d’à nouveau étendre l’institution. Malgré le scandale suscité par son esthétique, le Centre Georges-Pompidou rencontre, dès son inauguration, un large succès auprès du public et devient rapidement un équipement culturel d’envergure internationale. Le 1er janvier 2000, le Centre rouvre, deux ans après le début des travaux de réaménagement et de modernisation. Le réaménagement de la terrasse supérieure et la création des plans d’eau des 4e et 5e étages par Renzo Piano sont financés à hauteur d’un million d’euros par le biais d’un parrainage d’un groupe français d’envergure internationale.
Architecte ou maître d'oeuvre :
Piano Renzo (architecte), Rogers Richard (architecte), Franchini Gianfranco (architecte), Rubin Daniel (architecte), Rubin Patrick (architecte), Polig Heckel Bleichart (entrepreneur)
Datation de l'édifice :
1977
Année d'obtention du label Architecture Contemporaine Remarquable :
2016