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Label Architecture Contemporaine Remarquable
Adresse renseignée dans la base Mérimée :
route de la Viste
13015 Marseille 15e Arrondissement - France
Code Insee de la commune : 13215
Bouches du Rhône [13] - Marseille - Provence Alpes Côte d'Azur (Provence-Alpes-Côte d'Azur)
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
7b Traverse adoul 13015 Marseille
Description :
Au moment où en France les plans d’urbanisme se font sur le principe de la séparation des types bâtis (barres, tours, plaques), l’équipe de Georges Candilis propose en réponse au concours des 4000 de Marseille une continuité entre tours de plus de 18 étages et bâtiments bas qui se déboîtent les uns par rapport aux autres. Cela donne des circulations continues et maillées, des espaces ouverts sur le site mais bordés par le bâti. Cette conception très opposée aux grands ensembles français, vient de son expérience des tissus urbains continus analysés par M. Ecochard à propos de l’habitat collectif méditerranéen. Il développera ce principe à partir de 1956 sur le programme de Bagnols-sur-Cèze. Sur l’habitat, terme préféré à celui de logement, Candilis reprend les modèles de L. Kahn où les logements sont considérés comme « servis » et les installations afférentes (rues, voies, services, espaces d’activité, pédagogiques, culturels, sociaux et commerciaux) sont considérées comme « servantes ». Les architectes font une partition entre les fonctions déterminées (accès, rangement, cuisines et salles de bain) d’une part pour lesquelles ils recherchent un optimum d’efficacité et, d’autre part les fonctions non précisément établies – indéterminées – qui peuvent être modifiées et auxquelles il affecte le maximum de flexibilité. Les trois tours, constructions à plusieurs branches reliées par une circulation linéaire et éclairée naturellement, distribuent sept logements par niveaux. Chaque branche est autonome et comporte deux ou trois appartements. Leur disposition parallèle ou en épis par rapport à la ligne de distribution permet les meilleures orientations possibles. La volumétrie est déterminée par la superficie des appartements, dont l’épaisseur relativement faible (6,64 m) donne des faces très élancées. Ces grandes flèches aux allures si différentes selon qu’on les perçoit de face ou de profils sont un repère majeur de l’entrée en ville tant depuis le nord où se joue une sorte de symétrie avec l’opération Chanterac, de l’autre côté de l’autoroute A7, qu’au sortir du tunnel des Quatre Vents où les trois signaux dessinent l’étagement de la ville basse à celle des plateaux. Pour les immeubles bas, les cages d’escaliers sont articulées directement avec les cuisines et les sanitaires, éléments très condensés. Le principe de la mono-gaine regroupe les pièces humides au centre de l’immeuble, la double porte de la salle de bains est prévue pour en améliorer la ventilation. Les structures sont assez étroites avec des portées libres de 3,60 m maximum, mais les voiles ne sont pas continus permettant une certaine évolution. L’évolutivité des fonctions indéterminées est au centre des préoccupations des architectes. On notera à ce sujet, la présence sur le site de deux appartements témoins, sortes de maquettes grandeur lors du chantier, qui servent, aujourd’hui, de bureaux aux logeurs. G. Candilis refuse toute expression autonome de la façade, le mur extérieur est la façade, comme au XIX° siècle. L’unité du projet lui paraît cependant nécessaire, sous condition que l’individuel soit toujours exprimé à l’intérieur de cette harmonie générale. L’architecture, orthogonale, est liée à son économie et à sa mise en œuvre ; bandeaux et panneaux déterminent les vides des baies qui se répètent dans la série. « À la Viste, l’intention est d’animer l’extérieur du bâtiment par l’usage de panneaux coulissants. Les fenêtres des appartements sont équipées de volets coulissants. Ces volets sont peints de la même couleur que les murs extérieurs, ainsi, les ouvertures apparaissent et disparaissent, modifiants constamment l’aspect des façades, exprimant la vie à l’intérieur des bâtiments. » C’est une conception dynamique de la façade qu’inventent ici Candilis, Woods et Olmeta. La couleur aussi est partie prenante du dispositif. La polychromie réhabilitée, plus respectueuse ici qu’ailleurs, aura quand même opéré des centaines simplifications.
Historique :
L’opération de la Viste naît dans la suite des grands concours architectes–entreprises lancés à partir de 1947 pour d’accélérer le rythme de constructions et développer l’industrialisation du bâtiment : on passe de 200 logements en 47 à 800 en 1951 pour atteindre des groupes de 4000 vers 1957-58. Très présente sur ce front, on retrouve la SCIC de la Caisse des Dépôts, qui constitue des SEM avec les villes d’accueil de ces programmes. Ces opérations doivent être comparées avec les 4000 logements de la Courneuve. Les concours des 4000 sont mieux organisés que les précédents ; terrains et financements sont réservés, ce qui donnera des projets plus concrets. À Marseille, les 4000 logements sont dédiés au relogement des habitants des îlots insalubres en cours de résorption. Terminés au début des années soixante, ils abriteront une partie des rapatriés d’Algérie. Quatre terrains étaient réservés à ce programme : Malpassé, Saint Barthélemy, La Viste et les terrains dit de Foresta où sont aujourd’hui installés le Plan d’Aou, la Castellane et la Bricarde. Les terrains de la Viste seront achetés par la SCIC aux institutions Timon David et La Salvatrix.
Architecte ou maître d'oeuvre :
Candilis Georges (architecte), Woods Shadrach (architecte), Josic Alexis (architecte), Dony Paul (architecte), Olmeta Louis (architecte)
Datation de l'édifice :
1952, 1964
Année d'obtention du label Architecture Contemporaine Remarquable :
2006