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Label Architecture Contemporaine Remarquable
Adresse renseignée dans la base Mérimée :
32 rue Sainte-Lucie
31100 Toulouse - France
Code Insee de la commune : 31555
Haute Garonne [31] - Toulouse - Midi Pyrénées (Occitanie)
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
32 Rue Sainte Lucie 31300 Toulouse
Description :
Implantés sur la rue Sainte-Lucie, les deux bâtiments du groupe scolaire sont positionnés perpendiculairement à la voie publique. L’école maternelle comprend une salle d’accueil s’ouvrant largement sur la cour de récréation et le jardin d’enfants, quatre salles d’exercice et une salle de repos orientées à l’est, un réfectoire avec son office, les vestiaires, les sanitaires et le bureau de la directrice. L’entrée de l’école maternelle est positionnée à l’angle sud-ouest. Elle est marquée par une casquette en béton armé débordante de laquelle émerge une colonne massive. Cette dernière est positionnée à l’angle de l’édifice et sert de cheminée aux conduits de ventilation des sanitaires. Elle est encadrée par un bloc de sanitaires et le bureau de la directrice. Le vestibule dessert ensuite la grande salle de jeux et le couloir-vestiaire. Ce dernier distribue une salle de repos, quatre salles de classe et le réfectoire avec son office à l’extrémité du bâtiment. Toutes les salles sont orientées sur la cour de récréation au sud-est. Cette façade est largement vitrée avec de grandes baies dans les salles de classe et couronnée par une série de petites baies qui apporte un éclairement complémentaire sur le plafond incliné des salles de classe. La façade ouest et les pignons sont eux moins ouverts. Seules des fenêtres bandeaux en partie haute éclairent les sanitaires et le couloir. Plusieurs extensions ont agrandi l’école et des réaménagements ont modifié sa distribution. Le bureau de direction et la salle des maîtres remplacent les sanitaires à côté de l’entrée. La première salle de classe a été divisée en deux et accueille une salle CLAE et des sanitaires. Un réfectoire a été construit le long du couloir, près de l’entrée. Le préau est devenu une salle de classe et un dortoir lui a été ajouté. La maçonnerie de brique est utilisée ici pour les murs pignons du préau et de la salle de jeux. L’école élémentaire se développe selon la même orientation. Largement en retrait sur la rue, un premier corps de bâtiment sur un niveau permet une entrée frontale, contrairement à l’entrée latérale de l’école maternelle. Sous le porche, deux entrées distinctes, adjointes d’un bureau de direction, accueille les enfants. Une partie est également prévue pour le bureau de l’inspecteur et la médecine scolaire. Une longue barre sur trois niveaux est placée perpendiculairement. Elle comprend dix salles de classe par niveau, dix orientées en façade est et dix en façade ouest, distribuées par un couloir central. Chaque extrémité accueille deux cages d’escalier, repérables en façade avec le claustra en verre armé ou en pavés de verre, alternant avec des parements en béton de mignonette. Les plans ne distinguent pas l’école des filles de celle des garçons, correspondant à la mise en place prochaine de la mixité. Deux unités bien séparées sont visibles et partagent la barre en deux parties équitables. L’entrée de droite donne accès aux deux premières cages d’escalier, puis un groupe de sanitaires, puis à un vaste préau, souligné d’un auvent en béton armé et donnant sur la cour de récréation orientée à l’est. Un atelier est accessible à partir du préau. L’entrée de gauche donne accès à la cour de récréation orientée à l’ouest. Une cantine, équipée d’une cloison mobile, permet de trouver deux espaces, de taille similaire au module salle de classe. Le préau dessert les deux cages d’escaliers situés à l’extrémité ainsi qu’un groupe de sanitaires et l’atelier, adjacent à celui de l’autre unité. Aux étages, une double porte sépare le couloir en deux, identifiant la limite filles/garçons. Cinq salles de classe par étage sont attribuées à chaque unité, donnant sur les deux façades. L’architecte Roger Brunerie utilise pour ce projet la salle de classe prototype qu’il a mis au point. Elle peut accueillir 41 élèves. Elle mesure 5 travées de 1,75 m en façade et 4 en profondeur. La séparation entre classe et couloir est traitée dans une épaisseur permettant à hauteur d’enfants l’installation de cimaise avec des portemanteaux et en partie haute des vitrages, profitant d’un éclairage de second jour. Elle profite de 3.25 m de hauteur sous plafond minimum. En façade, chaque travée est pourvue d’une baie basculante, soulignée d’un auvent de 1 m de profondeur, lui-même surmonté d’une baie haute, équipée d’un système d’ouverture permettant l’aération des locaux. La structure (poteaux, poutres, chainages, meneaux, corniche, chéneau) est en béton armé. Les murs de façade et de refends sont réalisés en briques tubulaires de 0.28 cm d’épaisseur. Une partie des façades est traitée en moellons appareillées. Le reste enduit au mortier. Les planchers sont construits en hourdis de terre cuite et béton armé. Les toitures sont réalisées en toiture terrasse plates pour les couloirs et sont inclinées en aluminium pour les salles de classe. Les murs pignons sont en maçonnerie de briques qui contrastent avec l’enduit clair des façades latérales et des éléments en béton armé laissés brut de l’entrée. Ce groupe scolaire est un des derniers construits sur ce modèle. Il profite des expérimentations accomplies sur les précédents et sa situation privilégiée dans ce quartier de la rive gauche lui ont permis de se distinguer des autres groupes scolaires de Brunerie construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1960.
Historique :
Le groupe scolaire Molière se situe dans le quartier Fer à cheval à Toulouseles plans des architectes Roger Brunerie et Pierre Debeaux ont été approuvés par le Maire le 30 octobre 1959. Roger Brunerie (1916-1972) est diplômé de l’ENSBA de Paris en 1943 (atelier Recoura Mathon) en suivant en même temps l’école d’art et d’ameublement Boulle. Il est architecte départemental adjoint (oct. 1943 – mars 1944). Il est nommé directeur de l’école des Beaux-arts de Toulouse le 1er novembre 1944, dont il démission le 1er avril 1949. Il est nommé directeur en chef de la ville de Toulouse stagiaire à la même date et titularisé à ce poste le 1er décembre 1950. Il occupe ce poste jusqu’à la fin de sa carrière. Par une délibération du 27 novembre 1951, le conseil municipal de la ville de Toulouse souhaite ouvrir un concours d’architectes en vue de la construction de trois écoles : l’école maternelle Fabre, le groupe scolaire des Sept Deniers et l’école d’industrie hôtelière. Les architectes seraient sélectionnés selon l’examen de leurs avant-projets par une commission spéciale composée du maire, les adjoints à l’instruction publique et à l’architecture, les conseillers municipaux, le secrétaire général, le secrétaire général adjoint, l’architecte en chef, l’ingénieur en chef, deux architectes tirés au sort sur une liste de quatre membres du conseil régional, un architecte représentant le ministère de l’éducation nationale et un architecte désigné par le préfet. Pierre Viatgé, architecte départemental, est membre de la commission de sélection désigné par le préfet. Pierre Debeaux est choisi. D’autres projets seront confiés à de jeunes architectes. Pierre Debeaux (1925-2001) est diplômé en 1950 de l’école régionale d’architecture de Toulouse. Il construit plusieurs groupes scolaires à Toulouse avec l’architecte de la ville Roger Brunerie dans les années 1950. Il est architecte du Pic du Midi de 1951 à 1963. Il s’associe en 1954 Fabien Castaing, Pierre Viatgé, Alexandre Labat et Michel Bescos. Ils fondent ensemble l’Atelier des Architectes Associés 3A. Depuis 1955, la ville de Toulouse a entrepris avec l’accord du Ministère de l’éducation nationale un plan d’équipements scolaires en plusieurs tranches pour satisfaire les besoins d’accueil des enfants dont les effectifs augmentent et le développement de la ville. les besoins sont estimés à 591 classes et 97 logements à construire pour une dépense approximative de 3 milliards de francs. La première tranche en 1955-1956 a permis de réaliser 138 classes, la deuxième en 1956-1957 125 classes puis en 1957-1958 125 classes, la troisième tranche en 1958-1959 138 classes et la quatrième tranche prévoit 178 classes. Dans le cadre du plan d’équipements scolaires, Roger Brunerie met au point les « éléments types de construction » d’une école communale, aussi appelés « école prototype ». Tous les éléments particuliers d’une école sont dessinés : l’étude d’une cellule (salle de classe et couloir adjacent) en plan, en coupe, en façade, en dessins de détails constructifs ; une habitation pour deux ou trois logements directeurs, ou pour trois directeurs et deux adjoints ; l’escalier type ; la clôture-type ; la salle d’éducation physique ; l’école maternelle à trois classes. Aux documents graphiques décrivant le projet (plan, coupe, façade et détails), s’ajoutent des documents écrits : devis estimatif, devis descriptif, cahier des charges général. La réalisation d’un dossier type permet de le répéter d’une construction à l’autre. L’ensemble du dossier « école prototype » fait partie du dossier d’adjudication. A ce dernier, est ajouté les éléments variants d’un projet : le plan masse pour l’insertion urbaine, un cahier des charges particulier dérivant les variations constructives par exemple. La municipalité réalise également des marchés groupés, impliquant que plusieurs constructions sont groupées par trois ou quatre au sein d’un même marché pour sélectionner une seule entreprise par lot pour les chantiers de trois ou quatre écoles. Cette procédure semble être appliquée pour édifier rapidement les équipements scolaires manquants. Dans le projet du groupe scolaire Molière, l’école maternelle correspond à l’école type mise au point par Roger Brunerie ainsi que la salle de classe élémentaire. Inscrite dans le quatrième plan quadriennal d’équipement scolaire de la ville de Toulouse, la construction de cette école répond à l’augmentation de la population dans ce quartier de la rive gauche de la Garonne, avec la cité Roguet et les hauts immeubles sur les allées Charles-de-Fitte. Cette école est en cours de construction en 1963, d’après la photographie aérienne du 17/06/1963. Le gros œuvre de l’école maternelle semble s’achever alors que les fondations de l’école élémentaire sont en cours. La photographie aérienne du 15/09/1965 semble indiquer que l’école est en fonctionnement ou prête pour la prochaine rentrée.
Datation de l'édifice :
1959, 1965
Année d'obtention du label Architecture Contemporaine Remarquable :
2023