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Label Architecture Contemporaine Remarquable
Adresse renseignée dans la base Mérimée :
12 avenue Fernand-Pezet
46100 Figeac - France
Code Insee de la commune : 46102
Lot [46] - Cahors - Midi Pyrénées (Occitanie)
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
12 Avenue Fernand Pezet 46100 Figeac
Description :
L’école de filles se compose de trois bâtiments, chacun implanté le long d’une voie publique. Le parti urbain choisi est de placer les logements sur l’avenue et les salles de classe sur des voies secondaires, écartées de la circulation, refermant la cour de récréation au centre de la parcelle. Le premier bâtiment prend place sur l’avenue Fernand-Pezet. Il compte quatre niveaux dédiés aux logements. Le sous-sol comprend les caves et une salle de réunion. Le rez-de-chaussée surélevé de quelques marches et le premier étage sont constitués de logements pour la directrice et les enseignantes. Le troisième étage est constitué de chambres. Aujourd’hui, les logements ont été remplacés par des locaux associatifs et un centre médico-psycho-pédagogique. Le cloisonnement ne semble pas avoir changé. L’édifice est formé d’un corps de bâtiment central flanqué deux avant-corps latéraux, précédés de loggias et formant des terrasses au premier étage. Le retrait ménagé est clôturé et forme une courette, desservant les deux entrées et leurs cages d’escaliers. Quatre appartements de trois pièces et cuisine pour les maîtresses sont répartis l’un dans un avant-corps et l’autre dans le corps de bâtiment central au rez-dechaussée et au premier étage. Le logement de la directrice est conçu sur deux niveaux dans l’autre avantcorps, à l’angle de l’avenue et de la rue Paul Bert. Un logement pour la concierge donnant sur la cour de récréation est prévu au rez-de-chaussée, à proximité de l’entrée de l’école sur la rue Paul-Bert. Le deuxième bâtiment s’implante le long de la rue Paul Bert, sur un niveau. L’entrée de l’école est réalisée à l’articulation entre ces deux bâtiments. Elle est marquée par un porche peu profond défini par un portique en pierre de taille affichant « école communale de filles » et desservant une haute double porte en bois. Elle donne accès à la cour de récréation. Le bâtiment se compose de trois salles de classe, chacune associée à un vestiaire. Cette alternance se lit en façade : la salle de classe dessine deux larges baies séparées d’une colonnette en pierre de taille et le vestiaire associé une étroite travée avec une baie rectangulaire. Le vestiaire se compose de trois éviers surmontés de grands placards en bois vitrés. Le sol est carrelé. Vestiaires et salles de classe sont accessibles par de grandes portes depuis la cour de récréation. Une fenêtre par classe donne également sur la cour. Cette partie du bâtiment est doublée par un préau. Le troisième bâtiment s’installe sur la rue Saint-Marthe. Il repose sur le même principe d’alternance vestiaire et salle de classe, précédé d’un préau sur la cour de récréation. Il se développe sur deux niveaux, le premier étage est accessible par un escalier en bois. Une partie du rez-de-chaussée est occupée par la cantine. L’écriture architecturale est cohérente sur l’ensemble de l’école, seul le troisième édifice est plus sobre, principalement enduit. Un soubassement en parement de moellons de pierre équarris à hauteur d’allège de fenêtres est complété d’un enduit ocre. La pierre de taille est utilisée pour les encadrements de baies, pour les loggias, pour les colonnettes des baies. La brique pressée est employée en maçonnerie engagée pour les arcs surbaissés des baies et en motifs décoratifs en frise et en couronnement sur le troisième étage. Les bâtiments sont couverts d’une charpente en bois associée à une toiture en tuile rouge mécanique (petit modèle dit « le Quercy »).
Historique :
L’école Paul Bert se situe à l’ouest du centre ancien de Figeac, sur l’avenue Fernand Pezet et la rue Paul Bert, nouvellement créées. Porté par l’essor de l’usine aéronautique Ratier, implantée à Figeac en 1917 par Paulin Ratier, la ville de Figeac poursuit sa modernisation au début des années 1930 édifiant de nouveaux équipements et les premiers pavillons et villas. Elle décide de restructurer un nouveau quartier de la ville, à l’ouest du centre ancien, compris entre la rivière du Célé, le ruisseau des Carmes et le Calvaire. Peu urbanisé, ce quartier accueille déjà l’école communale des garçons, le collège des filles, l’hospice, la caserne de gendarmerie et le couvent des Cordeliers. L’hôpital va s’agrandir, l’école de filles va s’installer à proximité de celle des garçons, l’hôtel des Postes va s’y implanter également en 1936-37, conçu par l’architecte municipal Paul Bories. Le terrain du couvent des Cordeliers verra au début des années 1960 la construction de l’école primaire Chapou et du lycée Champollion (1963). Le 14 mai 1931, le conseil municipal de Figeac rappelant ses délibérations antérieures des 14 juin 1930 et 16 janvier 1931, réitère sa volonté de de construire une école de jeunes filles. L’emplacement est prévu sur un terrain à exproprier appartenant à M. Roques, jardinier et figurant au plan cadastral de la ville sous les numéros 420-421 et 422 de la section G. La localisation envisagée remplit toutes les conditions pour l’inspecteur primaire de Figeac, M. Bouchilloux, le terrain se trouvant à la suite de l’école des garçons, à proximité du collège de jeunes filles auquel se trouve annexée une école primaire supérieure. Dépassant la construction scolaire, l’objectif est l’assainissement de ce quartier de la ville pour accroitre l’hygiène et le confort des écoles déjà présentes et réaliser les voies d’accès nécessaire à leur desserte. Après de longues démarches judiciaires, les acquisitions, les expropriations, les échanges et les abandons de terrains sont actés le 12 février 1932. Les voies existantes et les nouvelles voies, telles que l’avenue Fernand Pezet et le prolongement de la rue Paul Bert, sont viabilisées, avec construction d’égouts et installation de l’eau, du gaz et de l’électricité. Le 141 décembre 1931 le conseil municipal approuve le projet de construction d’une maison écoles de filles mis au point par l’architecte municipal Paul Bories, dont les plans et devis sont approuvés par le Ministère de l’Instruction publique le 15 avril 1935. La remise des plis de l’adjudication en huit lots est réalisée le 22 septembre 1935 pour un montant total de 948 658 francs auxquels s’ajoutent 143 001 d’imprévus. Les entreprises suivantes ont été sélectionnées : M. Cerri de Rodez (lot 1 maçonnerie), M. Delcaux de Figeac (lot 2 charpente), MM. Dardenne frères de Capdenac-Gare (lot 3 couverture, zinguerie et lot 8 canalisations d’eau, robinetterie, sanitaires), M. Bordas puis M. Mazières (lot 4 menuiserie, quincaillerie), Alphonse Durand de Figeac (lot 5 plâtrerie), Charles Brusson de Carmaux (lot 6 peinture, papier tenture, vitrerie), Paul Brousse de Brive (lot 7 serrurerie). Le premier acompte est versé le 11 janvier 1936 et la dernière situation porte la date du 2 février 1943, sachant que l’école devait ouvrir sept classes à la rentrée du 1er octobre 1938. L’architecte Paul Isidore Bories est né à Figeac en 1865, d’un père conducteur de travaux et d’une mère mercière. Il est élève du professeur Julien Guadet à l’école nationale des Beaux-arts de Paris, dont il est diplômé en 1898. Il occupe la fonction d’architecte municipal entre 1904 et 1948. Il décède à Figeac en 1950. Dans cette moitié de XXe siècle, il contribue à la modernisation urbaine et architecturale et est l’auteur de nombreux édifices, équipements publics (école des filles Paul Bert, hôtel des postes, Caisse d’Epargne, pavillons de l’Hôpital, théâtre du palais Balène, le monument aux morts de la Première guerre mondiale, etc.), et des édifices privés (Crédit Lyonnais, lotissements des années 1920, etc.). Il laisse son empreinte dans la ville notamment dans la signature d’une architecture rationaliste affirmant des références historicistes s et régionalistes. Le CIAP signale que de nombreux dessins et peintures sont conservés par des particuliers ainsi qu’au musée d’Histoire de Figeac (label musée de France).
Datation de l'édifice :
1935, 1938
Année d'obtention du label Architecture Contemporaine Remarquable :
2022