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Label Architecture Contemporaine Remarquable
Adresse renseignée dans la base Mérimée :
346 Rue Pasteur
65300 Lannemezan - France
Code Insee de la commune : 65258
Hautes Pyrénées [65] - Tarbes - Midi Pyrénées (Occitanie)
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
276 Rue Pasteur 65300 Lannemezan
Description :
Le projet d’école de filles et d’école maternelle propose un programme de grande ampleur, se déclinant en plusieurs bâtiments : un grand bâtiment scolaire comprenant dix classes et un préau pour les filles, un préau pour les maternelles, un bâtiment de dix habitations pour la directrice et les institutrices, associé à un bâtiment de cinq garages et buanderies et un bâtiment de conciergerie, servant de pavillon d’entrée. La composition en plan masse est maîtrisée dans l’implantation des bâtiments sur la parcelle, les uns par rapport aux autres, et en relation avec les voies publiques, dans le dessin des espaces libres, jardins, plantations, pergolas et cours de récréation, délimités de casquettes et de claustras en béton teinté. Le bâtiment scolaire s’implante en équerre le long de la limite parcellaire nord, ouvrant sur une vaste cour de récréation, orientée au sud et délimitée sur la rue par une clôture, ponctuée par le préau des maternelles. L’aile en retour, accueillant le préau des filles, fait l’articulation avec le bâtiment d’habitations. Ce dernier affirme son caractère urbain en plaçant en léger recul avec la rue, agrémenté de jardins d’ornement en pied de façade. Ainsi positionné, le bâtiment préserve un grand espace planté à l’arrière. Les garages sont adossés à la limite parcellaire nord-ouest. Le bâtiment scolaire et la cour de récréation sont divisés en deux entités : l’école maternelle, à l’angle des voies publiques et l’école des filles à la suite. Depuis la nouvelle avenue projetée, les constructions sont en recul ménageant des parterres de pelouse pourvus de arbres de développement variable. Seul le bâtiment scolaire émerge en alignement avec la voie, avec une rotonde. Le pavillon de conciergerie et d’entrée s’implante en contre-point. L’entrée se signale par une casquette débordante et une grille en ferronnerie. Entrée et bâtiment scolaire sont reliées par un auvent soutenu par une succession de piliers dont les travées sont garnies de claustra en béton aux motifs de quadrillage carré et formant un filtre entre l’espace public et l’espace de l’école. Le même dessin est repris pour le portique qui sépare la cour de récréation des maternelles de celle des filles. La partie du bâtiment scolaire affectée à la maternelle se compose de trois pavillons. Le premier est dédié à l’enseignement post-scolaire, installé dans la rotonde, et aux bureaux des deux directrices. Aujourd’hui, les trois pièces n’en forment plus qu’une, utilisée en salle de motricité. Ensuite, les deux autres pavillons contiennent chacun deux salles de classe, les deux salles de repos et les sanitaires associés. Un auvent sur console béton assure une circulation abritée et protège également les salles de classe de l’ensoleillement de l’été. La cour de récréation maternelle se déploie vers le sud. Elle est délimitée par une clôture et des arbres d’alignement sur la rue et par un cheminement périphérique protégé par les casquettes et galerie, permettant de protéger les enfants des intempéries. La galerie relie les salles de classe au préau, proposant un banc dans la longueur, en allège du claustra. La cour présente un vaste aménagement paysager, avec parterres de pelouse, massifs d’arbres, traversés par des cheminements larges de liaisons directes et des cheminements sinueux secondaires. Une pergola en éléments de béton préfabriqués support de végétation et un bac à sable agrémentaient le jardin de jeux, disparus aujourd’hui. La partie du bâtiment scolaire affectée à l’école des filles se compose de trois pavillons identiques de deux salles de classe chacun, d’une salle de travaux pratiques (utilisée en cantine aussi) et d’un préau. Associé à ce dernier, le bloc sanitaires et le bureau du docteur. De la même manière que du côté de la maternelle, une casquette sur console béton permet une circulation abritée et protège également les salles de classe de l’ensoleillement de l’été. La vaste cour de récréation est associée à un jardin potager d’enseignement. Les pavillons de salles de classe sont identiques et s’organisent de la manière suivante. Ils sont décrochés les uns des autres pour s’adapter à la déclivité du terrain. Une entrée dessert un large couloir fait de pas d’âne de faible hauteur (pente de 10 %), équipé de part et d’autre de casiers verticaux en bois, peint en vert forêt, prévus pour recevoir un manteau sur patère et les accessoires sur deux étagères. Ce couloir d’entrée est éclairé naturellement par une porte vitrée surmontée d’un oculus. Il mène à une salle de plan octogonal équipée sur la périphérie des mêmes casiers, surmontés de grandes menuiseries. Au centre, une fontaine revêtue de tesselles de ton bleu-vert prend place. A partir de ce vestiaire octogonal, on trouve de part et d’autre un bloc sanitaire et une salle de classe. Les sanitaires sont éclairés et ventilés au nord tandis que la salle de classe est largement ouverte au sud par des baies protégées d’un auvent, avec de lourdes menuiseries métalliques à guillotine, et des baies hautes basculantes. Le volume de la salle de classe devait être impressionnant avec 4,50 m de hauteur sous-plafond, rabaissée aujourd’hui par un faux-plafond. Cette composition originale présente une solution magistrale hygiéniste de gestion des flux de circulation des enfants depuis la cour, avec l’espace pour déposer les vêtements et affaires diverses, se laver les mains et rejoindre la salle de classe. Sur des fondations en béton banché, les murs extérieurs sont en moellons enduits et les murs de refends prévus soit en moellons soit en parpaing. Les planchers sont en béton armé pour être chauffants. L’édifice est couvert d’une charpente en bois et une toiture en ardoise d’une pente de 45°. Un plafond suspendu à la charpente forme le volume de la salle de classe. Le claustra est prévu préfabriqué sur chantier avec des croisillons en béton de section de 5 cm par 8 cm, avec des trous carrés de 25 cm.
Historique :
L’école primaire Paul Baratgin est située au sud-ouest du centre bourg dans un quartier encore peu urbanisé au début des années 1950. La parcelle, dédiée aux cultures maraîchères, se situe entre la rue Thiers, qui traverse le village du nord au sud et l’ancienne route nationale 117 (rue Georges-Clémenceau aujourd’hui). Avec la construction de l’école en 1951-52, ce sont aussi les voies publiques qu’il faut construire et viabiliser dans ce nouvel aménagement urbain. Une avenue est projetée dans le sens nord-sud et une rue est-ouest. L’école s’installe sur une parcelle d’angle, plus étroite sur l’avenue et étirée sur la nouvelle rue, dans la profondeur. Le terrain présente une légère pente, montant depuis l’avenue vers le fond de la parcelle. L’emplacement mitoyen de la future école est réservé pour y édifier une école de garçons, qui ne sera pas réalisée. Les plans du projet sont datés d’octobre 1949 pour un total des travaux estimés à 107 640 415 francs. L’adjudication restreinte a eu lieu le 20 mai 1950. L’entreprise sélectionnée est l’entreprise toulousaine Pins frères, fils et gendre ayant offert l’offre la plus avantageuse parmi celles de la Société des grands travaux du Sud-ouest, Delfour et Bisseuil, René Marion, Castells frères, Lafond, Miglietti et Banino, Besques et Chabosson, Antin et compagnie, et Laruelle et compagnie. La date d’achèvement des travaux est portée au 21 juillet 1952. A l’initiative de la construction du nouvel équipement scolaire, le maire, Paul Baratgin (1890-1966) a été élu en 1929. Après avoir grandi à Lannemezan, il remplace son père en tant que médecin dans le chef-lieu, puis entre en politique en 1925 en tant que conseiller municipal, conseil général du canton et président du conseil général des Hautes-Pyrénées en 1945 pour la liste du parti radical socialiste. La nouvelle école prend d’ailleurs la dénomination « école Edouard Herriot » à son inauguration, et deviendra « école Paul Baratgin » à la mort de dernier en 1966. Il est également impliqué dans la construction de l’asile de la demi-lune, vaste hôpital psychiatrique, dont le projet avait été confié aux architectes Noël Lemaresquier et Jean-Louis Gilet à la fin des années 1930. De plus, à la faveur de l’installation d’industries, de l’arsenal et d’une caserne après la première et seconde guerres mondiales, Lannemezan connait une progression démographique importante. De 2529 habitants en 1936, la population passe à 5308 habitants en 1954, puis son plafond en 1975 avec 8385 habitants. Depuis, la courbe s’est inversée, atteignant en 2018, un nombre proche de celui des années 1950. C’est dans ce contexte que le projet de la nouvelle école est présenté. Il est confié à l’architecte parisien Noël Lemaresquier, associé cette fois-ci à l’architecte toulousain Paul de Noyers. Fils de l’architecte et patron d’atelier Charles Lemaresquier, Noël Lemaresquier (1903-1982) obtient le grand prix de Rome en 1930. Il dirige l’école régionale d’architecture de Toulouse à partir de 1944 et enseigne à l’école nationale des Beaux-arts de 1953 à 1974. Il reprend l’agence de son père à partir de 1945, devient architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux en 1954. Il signe de nombreux projets à Toulouse associé à Paul de Noyers : faculté de médecine, CHU de Rangueil, faculté des sciences sociales, magasin Monoprix, école vétérinaire. Paul de Noyers (1911-2006), élève à l’école des Beaux-arts de Toulouse, puis dans l’atelier de Charles Lemaresquier à Paris, est diplômé en 1937, puis logiste en quête du grand prix de Rome. Interrompue par la guerre, il commence sa carrière à Toulouse en 1941. Il est professeur d’architecture de 1947 à 1968 à l’école régionale d’architecture de Toulouse.
Datation de l'édifice :
1950, 1952
Année d'obtention du label Architecture Contemporaine Remarquable :
2022