Ecole primaire Jules-Ferry à Valence

Précision de la localisation : 6 - A priori satisfaisante   >>  Votre avis :   

  Street View   Connectez-vous à votre compte pour améliorer la localisation de ce bâtiment

Label Architecture Contemporaine RemarquableLabel Architecture Contemporaine Remarquable

Adresse renseignée dans la base Mérimée :
9 boulevard de Torsiac
82400 Valence d'Agen - France

Code Insee de la commune : 82186
Tarn et Garonne [82] - Montauban - Midi Pyrénées (Occitanie)

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
19 Avenue Jean Baylet 82400 Valence

Description :
Les premiers plans de l’école sont datés de février 1932, modifiés en mars 1933 et en avril 1934. L’école de filles prend place sur une vaste parcelle, bornée par trois voies publiques : la route de Goudourville (rue Jean-Capgras) au nord, le boulevard de Torsiac à l’ouest et la route nationale de Bordeaux à Toulouse (avenue Georges-d’Esparbes) au sud. L’architecte installe un corps de bâtiment principal, développé sur trois niveaux, à l’angle de la rue Jean-Capgras et du boulevard de Torsiac, duquel partent deux ailes développées de plain-pied. L’entrée est judicieusement placée sur la rue venant du centre du village. Le choix de l’inscription en pan coupé dans l’angle du terrain permet de libérer l’espace public pour accueillir les enfants à l’entrée et à la sortie des classes. Un bâtiment de bains-douches est implanté à l’opposé avec une entrée sur la route nationale. Une grande cour de récréation est ainsi ménagée au cœur de la parcelle. Le corps de bâtiment principal est percé en son centre par un porche, muni d’une grande porte en ferronnerie donnant accès à un hall. D’un côté, on trouve le bureau du médecin et de l’autre la cage d’escalier reliant les logements de l’étage, également accessibles depuis l’extérieur. La salle placée dans l’axe est dédiée à plusieurs usages : réfectoire, salle de couture et garderie. Elle est accessible latéralement, par un large couloir menant à la cour de récréation. Une petite pièce attenante présente des casiers pour déposer les paniers. De l’autre côté, un office et une cuisine permettent la préparation des repas servis dans le réfectoire. Ce dernier s’ouvre un petit préau, donnant sur la cour de récréation. Le plafond de ce préau est percé de deux trémies ovales symétriques équipées de pavés de verre circulaires. Le hall d’entrée dessert les deux ailes, qui sont organisées de la même manière : un large dégagement équipé de vestiaires et de lavabos éclairé en façade sur rue, distribue les salles de classe ouvertes sur la cour de récréation. L’aile longeant la route de Goudourville est occupée par deux classes enfantines et se conclut par un vaste préau couvert. Ce dernier a vu l’installation d’une salle de cinéma semble-t-il. Une porte sur la façade permet un accès direct sur la voie publique. L’aile longeant le boulevard de Torsiac comprend le bureau de la directrice et quatre salles de classe. La dernière se plaçant à l’angle de l’édifice n’a pas la même orientation que les trois autres et en est séparé par le couloir d’accès à la cour de récréation. Le bâtiment est construit en maçonnerie de briques de terre cuite en appareillage flamand avec un soubassement de béton de mignonette. Les piliers des grandes baies des salles de classe ainsi que les appuis de baie sont réalisés en ciment. Un enduit ciment de ton clair habille la partie supérieure du troisième niveau du corps de bâtiment principal. L’enduit est plus utilisé pour les façades sur la cour de récréation, sur lesquelles seuls les trumeaux sont en briques. Le porche se signale par son arc plein ceintre avec archivolte de briques. « École de filles » est écrit au moyen de briques de ton clair (peut-être silicocalcaire) sur la façade du corps de bâtiment principal entre le deuxième et le troisième niveau. Une horloge est installée dans la travée centrale du dernier niveau. Le bâtiment se conclut par un fronton à redents souligné d’un double rang de génoises, contenant les cloches. L’ensemble de l’édifice est couvert de toiture en tuiles portée par des charpentes en bois sur double rangée de génoise. L’avant-toit est supporté par une succession de bois, finement ouvragée. Aujourd’hui, les éléments de bois (voliges, consoles, pannes et devrons) sont peints dans une même teinte. Les sols des dégagements et vestiaires sont constitués de carrelage en opus incertum formé de cassures cérame avec une bordure de 14*14 cm. Les sols des salles de classe sont en parquet. De grands lavabos sont installés dans les dégagements, réalisés en béton de ciment revêtu d’un ciment coloré grenat, incrusté de morceaux de pierre (type granito ou terrazzo). Il porte la mention « l’hygiène par l’exemple ». Il s’agit d’une association fondée en 1920 par le docteur Emile Roux, directeur de l’Institut Pasteur. Elle a participé à l’aménagement de 556 écoles dans 85 départements.

Historique :
L’école élémentaire de Valence-d’Agen est située à l’est du centre-ville, dans le faubourg du Bégou, sur la route nationale de Toulouse à Bordeaux. Le projet consistait en la construction d’une école de filles, dont les plans sont signés de l’architecte Loïc Corlouër (1894-1982). Il suit des études à l’ENSBA, au sein de l’atelier Daumet et Jaussely et est diplômé le 7 juin 1922. Il est architecte divisionnaire de la Préfecture de Police, architecte de l’Assemblée permanente des Présidents des chambres d’agriculture. Il réalise le hall du siège de la Dépêche du Midi à Toulouse après la mort de Léon Jaussely et se voit confier de nombreuses installations de presse : le Télégramme de Brest, l’Yvonne républicaine, L’Union de Reims, etc. L’architecte noue des relations de travail avec Jean Baylet (1904-1959), directeur administratif puis rédacteur en chef de la Dépêche du Midi à partir de 1927 et également maire de Valence d’Agen de 1930 à 1940 suite au décès de son oncle Jean-Baptiste Chaumeil. Il est également député et conseil général du Tarn-et-Garonne du Parti radical de la gauche. Sa femme Evelyne, puis son fils Jean-Michel seront maire de Valence d’Agen jusqu’à aujourd’hui (excepté 2001-2020 Jacques Bousqet, PRG). Loïc Corlouër réalise l’hôtel particulier de Jean Baylet à Toulouse entre 1933 et 1934 (inscrit MH en 2019) et de nombreux équipements à Valence d’Agen, collaboration avec la famille Baylet que son neveu Yvonnick Corlouër (1932-2017) poursuivra. Ils réalisent notamment le projet du groupe scolaire et du cours complémentaire Gipoulou et les successives phases de travaux et d’extension. Yvonnick Corlouër rejoint son oncle en 1963 dans son agence de Toulouse après des études à l’ENSBA. Il occupe le poste de directeur de l’Esthétique urbaine de la ville de Toulouse de 1964 à 1967, duquel il démission actant son opposition à la démolition de la maison modèle de Virebent. Autour de 1990, l’école élémentaire est agrandie sur la route nationale d’un nouveau bâtiment accueillant une cantine et des cuisines plus grandes. Les menuiseries extérieures sont remplacées, respectant le dessin d’origine.

Datation de l'édifice :
1932, 1934

Année d'obtention du label Architecture Contemporaine Remarquable :
2022