Collège Luis Ortiz à Saint-Dizier

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Label Architecture Contemporaine RemarquableLabel Architecture Contemporaine Remarquable

Adresse renseignée dans la base Mérimée :
17 avenue de Parchim
52100 Saint-Dizier - France

Code Insee de la commune : 52448
Haute Marne [52] - Chaumont - Champagne Ardenne (Grand Est)

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
17 Avenue de Parchim 52100 Saint-Dizier

Description :
Le collège Luis-Ortiz appartient à un ensemble composé d’un complexe sportif (gymnase et terrain de sport) et de cinq logements de fonction (dotés d’une accessibilité PMR), se déployant sur un parcellaire complexe, le long de l’avenue de Parchim. Trois entrées distinctes permettent l’accès aux logements, au parking situé au sud-est du gymnase et, par le biais d’un parvis servant notamment de zone de décharge pour le transport scolaire, aux bâtiments d’enseignement et de vie scolaires qui occupent la partie orientale du terrain. Les constructions distinctes s’articulent entre elles au gré des ressauts formés par la multitude des parcelles. Tous élevés sur plan rectangulaire, ces édifices sont de faible hauteur, dans le respect de l’épannelage alentour et dans le but de réduire les ombres portées. Le bâtiment du collège, le plus grand et le plus long, dispose d’une aile carrée en retour vers la rue que côtoie, formant un nouveau retour vers l’ouest, un bâtiment bas qui, avec le gymnase disposé à l’ouest, ferme la composition. Les parties du terrain laissées libres, alternant entre espaces verts engazonnés et zones goudronnées (notamment affectées à des places de stationnement), sont ménagées habilement au sein de la composition des bâtiments, dont le terrain de sport crée une zone de transition avec les logements de fonction. Le complexe scolaire Luis-Ortiz est dominé par l’usage prépondérant du bois ; avec les élévations visibles depuis l’avenue, qui affichent une succession d’amples linéaires de panneaux photovoltaïques, l’ensemble annonce, dès ses abords, la particularité du programme ayant présidé à la conception de l’ensemble : intégralement fondée sur des principes écologiques, ses lignes directrices concernent – outre la réduction, en amont, de l’impact du chantier sur l’environnement – les points suivants : économie du mode de chauffage, de la consommation de l’eau, de la ventilation, de l’éclairage et des modalités d’entretien, assortie de la production d’énergie renouvelable. Chauffés grâce à deux pompes à chaleur puisant les calories de la nappe phréatique (avec gestion centralisée donc adaptable aux usages réels) et ventilés le plus naturellement possible, notamment de nuit (par le biais d’ouvertures oscillo-battantes protégées contre les intrusions par des persiennes en façade), les locaux sont éclairés principalement de façon directe mais aussi en second jour, au maximum des capacités induites par l’ensoleillement saisonnier. La pose de panneaux photovoltaïques (2 500 m2) amène la question de la production d’énergie tandis qu’en vue de la réduction de la consommation d’eau, la pression des amenées hydrauliques est modérée. Dans cette optique, des essences d’arbres peu gourmandes en eau garnissent les extérieurs et l’infiltration des eaux pluviales est assurée par des toitures végétalisées. Ce parti-pris écologique dominant a un impact évident sur les choix architecturaux opérés pour la conception du collège, où considérations techniques et questions esthétiques sont intimement liées. Bâti selon une orientation apte à contrer les vents dominants, sur une structure porteuse en lamellé-collé de mélèze, l’ensemble comporte une enveloppe dotée d’une isolation par l’extérieur (22 cm de couche isolante), que complètent les menuiseries mixtes en bois et aluminium à rupture de pont thermique et en triple vitrage. Pour la majeure partie du couvrement (toits-terrasses), la mise en place de toitures végétalisées ou recouvertes de membranes photovoltaïques prolonge les dispositifs structurels. Concernant les finitions notamment intérieures, les choix se portent sur des matériaux bruts exigeant un faible entretien : béton au sol, panneaux de bois apparents à l’intérieur, auxquels répondent à l’extérieur le bardage pariétal, et plafonnier de bois de mélèze (dont le traitement déperlant et anti-UV, non lasuré mais à base d’oxyde de fer transparent doit assurer la bonne conservation et un entretien minimal) recouvrant amplement les volumes. Les ventelles horizontales en aluminium anodisé et les brise-soleil en mélèze, disposés verticalement, donnent à l’ensemble des lieux leur aspect naturel et chaleureux ; des panneaux d’aluminium anodisé teints en jaune apportent des touches vives à l’enveloppe des bâtiments. Si l’ensemble des élévations assume des linéaires marqués par l’horizontalité (obtenus par la mise en œuvre – dans des décalages animés – du bardage, ou encore par la disposition filante et parfois ininterrompue de la majorité des ouvertures), les cloisons ajourées formées de tasseaux et les brise-soleil verticaux modèrent ce schéma d’ensemble. La stricte orthogonalité de la composition, simplement « cassée » par la disposition biaise d’un des corps de bâtiment, se retrouve dans l’aménagement des espaces extérieurs, avec lesquels une continuité visuelle est assurée par de nombreuses parois vitrées qui prodiguent la transparence et la luminosité nécessaires au bien-être et à la cohésion. Dans la cour de récréation – dont les couleurs dominantes des aménagements forment des correspondances avec les teintes et matériaux mis en œuvre sur les élévations – parterres engazonnés et plantés (échos au bois des façades) et espaces goudronnés (dont la teinte foncée rappelle les panneaux d’aluminium anthracites), sont ménagés entre les allées dont la teinte claire du quadrillage dessine des lignes de force. Le long de la cour, contre la façade sud du bâtiment principal, une galerie formée par le surplomb du premier étage arbore une série de poteaux circulaires en métal et constitue une transition entre intérieur et extérieur en même temps qu’un abri extérieur contre les intempéries. Vingt-trois salles d’enseignement se partagent l’étage du bâtiment principal du collège, dont le rez-de-chaussée abrite principalement un ensemble de bureaux et salles de réunion, salle et foyer des professeurs, pièces d’archives, ainsi que le réfectoire et le CDI. Desservies rationnellement par de longs couloirs, ces pièces s’articulent autour de trois patios sur lesquels des terrasses, à l’étage, offrent des points de vue. Le patio central comporte, au rez-de-chaussée, une profonde saillie hors œuvre à trois côtés, correspondant à l’intérieur à un renfoncement où prend place une salle de lecture. Le corps de bâtiment en retour d’équerre vers la rue, de plain-pied et relié au principal édifice par un large hall, accueille des salles et pièces de vie scolaire : une grande salle polyvalente est jouxtée côté ouest, par une série de salles de permanence, pièce de réception pour les parents d’élèves et bureaux du CPE et des surveillants. Le local pour vélos ménagé le long du flanc est de la salle polyvalente est jouxté par un passage extérieur reliant l’entrée principale du site à l’une des deux entrées du collège (percées dans le hall formant la liaison entre ces deux corps de bâtiment). Un auvent hors œuvre en béton brut surmonte ce passage extérieur et crée une liaison esthétique avec le bâtiment principal en même temps qu’avec l’espace de la voirie. Au sud, un local indépendant de deux pièces accueille le foyer du gymnase et, entre le gymnase et le collège, un dernier corps de bâtiment de forme trapézoïdale allongée permet de loger la chaufferie. Cette organisation spatiale offre de nombreuses respirations en même temps qu’elle limite, par la création de schémas cohérents, les temps de parcours ; l’approvisionnement des biens, la gestion des services et l’accueil des élèves et personnels scolaires s’en trouvent ainsi optimisés.

Historique :
Autour de 2005, dans le cadre du « plan collèges » mis en place par le département depuis 2002 pour la reconstruction ou la réhabilitation de plusieurs établissements du second degré, le Conseil général de Haute-Marne décide de fermer et relocaliser le collège du Clos-Mortier de Saint-Dizier. Outre les collèges Anne-Franck et de La Noue – autres bénéficiaires de ce plan – un nouvel établissement doit être rebâti non loin du Clos-Mortier et à proximité du quartier Vert-Bois (à l’est de la ville, réputé avoir accueilli après-guerre un des plus anciens grands ensembles de logements en France), avenue de Parchim. Sous-préfecture de la Haute-Marne et ville la plus peuplée du département, traversée par deux cours d’eau naturels (la Marne et l’Ornel) ainsi que par le canal entre Champagne et Bourgogne, Saint-Dizier est connue pour ses fonderies de métal et recèle de nombreux monuments et équipements culturels (dont l’ancienne usine Miko – reconvertie en multiplexe et labellisée Patrimoine XXe). Baptisé Luis-Ortiz – du nom du créateur des glaces Miko, d’origine espagnole et bragard d’adoption en 1921 – le nouveau collège doit accueillir un effectif de 400 élèves. Sa construction, cofinancée par le GIP (Groupement d’intérêt public) Haute-Marne, est soumise à concours en 2007 pour l’attribution de la maîtrise d’œuvre. C’est l’agence de Jean-Philippe Thomas, architecte installé à Reims qui remporte le marché. La maîtrise d’ouvrage en est notamment confiée à Hubert Pénicaud, ingénieur HQE basé à Paris. Entamé en 2009-2010 pour une livraison programmée en janvier 2011, le chantier s’achève finalement au mois de juin. Elevé sur d’anciens terrains maraîchers, le nouveau collège est implanté au cœur d’une zone pavillonnaire et à proximité de grands axes de circulation, ainsi que de l’un des deux lycées de la ville (lycée Saint-Exupéry). La préoccupation environnementale fut au centre de la réflexion de l’architecte pour la conception de ce collège. Plusieurs dispositifs sont en effet mis en place à Luis-Ortiz, attributaire de la certification « Bâtiment tertiaire – Démarche HQE ® », pour parvenir à une balance consommation et production d’énergie équilibrée. Aujourd’hui courante dans les propositions de maîtrise d’œuvre et parmi les exigences émanant des maîtrises d’ouvrage, l’inscription dans cette démarche ne relève pas encore, à l’époque de la construction du collège, de l’évidence : près de dix ans après la mise en place des premiers programmes de constructions écologiques par l’association HQE (1996) et après la création début 2005 du programme de certification Démarche HQE pour tous les bâtiments du secteur tertiaire – enseignement compris – la région Champagne-Ardenne fait figure, sur une jauge prise cette année-là, de pionnière dans le domaine environnemental avec la construction de plus de cinquante édifices conçus selon cette norme ; parmi eux, le centre nautique de Saint – Dizier (dont le PLU avait récemment été modifié), construit en 2001-2002 par BVL Architecture, en association avec Hubert Pénicaud.

Architecte ou maître d'oeuvre :
Thomas Jean-Philippe (architecte)

Datation de l'édifice :
2010-2011

Année d'obtention du label Architecture Contemporaine Remarquable :
2023