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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
83100 Toulon - France
Code Insee de la commune : 83137
Var [83] - Toulon - Provence Alpes Côte d'Azur - Provence-Alpes-Côte d'Azur
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
59 Rue Saint-Bernard 83000 Toulon
Eléments protégés :
Porte d'Italie (cad. CK 262) : inscription par arrêté du 21 octobre 1986
Description :
Au milieu de la courtine 6-7 du front est de l'enceinte I, la porte d’Italie est composée classiquement d’une façade extérieure en pierres de taille intégrant un pont-levis à flèches, suivie d’un passage d’entrée voûté traversant le rempart, débouchant côté ville sous un vaste pavillon de plan barlong à deux étages, engagé dans le rempart. L'aspect actuel est conforme, aux dessins du projet de 1787, le seul ajout -réalisé vers 1820- étant le second étage en attique, couvert par un toit à plus faible pente que celui d'origine, revêtu de tuiles-canal largement remplacées par des panneaux de fibro-ciment ondulé). L'adjonction de cet étage attique permit alors d’aligner l’élévation et le nombre d’étages du grand pavillon central préexistant aux deux pavillons latéraux qui terminent la série des casemates logées sous le rempart. La façade d’entrée à pont-levis, entièrement en pierre de taille blanche, offre une ordonnance assez lourde, d'ordre toscan, dépourvue de fronton. L'entablement, régnant plus haut que le cordon de la courtine, est surmonté d’un attique. Les engravures verticales des flèches du pont-levis recoupent l’entablement et la moitié inférieure de l’attique. La table rectangulaire laissée nue au-dessus de l’arcade d’entrée, devait porter les armes de France surmontées de la couronne royale, ce qui n’était plus d'actualité en 1791. De même, le motif de trophées prévu à l’attique n’a pas été réalisé. L’ornementation se limite à l’inscription « Porte d’Italie » en lettres de bronze scellées. Les flèches du pont-levis et leur contrepoids en charpente sont conservés en place.Le passage d’entrée traversant le rempart forme un souterrain de quatre travées carrées voûtées en berceau, avec arcs-doubleaux. Il débouche côté ville dans un porche voûté décloisonné, au rez-de-chaussée du pavillon, don la travée médiane (cinquième travée de passage),est flanquée de deux autres un peu moins larges. Chacune s’ouvre par une grande arcade en plein-cintre au bas de la partie centrale de la façade du pavillon, qui forme un léger avant-corps, à ce niveau entièrement en pierre de taille appareillée à bossages continus plats. La stéréotomie soignée de ces trois travées de porche voûtées d’arêtes (voûtains en briques enduites) contraste avec les voûtes en blocage en,duit du passage, reconstruites en 1816. De chaque côté du porche, le rez-de-chaussée du pavillon comporte encore deux travées de locaux voûtés ; celles du côté droit abritaient le corps de garde, tandis que celles de gauche servaient de prisons. Le premier étage n'est desservi que par deux volées d’escalier à ciel ouvert disposées symétriquement de chaque côté du pavillon, montant sur le rempart le long des deux murs-pignons (disposition d’origine). Dénaturé par les aménagements contemporains des bureaux qui l’occupent, le premier étage n’a plus de son état d’origine que ses fenêtres, réparties sur ses quatre côtés, et sa porte donnant de plain-pied sur le rempart. Les fenêtres de la façade côté ville, superposées en travées régulières aux sept baies du rez-de-chaussée, ont été augmentées (après 1921 ?) de deux fenêtres intercalées dans l' avant-corps. Les petites fenêtres carrées de l’étage de l'attique de 1820 reprennent le rythme des travées des façades. La communication interne entre l’étage attique, cloisonné en chambres, et le toit terrasse, est assurée par un petit escalier tournant en pierre avec rampe en fer forgé.Les dix casemates de casernement établies vers 1820 sous le rempart de la courtine, cinq de part et d'autre du pavillon de la porte d’Italie, jusqu’au droit des flancs des bastions contigus, sont voûtées en berceau de blocage enduit, et communiquent par des portes latérales. Deux des cinq de gauche (nord) sont défoncées et transformées en passage routier. Les fonds de casemate sont équipés de deux créneaux à ébrasement intérieur traversant le revêtement de 1791, qui n’en comportait aucun dans l’état d’origine. Les façades sont des murs de remplage, bâtis en décharge sous les voûtes en berceau, percés au centre d’une porte de plain-pied couverte d’un arc plein-cintre encadrée symétriquement de deux fenêtres rectangulaire. Le mur de remplage ne monte pas jusqu’en haut de la voûte, ce qui permet de réserver dans l’intervalle une ouverture de jour horizontale en arc de cercle. A chaque extrémité, au revers des flancs des bastions 6 et 7, un gros pavillon carré en forte saillie hors œuvre, s'élève sur trois niveaux planchéiés, dont deux étages carrés logeables, le tout couvert d’un toit à quatre versants, à faible pente, revêtu de tuiles-canal. D'aspect civil, ces pavillons ont été construits en phase avec ces casemates, pour composer, côté ville, un ensemble axé et symétrique de façades monumentales, et servir de logement d'officiers et de bureaux.Le pont dormant de sept arches, reliant la coupure du pont-levis à la gorge de la demi-lune est parfaitement conservé. En revanche, celle-ci est très diminuée et défigurée. Il en reste la totalité du revêtement de la face droite, jusqu' à l’angle de capitale, suivi d’un tronçon du revêtement de la face gauche encore long d’une dizaine de mètres, et un fragment de contrescarpe du fossé de la face gauche, avec une arche et demi du pont dormant de l’ancienne avant-porte. Le revêtement, conservé jusqu’au dessus du cordon, est enfouie en partie inférieure, sous le remblai de comblement du fossé, mais déblayé, côté intérieur, des terres qui formaient la banquette et le parapet d’artillerie, ce qui a mis à jour les contreforts structurants. Le parement, profilé en fruit, présente sur toute l’élévation des angles le moyen appareil à bossages rustiques caractéristique des ouvrages de fortification toulonnais du dernier tiers du XVIIIe siècle.
Historique :
Dans son projet additif de 1693, Vauban avait proposé de remplacer l’ancienne porte Saint Lazare de la fin du 16s, décentrée dans la courtine 6-7, par une porte neuve implantée au milieu. Une demi-lune était projetée devant la porte dès le projet initial de 1679, elle sera construite à partir de 1710. Ce n'est qu'en 1776 que Charles-François-Marie d'Aumale donne les dessins de la porte, modifiés en 1787 par l'ingénieur Vialis. Ce dernier projet rectifie le tracé de la demi-lune. La porte est achevée à la fin du XVIIIe siècle, elle est rebaptisé en 1800, à la suite de la campagne d'Italie. La demi-lune est en partie détruite dans le 3e quart du XXe siècle et la porte d’Italie est inscrite à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques par arrêté du 21 octobre 1986.
Périodes de construction :
XVIIIe siècle
Propriété de la commune
Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?
Fiche Mérimée : PA00081757
Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-10-12
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