Eglise Saint-Nonna à Penmarch

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Monument Historique Eglise Saint-Nonna situé à Penmarch

Crédit photo : Original téléversé par Henri Camus sur Wikipédia f - Sous licence Creative Commons

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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
29760 Penmarch - France

Code Insee de la commune : 29158
Finistère [29] - Quimper - Bretagne

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
32 Chemin de Penhors 29760 Penmarch

Eléments protégés :
Eglise (cad. BK 50) : classement par liste de 1862

Description :
. Plan et ordonnance intérieure :. Inscrit dans un rectangle irrégulier de 37,40 m de long sur 24 m de large environ, l’édifice à trois vaisseaux se compose d'une nef de cinq travées, séparée par un arc-diaphragme d’un chœur de trois travées, l’un et l’autre flanqués de larges collatéraux. Il est précédé à l'ouest d'une puissante tour clocher hors œuvre flanquée au sud d'un petit porche et au nord d’une chapelle seigneuriale où l’on transféra en 1782 les fonts baptismaux, précédemment installés au bas du collatéral sud, où l’on voit encore une cheminée souvent associée en Cornouaille à cet usage. Bien que R. Couffon la date de 1556, elle semble bien contemporaine du reste de la construction. A l'est, l’ancienne sacristie est adossée au chevet plat. Cette structure remarquablement homogène n’a subi qu’une adjonction : la sacristie greffée entre deux contreforts du bas-côté sud du chœur, en 1789.Les supports sont de fortes colonnes flanquées dans l’axe longitudinal de minces colonnettes recevant le premier rouleau des grands arcs par l’intermédiaire de chapiteaux feuillagés à corbeille renflée. Dans les deux travées ouest de l’église, les colonnes font place à des piles octogonales. Les chapiteaux, réduits dans la dernière travée est de la nef à une simple moulure, disparaissent ensuite, toutes les nervures pénétrant directement dans les supports. La plupart de ceux-ci sont dotés, sur leurs faces nord, ouest et sud, de consoles sculptées destinées à recevoir une abondante statuaire, pour partie conservée. Des entailles dans les piliers marquent l’emplacement d’une ancienne clôture de chœur. L’arc triomphal retombe au nord sur un puissant massif de maçonnerie de plan losangé, flanqué de faisceaux de colonnettes et abritant un escalier en vis desservant le jubé (disparu) et le clocher médian. Dans son pan nord-est, deux portes rectangulaires superposées, surmontées chacune d'une fine accolade, témoignent encore de cette disposition originelle. Les grandes arcades en arc brisé montent très haut : dans le chœur, seules deux assises séparent leur clé de la corniche moulurée qui reçoit les sablières. Celles-ci portent un lambris en berceau brisé, refait à plusieurs reprises, légèrement plus bas dans le chœur que dans la nef. La charpente de cette dernière possède quatre entraits engoulés, qui ont disparu ou n’ont jamais existé dans le chœur. Si le vaisseau central est aveugle, l’édifice est néanmoins largement éclairé par les baies des collatéraux, les trois grandes verrières du chevet et, en second jour, par la baie ouest de la tour. Ce parti général, d’une grande monumentalité, est identique à celui des grandes chapelles cornouaillaises de la seconde moitié du XVe siècle, construites sous l’influence directe de la nef de la cathédrale de Quimper, comme Notre-Dame de Kerdévot. Il plaiderait donc en faveur d'un chantier commencé par le chœur dans les deux dernières décennies du siècle et mené rapidement d’est en ouest. Au-dessus des grandes arcades, on remarque dans les bas-côtés une succession d’élégantes consoles qui devaient recevoir, peut-être par l’intermédiaire d'une sablière, le lambris de couvrement d'origine. Ces collatéraux accueillaient une succession de chapelles privatives : si les autels en ont disparu, on voit encore, sous chaque vitrail, un enfeu, accompagné d’une crédence et d’un bénitier. On sait par exemple que la dernière chapelle du côté sud abritait jusqu’en 1789 l’enfeu des seigneurs de Rosulien en Plomelin.La tour se présente aujourd’hui comme une cage vide de 5 m de côté, où l’on voit encore les amorces d’une voûte d’ogives destinée à couvrir son premier niveau, comme à Locronan, et des corbelets qui devaient porter des planchers intermédiaires. Un escalier en vis trouve place dans son angle nord-est, relayée par une seconde vis dans l’angle sud-est, la circulation étant assurée par un couloir ménagé dans l’épaisseur des murs. Devant la baie ouest, la coursière est soulignée par un garde-corps ajouré de motifs flamboyants. Quelques éléments témoignent de la fortification du bâtiment à la fin du XVIe siècle.La maîtresse vitre affiche toujours, sous les armes d'Anne de Bretagne couronnées et entourées du collier de l'ordre de l'Hermine, celles des barons du Pont et des maisons nobles des paroisses voisines (Kervereguin, Languéouez, Lezongar). Elle conserve les fragments d'un cycle de la Vie du Christ, dont la qualité se rattache aux productions des ateliers quimpérois du début du XVIe siècle.. Ordonnance extérieure :. L´édifice est bâti dans un granite gris jaune à muscovite, soigneusement appareillé. Le chevet reprend l´ordonnance tripartite des grandes chapelles du dernier tiers du XVe siècle. Seule innovation, la sacristie, ou chambre du trésor, qui flanque généralement le chœur, est ici adossée au chevet plat. Elle forme une salle rectangulaire médiocrement éclairée. À un toit en appentis qui aurait occulté le bas de la maîtresse-vitre, on a préféré une couverture à deux versants inégaux en dalles de granit portées à l´intérieur par sept arcs-doubleaux en berceau rampant, retombant sur des dosserets. Une balustrade ajourée de cœurs tête-bêche couronne son mur oriental.. Les élévations latérales alternent pans de murs bas aveugles et lucarnes passantes, et non la file de pignons perpendiculaires à l´axe de l´édifice dont la vogue culmine autour de 1500 en haute Bretagne. Celles du chœur sont de proportions plus modestes et ne présentent pas la riche mouluration qui encadre les pignons de lucarnes de la nef. Elles portent un décor sculpté où prédomine la thématique maritime. Deux portes en anse de panier surmontées d´une accolade donnent accès respectivement au chœur et à la nef. Les contreforts ne sont pas dans l´alignement des supports intérieurs. Du côté sud, leur couronnement est alternativement taluté et amorti par un pinacle, ou en bâtière. Sans être franchement négligée comme c´est la règle en Bretagne, l´élévation nord est moins richement traitée. Du reste, le bas-côté nord du chœur est dépourvu de lucarnes et n´est éclairé que par deux petites baies au réseau flamboyant : peut-être le chantier a-t-il démarré à cet endroit.. Au-dessus de l´arc triomphal, s´élève un clocher central fort élégant, composé d'un clocheton à chambre ouverte coiffé d´une flèche, et encadré par deux tourelles symétriques auxquelles le relie une coursière à garde-corps ajouré de quadrilobes, portée par deux arcs en quart-de-cercle ; dans la tourelle nord débouche un escalier en vis ménagé dans la pile correspondante de l´église. Le parti est inspiré de la chapelle voisine de Tronoën et connaîtra, transposé sur le mur-pignon occidental, un succès durable en Cornouaille.. La tour :. Monumentales, presque hors d´échelle, la tour clocher de Saint-Nonna et sa voisine de Saint-Guénolé (1488) sont l´œuvre d´un même atelier. La structure en est identique : un portail ouest composé de deux portes géminées en plein-cintre réunies sous une quadruple voussure en tiers-point dont l´archivolte forme une accolade à choux frisés et fleuron ; le gâble qui coupe les pinacles latéraux est une réplique du portail du bras nord du transept de Quimper (1478). Au-dessus, une fenêtre à réseau flamboyant s´ouvre sous une accolade ornée de choux frisés retombant sur des culots sculptés. L´une et l´autre resteront inachevées mais, à Saint-Guénolé, le départ des baies géminées indique clairement que le parti devait reproduire celui de la cathédrale. À Saint-Nonna, la tour s´arrête à la corniche du premier massif ; sur la plate-forme s´élève assez gauchement une toiture conique en ardoise. Les contreforts à ressauts, en équerre à Saint-Guénolé, angulaires à Saint-Nonna, amortis par des faisceaux de pinacles étagés, sont creusés sur toutes leurs faces de niches à dais superposées, autre citation quimpéroise.. Enfin, l´architecte de Saint-Nonna a greffé sur le flanc sud de sa tour un porche secondaire qui reprend la formule du porche des baptêmes de la cathédrale. À l´intérieur du gâble surmontant sa double ouverture en plein-cintre, une moulure horizontale dessine une sorte de fronton entaillé à sa base par une niche à dais placée dans l´axe du trumeau et encadrée par l´inscription de fondation. Des niches à dais superposées trouvent encore place entre le portail et un pilastre d´angle orné de poissons. Le porche est couronné par une balustrade rampante ajourée de mouchettes. L´intérieur est voûté d´une croisée d´ogives à lierne et, compte tenu des modestes dimensions, une niche unique est ménagée dans chaque paroi latérale.. Au nord, le mur ouest de l´actuelle chapelle des fonts est éclairé par une baie présentant un jour de réseau à trois fleurs de lys. Au sud, une porte en anse de panier surmontée d´une accolade fleuronnée donne accès à l´ancien cimetière. Elle s´ouvre entre l´angle sud-ouest de l´église et l´ossuaire, bâtiment rectangulaire qui, sur le cadastre de 1832, figure déjà à l´état de ruine : il n´en subsiste que le mur-pignon ouest, éclairé par une frise de soufflets, assez voisin dans ses dispositions de celui de la cathédrale de Quimper (1514-1515), détruit au XIXe siècle..

Historique :
Considérablement enrichi par la pêche et le commerce maritime, le doyenné du Cap-Caval voit entre 1470 et 1530 son vaste territoire se couvrir de nouveaux sanctuaires. Siège de la paroisse, le quartier de Tréoultré, où résidaient plusieurs armateurs, dut donner l´exemple en reconstruisant son église, dédiée à Saint-Nonna, archevêque d´Armagh. Le début des travaux semble précisément daté de 1508 par une inscription en caractères gothiques sur le porche sud de la tour occidentale. Pourtant, un faisceau d´indices suggère que le chœur a pu être mis en chantier dès le dernier quart du XVe siècle, période dont il possède toutes les caractéristiques architecturales. Le style de sa maîtresse-vitre, œuvre d'un atelier quimpérois, la situe autour de 1510. Elle fut probablement offerte par Jean III du Pont et Catherine de Brosse, qu´il avait épousée en 1500. Ce baron étant mort en avril 1509, il faudrait admettre que le chevet est contemporain du porche et que l´édifice, commencé simultanément à l´est et à l´ouest, a été mené à terme dans des délais exceptionnellement brefs. Toutefois, le déclin du port dans le deuxième tiers du XVIe siècle arrêta le chantier de la tour à la hauteur du premier massif. En 1595, pendant les troubles de la Ligue, l´église, fortifiée par les habitants, est prise par La Fontenelle. Le clocheton placé au-dessus de l´arc triomphal, frappé par la foudre en 1818, est restauré en 1824. L´édifice est doté d´une chaire à prêcher néo-gothique en 1873, son dallage est restauré en 1887. Il bénéficie d´une restauration générale entre 1893 et 1895, puis d´une réfection complète de la charpente consécutive à une tempête survenue en 1911.

Périodes de construction :
XVe siècle, XVIe siècle

Propriété de la commune

Informations pratiques de visite ou services :

Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?

Photographies de la base Mémoire (de 1851 à 1914) :


Autres photographies :



Fiche Mérimée : PA00090151

Mobilier classé Monument Historique conservé dans l'édifice :

Fonts baptismaux
4 troncs
Verrière : Le Baptême du Christ, La Flagellation, La Circoncision, La Descente de Croix, La Mise au tombeau
2 plats à quêter
Tableau : Le Voeu de Louis XIII
Statue : Le Père Eternel
Statue : La Charité
Groupe sculpté : Le Christ en Croix, la Vierge et saint Jean
Statue : Sainte Marthe
Statue : Saint Corentin
Statue : Vierge à l'Enfant
Statue : Saint Paul
Statue : Sainte Marguerite d'Antioche
Statue : Saint Pierre
Statue : Vierge à l'Enfant
Statue : Vierge de Pitié
Statue : Sainte Madeleine (?)

Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-08-31

Consultez le programme des Journées du Patrimoine pour le Monument Historique Eglise Saint-Nonna situé à Penmarch en consultant le programme officiel des JEP 2024.

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