Maison d'Armagnac à Rodez

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Monument Historique Maison d'Armagnac situé à Rodez

Crédit photo : Krzysztof Golik - Sous licence Creative Commons

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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
place de l'Olmet
12000 Rodez - France

Code Insee de la commune : 12202
Aveyron [12] - Rodez - Midi Pyrénées - Occitanie

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
4 Place de l'Olmet 12000 Rodez

Eléments protégés :
Maison d'Armagnac : classement par liste de 1862

Description :
La maison dite d'Armagnac se trouve à l'angle de la rue d'Armagnac et de la petite place de l'Olmet, centre d'une activité économique prospère dynamisée par la tenue des foires de Rodez au Moyen Age et à l'époque moderne. Le plan complexe de la demeure résulte du rassemblement de trois parcelles rectangulaires. Les deux corps de bâtiments principaux bordent la place de l'Olmet, à l'est et la rue d'Armagnac au sud ; leurs façades s'étirent respectivement sur 13 et 15 mètres. Le rez-de-chaussée est toujours dévolu à un usage commercial, mais il ne reste rien des anciens ouvroirs qui ont été remplacés par des menuiseries, probablement au milieu du XIXe siècle et par des vitrines plus contemporaines. Le calcaire jaune mis en oeuvre sur les façades, aux étages, donne l'illusion d'un grand appareil de pierre de taille, mais le matériau est ici ornement, venant s'apposer en plaques de 15 cm d'épaisseur sur une structure traditionnelle en pan-de-bois, élévée en encorbellement et soutenue par des solives aux abouts richement moulurés. Les façades sont organisées comme des "grilles architecturales" dont les corniches, substituées aux cordons d'appui, forment les lignes horizontales. Les fins éléments perpendiculaires : dosserets sur les pleins de travées, pilastres flanquant les fenêtres à croisées et surtout les pignons de lucarnes très surélevés du côté de la place de l'Olmet, confèrent à l'ensemble un fort accent vertical. A l'angle des deux façades, une étroite travée est composée de fenêtres à demi-croisées superposées. On accède à la cour intérieure par une porte suivie d'un porche, repoussés à droite de l'aile est. Ce dernier permet de décliner les différentes logiques distributives de la maison qui a conservé une double fonctionnalité, privée et professionnelle, dans la tradition de la maison polyvalente médiévale. Voûté d'ogives et orné de figures fantastiques, le porche concentre en effet les accès à la voie publique, aux boutiques du rez-de-chaussée, au logis et aux caves, par l'intermédiaire de la cour. Les façades sur cour et l'élévation de la tour qui, dans l'aile sud, contient la cage d'escalier, sont organisées selon le même système quadrillé qui donne ici, comme pour les façades extérieures, l'impression d'un élan vertical. Plus italianisantes, trois loggias superposées, couvertes par des arcs en anse de panier, aux intrados ornés de caissons, adoucissent de leurs lignes horizontales la cour, et permettent une circulation indépendante du reste du logis, entre la tour de l'escalier et l'aile ouest. Mais c'est surtout la porte du logis qui, au pied de la tour abritant l'escalier, attire le regard : deux pilastres encadrent l'ébrasement profond et richement mouluré, un tympan semi-circulaire, flanqué de pilastres superposés couronne l'ensemble et reçoit sous un arc aux moulures ornées, un programme iconographique singulier. L'escalier, bien qu'il s'agisse encore d'un escalier en vis, surprend grâce au traitement de son noyau où s'enroule un faux limon en crémaillère et à son couronnement par une voûte à liernes et tiercerons. Un tourillon et un petit escalier en vis mènent enfin à une terrasse carrée, aménagée au-dessus de l'escalier. Si les aménagements intérieurs n'ont pas été conservés, la distribution actuelle mise en rapport avec les descriptions données par les livre d'estimes, celui de 1450 et surtout celui de 1497, permettent de se faire une idée de la distribution de l'édifice à la fin du XVe siècle, distribution qui restait probablement en vigueur au siècle suivant. Les ailes sud et orientale comportaient un niveau de caves, un rez-de-chaussée (entièrement dévolu aux activités commerciales), deux étages d'habitation (composés d'une cuisine, de salles et de chambres) et enfin un grenier. Autour de la cour sont cités des galeries, un cellier et une sallette qui lui était superposée, l'ensemble correspondant vraisemblablement à l'actuelle aile ouest. Hugues II Daulhou aurait donc réédifié les façades et les galeries, mais aurait conservé la distribution générale, toujours adaptée à ses besoins et activités. Ainsi, la partie sud du rez-de-chaussée qui est reliée au porche par une porte et qui est couverte par des voûtes d'ogives comme ce dernier, doit correspondre à la "botegeta", peut-être un petit espace réservé au négoce, également distingué dans le texte de "la botega", qui, plus vaste, correspond vraisemblablement à l'aile sud. Il se peut que ce "comptoir" fut séparé de la boutique et que les arcs brisés presque en tiers-point, reposant sur une colonne en remploi, datent, comme les menuiseries des devantures, de la restauration de 1857.

Historique :
Les formes architecturales et ornementales de la maison dite d'Armagnac témoignent d'une édification dans le second quart du XVIe siècle. Deux motifs : celui du médaillon, et celui du fin pilastre, orné de rinceaux et de candélabres ciselés, semblent même une citation de ceux choisis pour orner l'ancienne clôture de choeur de la cathédrale, datée vers 1529-1531. La construction du deuxième quart du XVIe siècle est venue prendre la place d'une demeure antérieure de même emprise. Géraud Daulhou avait en effet auparavant hérité de la demeure de son père Hugues, constituée par le rassemblement de deux maisons médievales vers le milieu du XVe siècle. L'édifice est représenté sur le plan du Bourg de 1495 et désigné comme la maison de Géraud Daulhou. L'enseigne de l'hôtellerie du Jésus (sur laquelle figure le monogramme IHS) qui appartient aux Daulhou, semble désigner l'édifice voisin de la maison, dont les Daulhou ne sont pas propriétaires (livre d'estime du Bourg en 1497). La demeure est alors décrite comme un "ostal", appartient à Géraud et est allivrée pour 7 deniers. Le rez-de-chaussée est alors occupé par des boutiques et les deux étages sont dédiés à l'habitat. La distribution est par ailleurs semblable à celle de la maison Renaissance que nous connaissons. Mais c'est à son fils Hugues que revient la réédification de la demeure dans des formes à l'antique. Hugues II Daulhou a connu durant les deux premières décennies du XVIe siècle une remarquable ascension sociale. Qualifié de bourgeois de Rodez en 1520, il apparaît dans les textes comme seigneur de la Combe et de la Roquette dès la même année. Le chantier de la maison d'Hugues était terminé en 1546. A cette date en effet, il testait en faveur de son petit-fils François, lui léguant, entre autres biens, la maison de la place de l'Olmet. Seul édifice civil à avoir bénéficié à Rodez du goût pittoresque qui animait le début du XIXe siècle, la maison fut dessinée par F.-A. Pernot pour l'album de lithographies "Sites et Monumens du département de l'Aveyron" qui parut en 1838. La maison fut partiellement classée au titre des monuments historiques (magasin, tour et escalier) en 1862. C'est peut-être cet intérêt qui suscita la création d'un décor de menuiseries de style néo-renaissance pour le rez-de-chaussée, opération conduite par l'architecte Loirette en 1857, et menée pour le décor sculpté par le jeune artiste ruthénois, François Mahoux.

Périodes de construction :
1ère moitié XVIe siècle

Propriété privée

Informations pratiques de visite ou services :

Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?

Photographies de la base Mémoire (de 1851 à 1914) :


Autres photographies :



   Page Wikipedia : Maison d'Armagnac à Rodez

Fiche Mérimée : PA00094118

Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-12-07

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