Précision de la localisation : 10 - Parfaite
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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
39110 Salins-les-Bains - France
Code Insee de la commune : 39500
Jura [39] - Lons le Saunier - Franche Comté - Bourgogne-Franche-Comté
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
9001 Côte Belin 39110 Salins-les-Bains
Eléments protégés :
Le Fort proprement dit ; la Redoute de Grelimback ; Bas-Belin, ainsi que leurs liaisons (cad. E 1, 90 ; D 360) : classement par arrêté du 21 décembre 1984
Description :
Le fort Belin culmine à 594 m d'altitude et s’étend sur un corridor rocheux étroit, surplombant le bourg de Salins-les-Bains. Les fondations sur lesquelles reposent les bâtiments actuels remontent à l'aménagement imaginé par Vauban : l'ouvrage à corne ainsi qu'un ancien bastion au sud-ouest.La redoute Grelimbach marque l'entrée principale. De plan carré, maçonnée en pierre de taille et accessible par un pont, elle dispose d'une porte à fronton et est traversée par une galerie voutée. Une caponnière est disposée dans le fossé permettant d'accéder à une galerie de contrescarpe équipée d'embrasures. Derrière la redoute, une pièce casematée abrite l'ancien poste de télégraphie optique. Un chemin couvert en forme de S permet d'accéder à un corps de garde en avant du cavalier, véritable entrée du corps de place. L'accès se fait via un second pont-levis avec fossé à double caponnières et galeries de contrescarpes. La galerie traversant le cavalier atteint une cour à usage de place d'Arme. Au sud-ouest, un bâtiment casematé à deux niveaux servait à loger une garnison. A l'ouest, s’érige le réduit intérieur anciennement précédé d'un fossé désormais comblé. Organisé sur plusieurs niveaux, les pièces sont voûtées. Une terrasse s'articule depuis la façade postérieure avec vue sur le fort Saint-André. Une échauguette est encore en place. Depuis le réduit, un escalier permet d'atteindre la plateforme du bas-Belin et son bâtiment rectangulaire casematé.
Historique :
Le site est fortifié dès l'époque romaine. Au XIIIe siècle, une tour entourée d'une enceinte est bâtie, sous la dénomination de "Châtel-Belin". En ruines vers 1628 (d'après le tableau de Nicolas Richard), le château est restauré dans les années 1640 pour faire face aux menaces d'invasions françaises. Il participe à la défense de la place forte de Salins contre les attaques des troupes de Louis XIV, entre 1668 et 1674, qui vise à annexer la province (future Franche-Comté). En 1674, après la capitulation de la ville devant les troupes royales, Vauban est chargé par Louvois, ministre d’État du roi, de reconstruire les trois forts protégeant la localité, à savoir : Belin, Bracon et Saint-André. Vauban, en réalisant les plans, entreprend la reconstruction de Belin sur les trois niveaux existants, en reprenant l'emplacement des vestiges et ruines du chastel (fort), de la tour Grimbert (actuelle redoute de Grelimbach) et de l'ermitage de Saint Anatoile (bas-Belin). Cependant, sur ordre du roi, il fut envoyé en Flandre. Il revint en 1675 pour suivre les travaux de fortification de Salins et de ses forts, ainsi qu'en 1679 pour constater l'achèvement des deux forts.Il dote le fort d'un front bastionné (ouvrage à cornes comprenant deux demi-bastions encadrant une courtine accessible par une traverse). Pour protéger l’accès à l'enceinte principale, il prévoit une redoute (avec un pont-levis) nommée cavalier car disposant d'un toit en terre-plein pouvant accueillir de l'artillerie. Les ailes nord et ouest sont naturellement défendues par la falaise (précipice). Deux bâtiments sont construits sur la plateforme principale, un servant de caserne, le second comprenant notamment le logement du major, de l’aumônier et une chapelle. Le cavalier abrite aussi un corps de garde et des casernes. Un magasin à poudre est également bâti. Une plateforme inférieure, s'appuyant sur un bastion carré avec fausse braie, complète la disposition générale de l'enceinte principale. Un chemin couvert relie la redoute de Grelimbach à l'entrée de l’enceinte, défendue par un corps de garde placé devant le pont-levis. Le site de l'ermitage (appelé bas-Belin) est fortifié et équipé en artillerie. Les travaux prennent fin vers 1679.Une fois restauré, le fort Belin accueille un régiment par la suite remplacé par des soldats invalides gardant la forteresse. A partir de 1690, des compagnies détachées d'invalides étaient envoyées dans les places fortes aux frontières du royaume, libérant des places à l'Hôtel (de Paris). En 1746, l'ingénieur militaire Louis de Cormontaigne rédige un mémoire expliquant que le fort peut loger 150 soldats, dont 130 fantassins et 20 artilleurs.En 1794, un rapport de la Commission des Travaux publics met en avant la nécessité de réparer et reconstruire les forts de Salins. Une attention particulière est portée sur le fort Belin et sa plateforme inférieure, totalement à l’abandon. Concernant la partie supérieure, le cavalier exige une restauration d'urgence au niveau des murs ainsi qu'au toit, pavé (recouvert de dalles en pierres) causant de fortes infiltrations dans les casemates à l'étage inférieure. En décembre 1813, un hôpital de siège est installé, en prévision d'un assaut futur.Lors de l'invasion de la France par la sixième coalition, Salins est attaquée par les armées autrichiennes, qui prennent possession de la ville. Elles rasent le fort à leur départ en 1815. Dès 1817, le comité des fortifications du Génie à Besançon ordonne l'élaboration d'un projet de restauration du fort. Il vise à reconstruite le site par étape, la première concernant l’enceinte principale avec l’aménagement de casemates à la place des anciennes casernes et l'épaississement du parapet du cavalier. Le bas-Belin et la tour (redoute) de Grelimbach seraient réparés par la suite. De l'époque moderne, ne subsistent que les plateformes dessinées par Vauban et les fondations des éléments bastionnés comme l'ouvrage à corne et la plateforme du bastion carré.La restauration et la reconstruction du fort interviennent sous le règne de Charles X. Le général Haxo, inspecteur des fortifications, est chargé d'organiser la défense du royaume aux zones frontalières. Le fort Belin fait partie des sites dévolus à cette mission. Le cavalier est reconstruit en 1828. Muni d'un pont levis sur fossé, il fait face à un petit réduit déjà restauré. Le cavalier est doté de caponnières dans le fossé et d'une galerie dans la contrescarpe. Un bâtiment casematé est aménagé et permet d’accueillir une garnison de 75 hommes au niveau de la plateforme du bastion carré (l'étage supérieur servant de magasins). Le bas-Belin est réhabilité, relié par un escalier depuis le réduit intérieur. D'importants chantiers sont menés de 1838 à 1844, matérialisés par la construction du réduit de la plateforme principale face à la place d'arme achevée en 1844 , la mise en place d'un mur d'enceinte entre ce réduit et le cavalier, et l'organisation de la contrescarpe du fossé de la place principale. Les premiers plans sont dressés pour rebâtir la redoute de Grelimbach, avec pour dessein d'implanter un autre ouvrage avancé contenant une batterie et des casemates (des croquis sont envoyés dès 1835 au Comité des fortifications). Les travaux sont menés par le capitaine Marchand, remplaçant le chef du Génie. Le fort Belin prend sa forme définitive en 1854 avec l'achèvement de la reconstruction de la redoute de Grelimbach, premier ouvrage avancé protégeant les lieux depuis l'est. A l'instar du cavalier, l'édifice dispose d'une caponnière dans le fossé et d'un accès à la galerie de la contrescarpe. La fin de la restauration du fort Belin entérine aussi la non-réalisation de projets comme l’installation d'une batterie en avant de Grelimbach ou encore une communication (chemin couvert) entre le fort et la lunette de Bracon. La poudrière, installée dans une pièce casematée du réduit principal, est munie d'un paratonnerre en 1863 (consigne du Comité des fortifications).Actif lors de l'invasion prussienne de 1870, le fort ne se rend qu'une fois l’armistice signé. Belin est délaissé après la défaite de 1871, le général Séré de Rivières privilégiant le site frontalier des Rousses. Un poste optique est néanmoins installé dans une ancienne tour médiévale jouxtant la redoute de Grelimbach, permettant de communiquer avec les forts de Montfaucon ( Besançon), du Larmont supérieur (Pontarlier) et de la Motte-Giron (Dijon), jouant un rôle mineur (poste de garde) lors de la guerre de 1914-1918. Il est acquis par la ville en 1921.En 1935, la municipalité remplace un pont en bois (non localisé) par un ouvrage en béton. En 1955, un paratonnerre est installé à proximité de l'échauguette située dans la cour du réduit intérieur. Le site est loué en juin 1972 à la Société Carbone-Lorraine (fabricant de plaquettes de frein) pour organiser des colonies de vacances destinées aux enfants des employés. Des projets sont envisagés par la municipalité : l'implantation d'un camping en 1978 (une étude est lancée avec la réalisation de plans) ou encore l'installation d'un village de vacances, dont le projet est examiné entre 1978 et 1982. Ces intentions ne se concrétisent pas et le fort est depuis loué dans le cadre d'un bail emphytéotique de 30 ans.
Périodes de construction :
2e quart XIXe siècle
Propriété de la commune
Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?
Fiche Mérimée : PA00102028
Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-11-03
Consultez le programme des Journées du Patrimoine pour le Monument Historique Fort Belin situé à Salins-les-Bains en consultant le programme officiel des JEP 2024.