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Crédit photo : Ginette Mathis - Sous licence Creative Commons
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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
70000 Baignes - France
Code Insee de la commune : 70047
Haute Saône [70] - Vesoul - Franche Comté - Bourgogne-Franche-Comté
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
3 Rue du Clos 70000 Baignes
Eléments protégés :
La halle et les logements ouvriers, façades et toitures (cad. B 430 à 432, 741, 742, 788, 790, 791, 841, 858, 871, 873, 874, 879, 899, 906 à 910) : inscription par arrêté du 4 juin 2007 - En totalité, les parties suivantes, telles qu'elles sont délimitées sur le plan joint à l'arrêté : les deux corps de logements ouvriers qui font face à l'entrée, l'orangerie, la grille nord ; le bâtiment en arc de cercle (écuries et magasins) ; la base de l'ancien haut-fourneau ; l'ancien bâtiment de la machine à vapeur, le grand bâtiment d'atelier à l'est, la maison du directeur de la fonderie, le pigeonnier ; la maison du maître de forge, ses communs, son jardin, sa cour et ses clôtures ; le réseau hydraulique, en grande partie enterré, depuis la Font jusqu'au bâtiment en arc de cercle et à l'orangerie ; les sols des parcelles B 430 à 432, 742, 788, 790, 791, 841, 858, 871, 873, 874, 879, 906 à 910 : classement par arrêté du 5 décembre 2012
Description :
Construit en moellon de calcaire enduit, le logement patronal comprend un rez-de-chaussée surélevé et un étage carré. Il est couvert d'un toit à croupes en ardoise. Le pigeonnier, bâti sur un plan carré aux angles abattus et en bossage rustique, est couronné de quatre frontons triangulaires à modillons, couvert d'un toit en tuile plate. La halle à charbon est couverte d'un toit à demi-croupes. Bâtis en moellon et pierre de taille de calcaire, le magasin en quart de cercle et les logements ouvriers ont des chaînes d'angle et des encadrements en bossage rustique. Ajourée de hautes baies en plein-cintre, la salle des machines est couverte d'un toit à croupes en ardoise. Le magasin industriel du début du XXe siècle, à deux étages carrés, a sa façade marquée par des clefs de tirants en forme de rouelles. Les substructures du haut fourneau définissent une pièce en moellon de calcaire voûtée d'arêtes.
Historique :
Attestées dès le milieu du XVIe siècle, les forges de Baignes comptent un haut fourneau et une forge daffinerie à la fin du siècle suivant. En 1757, lusine produit 75 tonnes de fer et travaille, entre autres, pour les salines de Salins-les-Bains et Montmorot (Jura). Elle écoule une partie de la fonte sous forme de bombes et boulets. Entre 1795 et 1807, le maître de forges Claude-François Rochet remodèle complètement le site du haut fourneau, vraisemblablement sous la direction de larchitecte bisontin Jean-Antoine Guyet. Il adopte un plan symétrique : le haut fourneau souvre sur une place en hémicycle, délimitée par deux magasins en quart de cercle (dont un seul subsiste) , et prolongée par deux logements douvriers parallèles formant la "rue neuve". La forge cesse de fonctionner vers 1820 par manque de bois et deau. En 1859, le haut fourneau est équipé dune machine soufflante actionnée par une machine à vapeur et une roue hydraulique. Malgré ces modernisations, il est arrêté en 1869, puis détruit. Lusine est alors transformée en fonderie de seconde fusion et ferme ses portes en 1961. Les bâtiments ont été achetés par le Conseil général de la Haute-Saône.
L'existence des forges est attestée en 1549, date à laquelle elles sont exploitées par Jean et François Vatelin. A la fin du XVIIe siècle, l'établissement comprend un haut fourneau et un moulin, situés à la source de la Baignotte, et une forge située 500 m en aval au lieu-dit Petit Baignes. Gédéon Rochet acquiert le haut fourneau en 1700, et ses héritiers achètent la forge en 1733. En 1744, l'usine se compose d'un haut fourneau, d'une forge et d'une fenderie, laquelle disparaît avant 1772. En 1757, l'usine produit 150 milliers de fers, expédiés dans les salines (Salins, Montmorot), et de la fonte convertie en bombes et boulets. Lorsque Jean-François Rochet en devient propriétaire en 1774, l'établissement métallurgique produit 500 milliers de fonte et 150 milliers de fer. Entre 1795 et 1807 environ, le site est complètement remanié par Claude-François Rochet, fils de Jean-François. L'auteur pourrait être l'architecte comtois Jean-Antoine Guyet. En 1814, l'usine passe aux mains du maître de forges Isaac Blum, qui entreprend en 1818 la reconstruction de la tour du haut fourneau. Le bâtiment sud en quart de cercle est détruit, vraisemblablement dans l'incendie de 1821, et laisse place peu après à une vaste halle. Suite à la demande d'établissement d'une machine à vapeur en 1825, une salle des machines indépendante, abritant également la roue hydraulique, est édifiée au sud du haut fourneau. Acquis en 1833 par l'homme d'affaires suisse Louis de Pourtalès, propriétaire des forges d'Athesans et de Magny-Vernois (70), l'établissement est loué au maître de forges Joseph Gauthier, qui afferme déjà une vingtaine de sites métallurgiques dans la région. Vers 1834, le haut fourneau produit annuellement 800 t de fonte en gueuses (contre 450 t en 1788), envoyées et affinées aux forges de Bonnal et Villersexel (70). L'ordonnance royale du 23 juin 1835 autorise Louis de Pourtalès à maintenir en activité son usine à fer. Même si le feu d'affinerie est encore mentionné dans cette ordonnance, il semble que la forge de Petit Baignes soit arrêtée au cours des années 1820, faute de bois et d'eau. Suite à la faillite de Gauthier en 1840, le haut fourneau est repris en 1841 par Pierre Tiquet et Gustave Robinet. Le régime des eaux est réglementé par un arrêté du 21 août 1848, tandis que des travaux menés en 1847 sur le haut fourneau attestent sa possible reconstruction. Acquis en 1857 par P. Tiquet et J.A. Pergaud, il est éteint en 1869, puis détruit. Resté seul propriétaire, Pierre Tiquet implante une fonderie de seconde fusion. Des ateliers en rez-de-chaussée sont édifiés contre les vestiges du haut fourneau, qui abrite les cubilots. Un dépôt de châssis et un magasin sont édifiés entre 1884 et 1888. La société Tiquet Fils (Gustave, puis Jean) fabrique des poêles et des cuisinières, des fers à repasser, des gaufriers, du matériel agricole, des poids pour balances, etc., commercialisés sous le sigle TF. De nouveaux bâtiments de production (magasin et atelier dit sablerie) sont bâtis entre 1907 et 1913. Vers 1914, la production atteint 1300 t. L'usine produit environ 140 000 obus en fonte aciérée pendant la Première Guerre. Elle se spécialise dans l'entre-deux-guerres dans la fabrication de poêles, cuisinières, fourneaux et lessiveuses (ECO, VOG, MOD, PAX, LUX, FOX), dont certains modèles sont émaillées dans les fonderies de Pont-de-Planches et de Vy-le-Ferroux (70). Après la Seconde Guerre, la vente d'appareils de chauffage décline, et la société travaille en sous-traitance pour des sociétés de Lyon, Grenoble, Obernai, etc. En 1950, elle produit encore 250 t de pièces, mais ferme définitivement ses portes en 1963. Une partie des ateliers de fonderie du début du XXe siècle est rasée en 1997. Le site a été protégé au titre des Monuments historiques en 1978 et 2007. La plupart des bâtiments subsistants, ainsi qu'une collection de modèles et moules de fonderie, ont été acquis par le Conseil général de la Haute-Saône vers 2000 . En 1825, MM. Blum père et fils demandent l'autorisation d'établir une machine à vapeur de 12 ch, construite par Risler et Dixon à Cernay (68), destinée à mouvoir la soufflerie du haut fourneau. Il s'agit d'un des premiers du département à être équipé d'un moteur auxiliaire à vapeur. Installation vers 1835 d'une soufflerie à air chaud et de fours pour la dessiccation du bois (utilisé comme combustible). Un arrêté préfectoral du 26 juin 1847 autorise Robinet et Cie à établir une nouvelle machine à vapeur de 12 ch. Une autre, de marque André (Thann, 68) est mise en place en 1857. En 1893, la fonderie Tiquet fils exploite un cubilot, activé par une roue hydraulique, et une scierie comprenant une scie verticale et deux scies circulaires, mises en jeu par une turbine. La fonderie possède une machine à mouler en 1920. Une nouvelle turbine de 12 ch, des Ets Goulut-Borne (Luxeuil, 70), est mise en place en 1931. Il subsiste en 2008 deux cubilots en place, en très mauvais état, et des éléments de transmission dans la salle des machines. L'usine emploie 123 ouvriers en 1789. En 1893, la fonderie emploie 51 personnes, et la scierie qui lui est annexée en embauche 7. Les effectifs sont de 80 ouvriers vers 1914, et 32 salariés en 1957.
Périodes de construction :
XVIIIe siècle, XIXe siècle
Architecte ou maître d'oeuvre :
Guyet Jean Antoine (architecte)
Propriété du département ; propriété privée ; propriété de la commune
Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?
Fiche Mérimée : PA00102115
Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-10-10
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