Scierie à Plaimbois-du-Miroir

Précision de la localisation : 0 - Très mauvaise 2 - Très insuffisante 3 - Insuffisante 4 - Médiocre 5 - Passable 6 - A priori satisfaisante 7 - Satisfaisante 8 - Très satisfaisante 9 - Excellente 10 - Parfaite   >>  Votre avis :                        

  Street View      Modifier la localisation

Adresse renseignée dans la base Mérimée :
25210 Plaimbois-du-Miroir - France

Code Insee de la commune : 25456
Doubs [25] - Besançon - Franche Comté - Bourgogne-Franche-Comté

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
5020 A À Barras 25210 Laval-le-Prieuré

Eléments protégés :
Le quai de chargement et la voie de chemin de fer ; le bâtiment de la scierie et l'ensemble des installations, mécanismes et machines immeubles par nature qu'il contient ; le bâtiment du hangar de séchage ; le canal sous les deux bâtiments (cad. B 197) : inscription par arrêté du 3 août 2004

Description :
Les constructions ont des murs en moellons calcaires, enduits ou non, avec également pour la plupart recours au pan de bois essenté de planches. Le bâtiment des années 1880 est, comme celui du milieu du XXe siècle, en rez-de-chaussée surélevé, avec étage de soubassement et étage en surcroît. La partie habitation se trouvait dans le tiers nord tandis que les deux tiers sud étaient dédiés à l'écurie et à la grange, accessible de plain-pied sur la façade postérieure ; sur cette façade et sur le pignon nord, le mur du rez-de-chaussée est formé d'un lattis plâtré (le pignon sud est essenté de planches). La maison des années 1950 a des murs en béton enduit. Le rez-de-chaussée de la scierie (aussi porté par un étage de soubassement) et le hangar qui la prolonge au nord sont en pan de bois avec essentage de planches et charpente en bois apparente. Les bâtiments sont chacun protégés par un toit à longs pans, pignons couverts et tuiles mécaniques.

Historique :
La scierie est le dernier témoignage d'un moulin connu dès le XVe siècle, appartenant au prieuré de Laval. D'abord simple moulin à blé et ribe à chanvre actionnés par une ou plusieurs roues dessus, l'établissement a diversifié son activité sans doute à la fin du XVIIIe siècle avec l'adjonction d'une scierie et de l'huilerie. La scierie fut reconstruite avant 1884 par Emile Girardot, ainsi qu'une habitation vers l'est. En 1912, deux turbines Douge, système Francis, sont installées. Un hangar de séchage prolonge le bâtiment vers 1918. L'entreprise semble alors se spécialiser dans le sciage et le commerce des bois. Dans les années cinquante, une scie électrique multiple vient remplacer une des deux scies verticales à châssis en bois. L'autre est immobilisée et en partie supprimée. Cessation de toute activité en 1988 et destruction du moulin.
Le moulin Girardot est attesté dès le XVe siècle : alors connu sous le nom de moulin de Laval, il est acensé à Perrin Bassand le 26 mai 1464 par le prieur de Laval. Moulin avec foules et rebattes (ribes ou meules à chanvre), il est acheté le 14 août 1495 par Jean Guyot-Renaud, de Plaimbois, puis acensé à Fauvé (ou Fauvey) en juin 1500. Un Girardot (Etienne - vers 1669-1724 - ?) l’acquiert en juillet 1706 et il paraît sous l’appellation de "moulin Fauvel" sur la carte de Cassini, à la fin de la décennie 1750. François Xavier Girardot (1730-1777), petit-fils d’Etienne, dit procureur fiscal, y fait construire une habitation en 1772 (date portée avec les initiales FXG). Le site appartient en 1832 à Donat Girardot (1773- ?), demeurant au Mont-de-Laval, à la tête d’une vaste propriété. A cette date, il est figuré sur le plan cadastral napoléonien, en deux sites : le moulin lui-même ("usine", B 261) sur la commune de Laval-le-Prieuré (au lieu-dit les Anvers et le Plain du Moulin) et, en aval, quatre constructions sur celle de Plaimbois-du-Miroir (au lieu-dit le Moulin Fauvé) : un bâtiment en bordure du Dessoubre porté comme ribe, scierie et huilerie (B 145), deux maisons (B 147 - auparavant signalée comme "bâtiment rural" - et B 149 - datée 1772) et un dernier bâtiment (B 151). Une statistique indique qu’en 1851, ces sites sont propriété de Girardot et exploités par Xavier Boulet (ou Poulet). Le moulin a cinq paires de meules et quatre roues hydrauliques verticales ; au Moulin Fauvé, trois roues hydrauliques entraînent scierie, huilerie et ribe, avec cette observation : "la scierie chôme la moitié de l’année. La ribe et l’huilerie ne roulent qu’un à 2 mois par an". Selon les matrices cadastrales, la propriété passe vers 1868 à Emile Girardot et Sigismond Constant de Baume (Baume-les-Dames ?), vers 1883 au seul Emile Girardot signalé à Germéfontaine (lequel rebâtit vers 1886 la maison B 147, la plus proche de la scierie), vers 1890 à Henri Bahy de Vuillafans, vers 1907 à Constant Revillot (1859-1921) de Consolation (Consolation-Maisonnettes). Selon Bernard Vuillet, Revillot est le meunier d’Hilaire Faivre, auquel il rachète l’établissement en 1910. Il laisse à un Renaud la conduite du moulin, lequel cessera ses activités en 1918. Dit "exploitant de scierie mécanique au Moulin Girardot", il privilégie cette activité, bientôt rejoint par son fils Louis (1887-1925). En 1910, les Revillot sont contraints de réparer le barrage, partiellement détruit par la crue du 19 au 21 janvier, et ils construisent aussi peut-être cette année-là le hangar situé juste à l’aval de la scierie. Louis installe en 1912 (date portée dans la chambre d’eau avec les initiales LR) deux turbines Douge Frères, de Besançon. L’affaire, qui emploie une dizaine de personnes à la fin de la Première Guerre mondiale, est reprise en 1943 par son fils Constant (1922-1991) lequel fait bâtir, entre 1951 et 1958 (vers 1954 ?), une maison dont l’étage de soubassement est occupé par un grand garage (destiné à un camion et à un tracteur forestier Latil). En 1959, les deux turbines Douge sont remplacées par un moteur diesel, puis par un moteur électrique avant 1980. A cette date, la scierie emploie deux ouvriers. Après sa fermeture en 1988, le matériel est démonté (notamment les turbines et le châssis Socolest mis en place en 1952). Le moulin est détruit après incendie en 1989, la maison des années 1950 convertie en gîte. Protégée au titre des monuments historiques en 2004, la scierie est restaurée en 2016 (seules subsistent en place les transmissions).

Périodes de construction :
4e quart XIXe siècle

Propriété privée