Cité, dite les Gratte-ciel (théâtre national populaire, HBM de JM Pin, Gratte-ciel de Leroux, hôtel de ville) à Villeurbanne

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Label Architecture Contemporaine RemarquableLabel Architecture Contemporaine Remarquable

Adresse renseignée dans la base Mérimée :
avenue Aristide-Briand ; place de la Libération ; 33 rue Michel-Servet ; 28 rue Paul-Verlaine ; avenue Henri-Barbusse
69100 Villeurbanne - France

Code Insee de la commune : 69266
Rhône [69] - Lyon - Rhône Alpes (Auvergne-Rhône-Alpes)

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
Avenue Aristide Briand 69100 Villeurbanne

Description :
L’ensemble d’habitations est homogène et inscrit dans une composition ordonnée autour d’une large avenue axiale terminée par une place. Deux tours jumelles de dix-neuf étages dont le sommet est effilé jalonnent l’entrée de la perspective. Six blocs d’habitations alternés de onze à neuf étages, rythment le linéaire de l’avenue dans un jeu de retraits et de terrasses, inspiré de l’immeuble à gradins conçu par l’architecte Henri Sauvage au début du siècle, à Paris. Cette construction à structure métallique – à l’image des gratte-ciels américains – avec remplissage en briques creuses – est enduite de ciment (soit 7 000 tonnes de poutrelles et 3 millions de briques). C’est l’adaptation de la structure métallique industrielle à l’habitation. Elle est composée d’une trame métallique régulière de poteaux métalliques avec remplissage. L’homogénéité et la nudité des formes facilitent le coffrage en béton armé. L’ensemble sépare nettement espace privé et espace public. C’est ainsi que les parties privées sont reliées au second niveau par des “traversières”, interprétation moderne de la traboule lyonnaise. Chaque redent est distribué par un ascenseur et deux escaliers. La circulation s’organise suivant un système de rue principale avec des rues secondaires perpendiculaires. Les immeubles sont à la pointe du confort pour l’époque avec des appartements du T1 au T5 avec eau froide et chaude, gaz et électricité, salle-de-bains, chauffage urbain fourni par une centrale thermique, ascenseurs, monte charge, vide-ordures desservant tous les logements et tout à l’égout. Si l’ensemble montre la diffusion dans les années trente de différents signes de modernité architecturale volumétrie géométrique, abscence de décoration, mise en valeur d’éléments fonctionnels), il n’en est pas de même de l’Hôtel de ville dû à Robert Giroud avec son allure académique (beffroi, colonnes cannelées engagées et ordonnencement monumental).

Historique :
« Changer la ville pour changer la vie ": telle était l’ambition du maire socialiste de Villeurbanne, le docteur Lazare Goujon. Le projet, de vaste envergure, était la création d’un nouveau centre-ville moderne, adapté aux réalités sociales de l’après-guerre. Par sa volonté politique et son audace, le projet marquait aussi le désir d’affranchissement d’une commune industrielle trop longtemps tenue dans l’ombre de Lyon. Ralliés à cette cause, entrepreneurs et organismes privés financèrent l’entreprise sous la conduite de la Société Villeurbannaise d’Urbanisme constituée pour l’occasion. Le chantier, ouvert d’un seul tenant sur quatre hectares et demi, fut mené de 1931 à 1935 et signé par un jeune architecte totalement inconnu à l’époque, Môrice Leroux. Le nouveau quartier regroupait 1 400 logements à bon marché, un centre administratif et des équipements sociaux. Le projet a également vocation sociale, la résorption du chômage par un grand chantier de travaux publics. Les recherches de l’architecte ont porté sur la lumière, le lien avec l’espace extérieur et l’aération. Ces recherches ont amené Môrice Leroux à travailler les volumes avec redents, créneaux et terrasses. De plus, la faible disponibilité foncière demandait une occupation maximum au sol à laquelle s’est ajoutée la rentabilité de l’opération d’où la hauteur et la volumétrie choisies ; cela impliqua également une réglementation spécifique. Du même auteur, le Palais du travail en second rang sur l’axe abritera en 1957 le théâtre de la Cité, futur TNP, dirigé par Roger Planchon qui renouvellera la vie culturelle locale et jouera un rôle pionnier dans la décentralisation théâtrale. Plus académique, l’hôtel de ville, conçu par Robert Giroud (grand prix de Rome), se distingue par son beffroi de 60 m et son strict ordonnancement. Il ferme avec emphase la perspective du grand axe. Ce quartier était plus haut et plus dense que celui des États-Unis qui venait d’être construit sous la direction de Tony Garnier : il était à la hauteur des gratte-ciel américains ce qui lui valut rapidement son appellation. Considéré comme l’une des premières grandes opérations d’urbanisme en France et salué pour sa qualité, le quartier des Gratte-ciel a été protégé en 1994 en tant que ZPPAUP (zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager). Ce quartier réalisé à l’échelle d’une ville compte 120 000 habitants aujourd’hui. Il est marqué d’une forte réalité architecturale mais également sociale, témoins de la mémoire collective. C’est un centre symbolique et monumental, ville en trois dimensions intégrant les notions de plan, de masse et de pérennité.

Architecte ou maître d'oeuvre :
Leroux Môrice (architecte), Chambon Henri (architecte)

Datation de l'édifice :
1930, 1931

Année d'obtention du label Architecture Contemporaine Remarquable :
2003

Fiche Mérimée : ACR0000160

Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2025-01-09

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