Rotonde ferroviaire à Villeneuve-Saint-Georges

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Architecture Contemporaine Remarquable Rotonde ferroviaire situé à Villeneuve-Saint-Georges

Crédit photo : Le cheminots - Sous licence Creative Commons

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Label Architecture Contemporaine RemarquableLabel Architecture Contemporaine Remarquable

Adresse renseignée dans la base Mérimée :
14 vieux chemin de Paris
94190 Villeneuve-Saint-Georges - France

Code Insee de la commune : 94078
Val de Marne [94] - Créteil - Ile de France (Ile-de-France)

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
14 Vieux Chemin de Paris 94190 Villeneuve-Saint-Georges

Description :
La rotonde est implantée sur le site de la gare de triage de Villeneuve-Saint-Georges, à proximité d’un important embranchement d’où une voie s’échappe pour mener les locomotives jusqu’au bâtiment. Celui-ci présente un plan annulaire, interrompu dans son quart nord-ouest par 13 voies non abritées. Les parties couvertes abritent 32 stalles où sont entreposées les locomotives conduites à cet emplacement après avoir transité par un pont tournant de 27 m. situé au centre de la rotonde, en plein-air. Une rotonde ferroviaire apparaît ainsi comme une véritable écurie dédiée à ce mode de transport. Permettant par sa forme de réduire l’emprise au sol par rapport à un bâtiment rectangulaire, la rotonde réunit plusieurs caractéristiques du type P, qui se défini principalement par ses dimensions : 133 m. de diamètre, 15 m. de hauteur de façade extérieure, 8 m. de hauteur pour la façade intérieure. L’ensemble est construit en béton armé, la couverture en voile mince de seulement 7 cm. d’épaisseur étant portée par trois séries concentriques de poteaux, dont seuls ceux distribués sur les deux cercles intérieurs sont coulés en élévation. Les poteaux dits « V Laffaille » sont placés le long de la façade extérieure : ces imposantes structures à section en V, très résistantes, ont été fabriquées et démoulées à terre, puis dressées à leur emplacement par des engins de levage, selon les principes de préfabrication et de rationalisation du chantier caractéristiques de la démarche de Bernard Laffaille. La préoccupation de l’ingénieur s’inscrit en effet dans un souci d’économie en réduisant la main d’œuvre ordinairement nécessaire pour un coffrage traditionnel, le temps de travail, à la fois sur le chantier et dans la phase de conception par l’élaboration de plans types, et le coût des matériaux. Les 32 modules abritant les locomotives à vapeur sont répartis dans les quartiers couverts de la rotonde. Chacun contient une fosse d’entretien de 25 m. de long et une hotte aspirante en métal, fournie par les Etablissements Viennot, suspendue à des haubans accrochés aux tirants de la voûte à l’aide de colliers métalliques, afin d’évacuer les fumées des locomotives. La hauteur sous plafond près des poteaux extérieurs permet d’accentuer l’aération, les vapeurs subsistantes étant en outre extraites par des ouvertures disposées dans l’intrados des voutes et communiquant avec l’extérieur, au niveau de la couverture, par l’intermédiaire d’une gaine et d’un déflecteur. Cette hauteur importante, liée à l’utilisation d’une large surface de châssis vitrés sur la façade extérieure, permet d’accentuer la luminosité naturelle dans les stalles.

Historique :
Le réseau ferroviaire français ayant subi d’intenses bombardements pendant la Seconde guerre mondiale, la SNCF décide à la Libération de reconstruire et moderniser une partie de ses équipements. Parmi ceux-ci figurent les remises de locomotives à vapeur, vastes entrepôts de plan circulaire ou rectangulaire implantés sur d’importants nœuds ferroviaires, qui permettent d’abriter et réparer ces véhicules. En octobre 1944, Bernard Laffaille est mandaté par la SNCF pour concevoir ces bâtiments en lien avec les services de la société ferroviaire, notamment la Division des Bâtiments, dirigée par l’architecte Paul Peirani, et la Division des Ouvrages d’Art, à la tête de laquelle se trouve l’ingénieur Roger Vallette. Bernard Laffaille réalise alors un projet type en forme de rotonde qui sera mis en œuvre pour la première fois à Avignon, au cours d’un chantier de quelques mois seulement, entre avril et octobre 1946. Sur l’important complexe ferroviaire que constitue la gare de triage de Villeneuve-Saint – Georges, nœud essentiel au trafic aux abords de la métropole parisienne sur les voies du sudest français, une remise à locomotives en forme de rotonde, construite par la compagnie PLM vers 1919-1920 probablement, existe encore en 1945. Cet ancien dépôt ne satisfaisant plus aux nouvelles exigences de la SNCF, et qui peut-être avait subi d’importants dommages lors des bombardements alliés opérés sur la gare de triage en avril 1944, il est décidé d’édifier une nouvelle rotonde selon les plans de Laffaille à quelques centaines de mètres au nord, sur un terrain alors vierge de toute construction. En 1946, un marché est conclu avec l’entrepreneur Sainrapt et Brice, une société qui est alors dans la tourmente suite au procès touchant uniquement son directeur, pour collaboration économique avec l’ennemi pendant la guerre. Bernard Laffaille avait déjà travaillé avec Sainrapt et Brice en 1932-1933, l’entreprise se charge de l’essentiel des travaux de gros-œuvre de la rotonde. Les premiers terrassements ont déjà eu lieu le 16 mars 1947, alors que des plans sont approuvés par la SNCF le 20 mars 1947. Il semble que des modifications aient été apportées au projet initial dans le courant de l’année 1947, le plan de type P prévu à l’origine étant en grande partie réadapté, ce qui suscite un retard dans le chantier dû notamment à la révision des fondations. Les travaux sont en cours en septembre 1947 et s’achèvent probablement en 1948. L’aménagement des voies ferrées conduisant à la rotonde est réalisé vers 1949-1950, alors que disparaît l’ancienne rotonde PLM. Vers 1950, une partie de la rotonde est adaptée pour remiser également les locomotives électriques, une modification qui sera plus tard opérée sur la totalité du bâtiment et assurera sa pérennité jusqu’à nos jours, le bâtiment étant toujours en activité.

Datation de l'édifice :
1947, 1948

Année d'obtention du label Architecture Contemporaine Remarquable :
2018