École maternelle Jules-Ferry à Pont-Saint-Esprit

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Label Architecture Contemporaine RemarquableLabel Architecture Contemporaine Remarquable

Adresse renseignée dans la base Mérimée :
rue Jules-Ferry
30130 Pont-Saint-Esprit - France

Code Insee de la commune : 30202
Gard [30] - Nîmes - Languedoc Roussillon (Occitanie)

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
Rue Jules Ferry 30130 Pont-Saint-Esprit

Description :
L’école maternelle Jules-Ferry se déploie à l’angle de deux rues, la rue de Foy et la rue du Laurier, l’entrée de la cour se faisant rue Jules-Ferry. L’école d’origine comprend un rez-de-chaussée et un étage partiel situé à l’angle de l’école ; elle est orientée nord-est et sud-ouest. Les travaux de 1963-1965 ont ajouté deux classes et deux locaux de sanitaires à l’étage, à l’emplacement des deux terrasses en bout d’aile. L’entrée de l’école se situe dans le pan coupé de l’angle : une porte simple entourée de deux pans de murs vitrés en pavés de verre. Dans cette architecture rationaliste, les façades sont très lisibles. Le traitement des percements traduit l’organisation intérieure et permet de varier les façades, avec une économie de moyens. Sur l’aile gauche, une porte d’entrée mène aux logements de fonction. De part et d’autre de l’entrée, comme à l’extrémité de l’aile droite, trois bandeaux verticaux percés de petits fenestrons carrés à pavés de verre signalent les montées d’escalier. Les circulations horizontales sont marquées par de larges pans de fenêtres séparés par de larges montants arrondis correspondant à ceux des classes. Au-dessus de l’entrée, un grand balcon plein arrondi correspond au logement de la directrice. De larges débords de béton accentuent les lignes horizontales du bâtiment : corniche du bâtiment et du préau polygonal construit à l’entrée de la cour. Côté cour, une très large casquette de béton sur consoles court tout le long de l’étage. Dans la seconde phase de travaux, elle a été transformée en passerelle par l’adjonction d’une rambarde et d’un escalier de secours situé à l’angle ouest de la cour, malgré l’absence d’accès direct depuis les classes (on peut enjamber les fenêtres, assez basses dans le mur). Dans l’angle de l’immeuble, en retrait, se trouve la loggia du logement principal (transformé en salles de classe). A partir du petit hall d’entrée où se situe le bureau de la directrice, se trouve un grand hall polygonal dont l’axe principal est coupé par deux colonnes. Face à l’entrée, dans l’axe, une porte double entourée de deux grandes baies ouvre vers la cour. A droite et à gauche se distribuent les deux couloirs d’accès aux classes et les deux cages d’escalier pour accéder aux étages. Il y a quatre classes par aile, deux à chaque étage, les sanitaires sont regroupés en bout d’aile. On peut signaler dans une des classes du rez-de-chaussée, devant la porte sur la cour, un espace de carrelage différent signalant un ancien bac à sable aujourd’hui comblé. L’éclairage des classes est très abondant, grâce aux grandes baies sur la cour et à l’éclairage indirect depuis les couloirs : grandes fenêtres sur rue et châssis fixes très bas dans la classe (la notion de “distraction” des élèves regardant dans les couloirs n’est pas un problème pour les maternelles, alors qu’il l’est pour les primaires). L’école est caractéristique des constructions de cette époque, comme les bâtiments alentour : façades lisses, usage des pavés de verre dans les cages d’escalier (signalées dans l’organisation de la façade) et les portes d’entrée, balcons arrondis en béton plein surmontées d’une lisse en tube arrondi, auvents de béton au-dessus des entrées et des lignes de fenêtres. Concession à la tradition et à l’intégration dans ce quartier ancien, les bâtiments de logements autour ont conservé des bandes de génoise sous le toit, ce qui n’est pas le cas de l’école avec son large bandeau lisse. Le toit plat en tuiles est en recul par rapport à la corniche débordante, ce qui permet de le rendre presque invisible depuis la rue et d’accentuer la silhouette moderne de l’école tout en respectant la construction traditionnelle dans ce quartier ancien.

Historique :
L’école maternelle Jules-Ferry est construite au centre-ville, dans un quartier ayant subi des bombardements en 1944. Certains hôtels particuliers anciens ont pu être conservés en partie ou en totalité, mais un nouveau plan d’urbanisme a été mis en place. L’ensemble du quartier montre d’ailleurs un certain nombre de constructions de cette époque : petits immeubles avec ou sans commerce, autour de la place Neuve, de la rue Jules-Ferry et de la rue du 15-août-1944. Le cahier des charges et servitudes du remembrement indique d’ailleurs que « Les constructions édifiées d’un seul tenant sur des parcelles contigües devront constituer un ensemble présentant une unité de structure et de composition ». La construction de tout le quartier se fait sous l’égide de l’association syndicale de reconstruction de Pont-Saint-Esprit et de l’architecte Henri Floutier. En 1949, la municipalité désigne l’architecte Edmond Troupel pour la construction de l’école maternelle, à l’emplacement de l’ancienne école de filles. Elle est construite sur les crédits des dommages de guerre. Edmond Troupel avait été avant-guerre l’architecte de la nouvelle école de filles (av. Gaston-Doumergue). Il a également reconstruit l’escalier monumental Saint-Pierre de Pont-Saint-Esprit en 1953. Il travaille également à Nîmes, pour le groupe scolaire Courbessac, en collaboration avec Munne (1956). L’association rétrocède à la Ville l’ensemble (terrain et bâtiments) contre une soulte en 1955. Cette rétrocession pose problème, puisque le bâtiment présente de nombreux vices de construction (fentes, lézardes), qui ont entraîné l’abandon de deux classes en octobre 1958. Dès 1961, un agrandissement, anticipé dans les plans par l’architecte, est approuvé par une décision du conseil municipal. Il prévoit une classe supplémentaire à l’étage de chaque aile. En février 1963, l’agrandissement et de grosses réparations sont votées. Cinq lots manquant de soumissionnaires lors de l’adjudication et les travaux devant se dérouler pendant les grandes vacances, la Ville est autorisée à passer des marchés de gré à gré. La réception provisoire est faite le 1er avril 1965. Les travaux de 1963-1965 ayant été menés par le même architecte, les deux phases de construction ne sont pas visibles dans le bâtiment. Aujourd’hui, le bâtiment se trouvant en secteur sauvegardé, le bâtiment a conservé son architecture d’origine : structure et menuiseries (sauf côté cour).

Architecte ou maître d'oeuvre :
Troupel Edmond (architecte)

Datation de l'édifice :
1949, 1955

Année d'obtention du label Architecture Contemporaine Remarquable :
2023