Groupe scolaire Jean-Jaurès à Cerbère

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Label Architecture Contemporaine RemarquableLabel Architecture Contemporaine Remarquable

Adresse renseignée dans la base Mérimée :
6 avenue Maréchal-Joffre
66290 Cerbère - France

Code Insee de la commune : 66048
Pyrénées Orientales [66] - Perpignan - Languedoc Roussillon (Occitanie)

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
6 Avenue Marechal Joffre 66290 Cerbère

Description :
L’école Jean-Jaurès est située sur l’anse de Cervera, au bord de la route qui longe la plage. Cerbère est une ville située entre la mer et les collines, et l’emprise de la gare étant très importante dans la ville (changement d’essieux des trains entre la France et l’Espagne), le terrain disponible est très réduit. L’école est orientée à peu près nord-sud. Le bâtiment a une forme longitudinale, la cour se situant à l’arrière et sur le côté gauche, de taille très réduite, sans aucun dégagement. Il comprend trois étages, le dernier partiel, encadré par deux terrasses accessibles. Elle comporte six classes, deux au rez-de-chaussée, quatre à l’étage. Au-dessus se trouve deux étages de logements, dont un étage partiel. L’école étant mixte, la façade présente une composition parfaitement symétrique : dans la partie centrale, deux grandes portes en fer forgé conduisent directement vers le préau, de part et d’autre d’une loge de concierge. A droite et à gauche de ce vestibule se trouvent les montées d’escalier vers les étages. Elles sont signalées sur la façade par les travées extérieures montrant deux petits fenestrons surmontés d’un panneau rectangulaire de pavés de verre pour l’éclairage, puis d’un œil-de-bœuf. Au rez-de-chaussée, les grandes baies vitrées signalent deux classes. Au premier étage, on en trouve quatre. Le palier du premier étage distribue deux classes traversantes pour amener le maximum de lumière, surtout côté sud ; l’autre côté, avec la cour très étroite et les constructions qui la surplombe, est très peu lumineux. Un grand portemanteau – étagère occupe tout le mur du palier. Derrière les cages d’escalier au rez-de-chaussée se trouvent les sanitaires et une réserve. Dans les étages se trouvent quatre appartements, deux par étages, les plus grands au premier (4 pièces et une cuisine), les plus petits au second, mais qui bénéficient de la grande terrasse au-dessus des pavillons latéraux. L’architecte utilise tout le langage Art Déco de son époque : demi-colonnes des entrées, grandes portes en fer forgé, motif RF sur le balcon, et enroulements sur le palier de l’escalier, jardinière entre les deux colonnes du préau, pavés de verre, toit-terrasses, casquettes de béton au-dessus des fenêtres (transformées en faux balcon au-dessus des entrées avec un rambarde métallique arrondie). On trouve également de nombreux effets de ressauts : travées de l’escalier, mur de refend de l’escalier sur le palier, dessin de la corniche. Dans les appartements, tous les sols sont traités en carreaux de ciment avec des motifs variés et les couleurs classiques de cette époque. Dans les classes, les carreaux sont unis, de couleurs, et c’est leur agencement qui créent un grand motif sur tout le sol de classe : entrelacs, effets de carreaux, de tapis. Cet ensemble soigneusement composé s’accompagne de deux panneaux sculptés en pierre sur la façade, en bas de la travée des escaliers. Il s’agit de l’éducation livresque et de l’éducation sportive, deux scènes mélangeant un traitement à l’antique et des personnages contemporains (non signés). Le nombre d’élèves ayant diminué, une salle du rez-de-chaussée sert de salle de musique municipale. A l’étage, les deux salles centrales ont été réunies pour créer une bibliothèque-bcd-salle informatique. Après un coup de mer particulièrement violent, les menuiseries de la façade principale ont été changées pour du PVC.

Historique :
En mai 1929, le Conseil Municipal approuve la cession des terrains du domaine maritime pour la création d’une école maternelle, de 4 classes de filles, de logements et de bains-douches. Cette école est devenue absolument nécessaire, à cause de l’augmentation continuelle de population. Les deux écoles étaient logées dans les ailes de la mairie (deux salles au rez-de-chaussée et deux logements à l’étage) à l’emplacement du bâtiment de l’actuelle mairie, construite en 1985). Dans le même temps, M. le Colonel Nou, architecte à Vernet-les-Bains, est nommé ingénieur-architecte de la ville et chargé d’établir les plans du projet (il a construit l’école primaire supérieure de filles de Céret, aujourd’hui lycée Déodat-de-Séverac). Ces plans sont approuvés le 29 août de la même année pour l’école et le 17 octobre pour les bains-douches. L’inspecteur signale en janvier 1930 la nécessité de demander la création de l’école maternelle pour qu’elle puisse faire partie du projet final et donne les effectifs : 120 filles et 142 garçons à la prochaine rentrée. La ville doit aussi aménager de nouvelles cours d’écoles et les clôturer, pour que les élèves ne soient pas obligés de traverser la route pour aller aux w.c. Une 4e classe pour l’école de garçons a été créée au premier étage d’un café et la classe enfantine se tient dans la salle des pas perdus de la mairie. En juillet 1930, le Colonel Nou informe la mairie qu’il ne peut pas continuer à s’occuper des constructions de Cerbère et que le dossier de l’école est dans les mains de Raoul Castan et Norbert Thieulin, architectes à Perpignan. Leur projet est présenté et approuvé le 9 septembre 1930, pour un devis de 904 028 F, puis de 924 421 F après les modifications apportées par la commission mixte de la préfecture. En septembre 1933, le conseil municipal vote une démission collective pour protester contre la demande des Ponts et Chaussées d’élargir la route devant l’école, ce qui en retarde encore la construction. Les élèves sont alors 50 par classe au lieu de 32. En 1935, la municipalité change et les délibérations de janvier 1936 font état de l’intervention du député de la circonscription et de la promesse du Ministère de l’Instruction Publique pour le versement de la subvention. En août 1936, la municipalité est informée que le projet a reçu l’approbation du comité des constructions scolaires, pour un devis de 878 000 F. En novembre de cette année, Raoul Castan meurt et Joseph Prudhomme se voit confier le chantier. Les adjudications sont approuvées en février 1937. L’école est inaugurée le 6 novembre 1938. En l’absence de dossier administratif et des plans, il n’est pas possible de connaître l’évolution du projet et la part qu’y a pris chaque architecte. Un coup de mer particulièrement violent a endommagé les huisseries côté sud et entraîné leur changement pour des fenêtres en PVC. Les fenêtres côté nord ont toutes été changées en 2021, pour du PVC. Une partie des appartement est louée à l’année, l’un reste vide et sert à accueillir des sauveteurs en mer pendant la saison estivale. La municipalité a le projet de transformer l’école en mairie (2021).

Architecte ou maître d'oeuvre :
Castan Raoul (architecte), Thieulin Norbert, Prudhomme Joseph (architecte)

Datation de l'édifice :
1938

Année d'obtention du label Architecture Contemporaine Remarquable :
2023