école élémentaire Joseph-Neo à Elne
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Label Architecture Contemporaine Remarquable
Adresse renseignée dans la base Mérimée :
place Alain-Savary
66200 Elne - France
Code Insee de la commune : 66065
Pyrénées Orientales [66] - Perpignan - Languedoc Roussillon (Occitanie)
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
1 Place Alain Savary 66200 Elne
Description :
Sur un vaste terrain, les bâtiments se déploient en arc de cercle le long de la rue des Ibères. Dans la perspective de la rue Savary, la tour de l’escalier, en hors-œuvre, sert d’axe de symétrie ; de part et d’autre se trouvent deux bureaux et les deux entrées sous un petit auvent. Elles mènent directement aux vastes préaux de 144 m² et à la cour, ce qui permet de disperser les élèves rapidement. Entre ces deux préaux, à l’arrière de l’entrée, se trouve une salle d’atelier. Depuis le préau, on accède à 4 classes de chaque côté, distribuées par une galerie-vestiaire-lavabos côté nord-est. En bout de bâtiment se trouve une autre cage d’escalier. Les 13 “privés” se trouvent dans un petit bâtiment bas en bout d’aile, accessibles uniquement depuis la cour. A l’étage, les 4 classes distribuées à partir des escaliers latéraux sont celles des écoles primaires, les 5 classes centrales (dont une de sciences) étaient dévolues au cours complémentaire ; elles ont été intégrées depuis à de l’école primaire. Les classes reçoivent un double éclairage, par une double baie sur la cour, correspondant parfaitement à celles de la cloison et du couloir qui maximisent l’ensoleillement et l’éclairement. Dans le couloir, certains châssis sont fixes, d’autres ouvrants pour l’aération. La porte d’entrée des classes est surmontée d’un autre châssis. La hauteur sous plafond de 3,25 m, conservé, accentue l’impression d’espace. Le bâtiment des logements est séparé de l’école et se trouve sur la place Joseph-Savary, en avant de celle-ci. Il a deux étages. Il comprend 11 appartements : 1x1 pièces, 8x2 pièces, 2x5 pièces. Ces diverses dispositions permettent de loger directeurs, adjoints et maîtres et maîtresses auxiliaires. Le groupe scolaire Joseph-Néo est marquant par son ampleur et celle de sa cour, très visibles dans le tissu urbain de la ville. Les façades sont très simples, le seul élément remarquable est la tour de l’escalier, qui donne du relief au pavillon d’entrée dans la perspective de la rue. La grande baie verticale est ouverte par une série de meneaux en béton ; elle est entièrement vitrée en pavés de verre. L’architecte a tenté de donner une certaine monumentalité à l’ensemble, dans une architecture contrainte par la trame à 1,75 m de 1952, qui normalise les constructions scolaires et banalise les façades. On peut noter que les grandes cours, à la surface restée entière, participent aujourd’hui au confort de vie des enfants. Maçonnerie de galets roulés pour les soubassements, béton armé pour les murs, planchers en ciment armé, et toiture de tuiles rondes sur trois rangs de génoises, forment un ensemble qui mélange la tradition et la modernité.
Historique :
En 1950, la municipalité prévoit un programme d’urgence pour la construction d’une école de filles et de logements d’instituteurs. La population de 5000 habitants croît régulièrement avec le développement des cultures maraîchères, qui remplacent peu à peu la vigne et exigent plus de main d’œuvre. La situation des écoles est mauvaise : 7 classes de filles sont réparties en deux bâtiments, dont un très mal disposé. Les 8 classes de garçons connaissent le même problème : une école en mauvais état, deux autres classes mal installées dans les logements transformés, une encore ailleurs et sans cour. Il en va de même pour la maternelle. De plus, la ville devrait prévoir un cours complémentaire pour ses habitants et ceux des communes environnantes. Il faut aussi compter avec les besoins ultérieurs. Le terrain choisi, d’une surface de 12 000 m², doit permettre de construire tout le programme envisagé. Deux tranches sont en effet prévues, celles des filles en urgence, celles des garçons plus tard. Les deux anciennes écoles ainsi libérées doivent être transformées la première en maternelle, la seconde en cours complémentaire. Il était prévu 17 ou 18 logements en 1950. Une vue en perspective de l’avant-projet (août 1952) montre que la disposition définitive n’a pas changé. Dans la perspective de la place Savary, l’entrée sépare les deux ailes du groupe scolaire, filles et garçons, orientées nord-est/sud-ouest. Chaque aile comporte deux bâtiments contigus avec une légère cassure qui épouse la courbe de la rue des Ibères. La cour occupe le reste du losange du terrain, un grand espace à l’est étant dévolu aux terrains de sport. Un seul bâtiment de logements a été construit sur la place Savary (les plans prévoyaient un bâtiment en symétrique de l’autre côté de la voie). Le pavillon d’entrée a été simplifié dans le projet définitif de 1954. Un seul étage était prévu. Finalement, deux étages ont été construits pour créer un seul grand groupe scolaire (sans maternelle). La première tranche a été achevée en 1955, la seconde en 1959. Au centre de la composition côté cour, une longue langue de terrain est réservée à un jardin. Une allée centrale permet d’accéder à une longue plate-bande en forme de U. Il était auparavant continué par la séparation entre les deux cours ; c’est aujourd’hui un jardin pédagogique. Un projet de fontaine devait orner le mur de séparation entre les deux préaux, décor de céramique de Marcel Delaris (1911-1995), natif d’Elne, artiste-peintre décorateur à Perpignan. Le dispositif comportait deux éléments, une figure en céramique en bas-relief et en couleur sur fond de carreaux bleus (atelier de poterie catalane Sant Vicens) représentant Pomone et un bassin en accolade devant. Ce projet est critiqué par Stym-Popper, architecte des Monuments Historiques et conseiller technique pour les constructions scolaires pour son traitement de la couleur « qui s’approche du bariolage » et la forme des décors et du bassin, trop compliqués pour l’architecture. Il conseille de simplifier l’ensemble pour lui donner plus de monumentalité. Nous ne savons pas si ce décor a finalement été fait. Dix ans après son achèvement, le groupe scolaire doit s’agrandir et on installe une série de classes préfabriquées, de type classes démontables Vissol. La première est commandée pour la maternelle (une classe simple avec vestiaire) en 1966, puis 5 viennent compléter le dispositif, classes simples ou doubles. Quatre subsistent sur le terrain de sport. Elles servent à des activités périscolaires et pour des associations. Une extension a été faite en 1992 dans la continuité de l’aile gauche, rue des Ibères, pour les locaux du centre de loisirs associé à l’école (CLAE puis ALAE).
Architecte ou maître d'oeuvre :
Banyuls Sam (architecte)
Datation de l'édifice :
1953, 1959
Année d'obtention du label Architecture Contemporaine Remarquable :
2023