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Label Architecture Contemporaine Remarquable
Adresse renseignée dans la base Mérimée :
Général de-Gaulle (place du) 15
59330 Haumont - France
Code Insee de la commune : 59291
Nord [59] - Lille - Nord Pas de Calais (Hauts-de-France)
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
17 Place du Général de Gaulle 59330 Hautmont
Description :
Elevé au cœur de la ville, entre la Sambre et l’église, le centre culturel d’Hautmont devait être encadré par la bibliothèque et l’hôtel de ville. Seule la bibliothèque, transformée en hôtel de ville, est finalement construite. Ce déménagement permet à l’hôtel de ville de quitter le bâtiment du XVIIIe siècle qu’il occupait de l’autre côté de la place. Sauvé de la destruction par l’inaboutissement du projet, il est le dernier bâtiment de la basse-cour de l’abbaye, sur l’emplacement de laquelle sont construits la bibliothèque et le centre culturel. La cour d’honneur de l’abbaye est située quant à elle au sud du centre culturel, entre la Sambre et la place de l’église. Le centre culturel d’Hautmont est construit en béton, partiellement recouvert de briques. Il présente un plan régulier, constitué d’une façade formant avant-corps et d’un bloc longitudinal se terminant en abside du côté de la Sambre, abritant la salle de spectacle. Il est couvert d’un toit plat en béton. Sa façade principale, donnant sur le square du 8 Mai, se divise en trois travées. Les deux travées latérales présentent une surface uniforme de briques, à l’exception du soubassement et des bords extérieurs en béton. La travée centrale forme un avant-corps sous-divisé en trois travées et trois niveaux. Un quatrième niveau, aveugle, surmonte l’ensemble. Cet avant-corps forme une grille clairement délimitée. Les séparations verticales sont marquées par des piliers épais montant de fond en comble. Ils supportent l’arc surbaissé marquant le sommet de l’avantcorps. Les façades latérales, symétriques, sont constituées de la profondeur de l’avant-corps de la façade, en béton, et du bloc de la salle de spectacle, recouvert de briques. L’avantcorps de la façade s’ouvre sur deux baies horizontales courant du rez-de-chaussée au deuxième étage. Cet avant-corps en béton est marqué de refends. Les deux travées de baies encadrent une travée aveugle légèrement concave. L’ensemble est enclavé entre un rebord du côté de la façade principale, une corniche en partie haute et le mur en briques du bloc de la salle de spectacle. Autour de ce bloc, revêtu de briques, un appendice élevé sur deux niveaux ceinture les deux tiers de la façade. Ce dernier, affichant sa structure en béton, est percé de larges baies. Ce volume comporte un niveau en rez-de-jardin (en sous-sol par rapport à la façade principale), abritant le dancing, et un niveau supérieur occupé par des salles de réunion. Trois travées largement ouvertes sont suivies d’une travée principalement aveugle à l’exception de deux ouvertures verticales à ses extrémités. Légèrement convexe, cette travée fait la transition avec les quatre travées entourant l’abside de la salle. Depuis le hall d’entrée, deux escaliers permettent de descendre au hall du dancing situé en rez-de-jardin. De chaque côté prennent place les sanitaires ainsi que des espaces de stockage. La salle de bal en elle-même est divisée en deux espaces. Au centre, le parquet de danse d’origine est délimité par une rangée de colonnes. Une autre rangée de colonnes forme un espace de déambulation ouvrant sur les espaces extérieurs de la salle, occupés par des bancs et un espace bar, modifiés dans les années 1980. L’ensemble de l’espace, très dégagé grâce à l’installation de supports fins rejetés sur le pourtour de la salle, est largement ouvert sur l’extérieur. Quant au parterre de la salle de spectacle, il est situé au niveau du rez-de-chaussée de la façade principale donnant sur le square. Cette façade ouvre sur un grand hall flanqué sur ses deux petits côtés par des escaliers à jour central permettant d’accéder à la salle de bal et au premier étage. Les baies ont été dotées de vitraux en 1991. Ils représentent l’histoire d’Hautmont et apportent une atmosphère chaleureuse à ces espaces de circulation. Deux portes donnent sur les toilettes d’un côté et un local se service de l’autre. La rampe des escaliers est agrémentée d’un placage de bois sombre sur lequel est fixée la main courante. Les deux niveaux de hall, comme les escaliers, disposent d’un carrelage imitant le marbre, illustrant le soin accordé à ces espaces d’accueil et de circulation. Au centre du hall, deux portes ouvrent sur le parterre de la salle de spectacle. La scène occupe tout l’espace de l’abside. Deux salles de réunion ceignent sur les deux côtés le volume de la salle de spectacle. Elles sont accessibles depuis la salle ou directement depuis l’extérieur, en longeant la façade principale. Les loges sont aménagées à l’arrière de l’abside de la scène et s’ouvrent sur l’extérieur par de grandes fenêtres. Les deux escaliers cantonnant la façade principale permettent d’accéder, au premier étage, à un foyer ouvrant sur le balcon de la salle de spectacle. Les poutres suspendues partant des trumeaux séparant les portes de la salle forment un enroulement en rejoignant une autre poutre traversant la largeur du hall. Au deuxième étage, des locaux de stockage et des ateliers occupent l’espace de l’avant-corps de la façade. Le troisième étage, entièrement aveugle, est accessible par un escalier à vis indépendant abrité dans l’angle sud du bloc de la salle de spectacle. Aujourd’hui désaffecté, il était occupé à l’origine par une salle de réunion puis par le logement du gardien.
Historique :
Le projet de construction d’un hôtel de ville à Hautmont est initié dès 1912 avec le recrutement d’Adolphe Danis comme architecte municipal. L’hôtel de ville, installé depuis 1880 dans une annexe de l’ancienne abbaye, ne répondait plus aux besoins d’une ville dont la population ne cessait d’augmenter depuis le milieu du XIXe siècle. Seule la réalisation de l’école professionnelle est lancée lorsqu’éclate la Première Guerre mondiale. Des terrains sont acquis en 1938 en vue de la construction de l’hôtel de ville et d’une salle des fêtes, mais la guerre vient une nouvelle fois suspendre le projet. Le concours pour la construction d’un hôtel de ville et d’un centre culturel est ouvert en 1950. Ce dernier devait comprendre des bureaux pour les services administratifs, les services techniques et des ateliers, les services sociaux et consultations pour nourrissons, les bureaux du maire et des adjoints, une salle des mariages, une salle pour les réceptions, la justice de paix, une salle de spectacle, un dancing, les locaux des sapeurs-pompiers, la bibliothèque et une salle de réunion pour sociétés. Michel Vilain, architecte à Lille, et Adolphe Danis participent au concours. Ce dernier est sélectionné par le jury le 30 mars 1951. Le projet qu’il propose est accepté par le conseil municipal en juillet 1951. Ses plans pour le centre culturel, datés du 2 décembre 1951, sont approuvés par le préfet le 19 décembre 1951. Une délibération municipale en date du 14 juin 1952 acte la construction du bâtiment, correspondant à la première phase du projet de l’hôtel de ville. La municipalité espérait une subvention de l’Etat dans le cadre du Plan d’Equipement, mais elle n’est pas à la hauteur de ses espérances. Elle rencontre de nombreuses difficultés pour souscrire à un prêt qui lui est finalement accordé par la Société de Capitalisation « La Fraternelle » à hauteur de 30 millions de francs. Le contrat est signé le 15 octobre 1952, et, le 29 décembre, la commune adopte les plans et sollicite l’approbation du préfet afin de mettre rapidement le projet en adjudication. L’adjudication des travaux du centre culturel a lieu le 23 février 1953 en faveur des Entreprises Degallaix de Roubaix. Le chantier est ouvert en mai. Le 3 juin 1954, le conseil municipal décide de proposer l’adjudication du 2e programme, ce qui est approuvé par le préfet le 16 juin 1954. L’adjudication a lieu le 12 juillet 1954, toujours en faveur des Entreprises Degallaix. En recherche continuelle de fonds pour poursuivre le chantier de l’hôtel de ville, la mairie parvient à obtenir de la Caisse des Dépôts un prêt de 20 millions le 25 octobre 1955. L’année suivante, un concours relatif à la construction de la bibliothèque est lancé. Danis est une nouvelle fois retenu. Le 27 mai 1956, parallèlement au début des travaux, la mairie obtient un second prêt de la Caisse des Dépôts. En 1959, Adolphe Danis part à la retraite et est remplacé par son associé André Gaillard. La bibliothèque et le bureau d’aide sociale sont terminés, mais le centre culturel n’est alors achevé qu’aux trois-quarts. Il est finalement décidé d’installer la mairie à la place de la nouvelle bibliothèque, la bibliothèque prenant la place de la mairie dans l’annexe de l’abbaye jusqu’à son déménagement en 1987 au château Gillet. L’ensemble est inauguré le 15 octobre 1961. En 1991, à l’occasion d’une rénovation du centre culturel, la municipalité commande à Pierre Brouard, maître-verrier du Nord, une série de vitraux illustrant l’histoire de la commune pour orner le hall. Un nouveau projet de réhabilitation voit le jour en 2021. Il porte sur la rénovation énergétique et les questions d’accessibilité des lieux dans une démarche respectueuse des dispositions d’origine. Il comprend toutefois la création d’un ascenseur reliant les différents étages et le remplacement des fauteuils de la salle de spectacle.
Architecte ou maître d'oeuvre :
Danis Adolphe (architecte), Gaillard André (architecte), Brouard Pierre (maître-verrier)
Datation de l'édifice :
1961
Année d'obtention du label Architecture Contemporaine Remarquable :
2023
Fiche Mérimée : ACR0001848
Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2025-01-09
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