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Label Architecture Contemporaine Remarquable
Adresse renseignée dans la base Mérimée :
8 rue du Combat des Trente
22000 Saint-Brieuc - France
Code Insee de la commune : 22278
Côtes d'Armor [22] - Saint Brieuc - Bretagne
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
8 Rue du Combat des trente 22000 Saint-Brieuc
Description :
"Construction, décors et matériaux Structurellement, l'édifice est composé d'une partie en maçonnerie de moellons et béton pour le volume sur la rue du Combat des Trente , le balcon et la façade en retour sur la rue Jean-Jacques Rousseau et d'une partie en charpente métallique légère constituée de pans de fer réalisés à partir 5 de fers plats et de cornières pour la salle. Cette opposition structurelle n'est nullement perceptible grâce à un décor dans le gout art déco soigneusement étudié pour épouser sous le balcon les contraintes dimensionnelles des poutres en console. Dans la salle, les poteaux métalliques sont incorporés dans une enveloppe en staff cylindrique, sur laquelle les parois se raccordent tangentiellement pour créer un effet de vague. L'espace de la salle en acquiert une dynamique soulignée par des frises dorées à la feuille qui marquent chaque vague. Le plafond lui-même en staff est orné d'une rosace en retrait dont la fonction n'est pas uniquement décorative. Jean Fauny est très attentifs aux aspects techniques concernant tant la projection cinématographique que les questions de confort et de gestion des flux. Reprenant une technique déjà éprouvé, au théâtre se Champs Elysées par exemple, il utilise la rosace pour la ventilation et pour l'éclairage de la salle. L'invention juste avant la guerre du tube néon a introduit de nouvelles possibilités d'éclairement intégré à l'architecture dont par exemple des architectes comme Robert Mallet-Stevens ou Georges Siclis font un large usage. Cette innovation influe également sur la décoration et les gorges lumineuses qui se glissent dans les articulations des plans permettent d'obtenir des effets plastiques surprenants. Fauny abandonne un premier projet de cadre de scène très ornemental pour cette esthétique plus moderne. Dans le vestibule, autre espace très soigné du programme, les lignes de la décoration exaltent la verticalité de l'espace, déjà annoncée sur la façade d'entrée. Les garde-corps, les moulures, la typographie de l'enseigne empruntent au répertoire art déco, tout comme le motif des plans en retraits sur la maçonnerie de la grande baie l'angle, mais que l'on retrouve également sur le cadre de scène ou à une échelle moindre sur les portes en bois. Les parties en béton sont recouvertes d'un enduit soigné réalisé à base de coquillages concassée qui donnent un relief prononcé à cet épiderme. L'oculus des portes latérales et la verrière du foyer font appel à un verre teinté et martelé."
Historique :
"L'inscription dans le plan de la ville des premières salles de cinéma à Saint Brieuc, étudiée en détail par Ghislain Bouvier, raconte l'histoire sociale de cet art comme celle de la société Briochine. Avant-guerre, les premières séances foraines sont une attraction autant qu'un spectacle. L'organisateur itinérant équipé de son matériel projette les films qui lui appartiennent dans des salles sommairement équipées. Les films, plus longs et plus chers prennent ensuite une dimension plus narrative et les sociétés productrices vont dès lors louer leurs films à des salles d'exploitation. Tel est le cas dès 1911 du Cinéma-Théâtre Pathé ouvert aux Champs-de-Mars par la société éponyme pour promouvoir sa production. Cette étape marque la naissance du cinéma en tant qu'équipement urbain. La dominante moralisante ou distrayante de ces films va se traduire à Saint-Brieuc par une rivalité entre des salles qui s'efforcent de promouvoir un cinéma apostolique et des salles plus orientés vers le loisir et la culture populaire. Les premières, liées aux institutions religieuses vont se trouver plus proches du centre-ville : la salle de l'Ecole Saint-Charles, ouverte aux élèves mais également aux autres habitants, puis en 1932 la salle Dugesclin salle de 750 places créée par deux abbés dans un ancien patronage situé rue Saint Benoit. En revanche, les salles ouvertes par des entrepreneurs de spectacle, visant le divertissement et une rentabilité financière, ne disposent pas de ce foncier hérité en centre-ville. Elles vont s'implanter dans la partie est de la ville qui, malgré les obstacles topographiques, constitue sa zone d'expansion principale : tel est le cas des cinémas Le Penthièvre, Les Promenades ou Le Royal, et au-delà du Gouédic, de la salle de la cité-jardin de Ginglin. Paul Lavollée, acteur principal de ce développement du cinéma de loisir à Saint-Brieuc, reprend en 1918 Le Penthièvre, une ancienne salle de patinage située boulevard Clémenceau qu'il réaménage pour en faire une salle de 850 places à usages multiples : cinéma, mais aussi théâtre et musique. Rebaptisée Le Familia, la salle domine dans les années 20 le marché du loisir cinématographique briochin. Néanmoins, la concurrence qui s'annonce au début des années 30 incite Paul Lavollée à se lancer dans le projet d'une nouvelle salle plus fonctionnelle et dont l'architecture comme le décor correspondent mieux au gout de l'époque. Le choix d'un terrain propice et d'un architecte à la hauteur de l'enjeu sont décisifs pour le succès de l'entreprise."
Architecte ou maître d'oeuvre :
Fauny Jean (architecte), Hédou de la Héraudière Christian (architecte)
Datation de l'édifice :
1934
Année d'obtention du label Architecture Contemporaine Remarquable :
2024
Fiche Mérimée : ACR0001961
Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2025-01-09
Consultez le programme des Journées du Patrimoine pour le Monument Historique Ancien cinéma Le Royal situé à Saint-Brieuc en consultant le programme officiel des JEP 2025.