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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
1 rue Bodin
78200 Mantes-la-Jolie - France
Code Insee de la commune : 78361
Yvelines [78] - Versailles - Ile de France - Ile-de-France
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
1 Rue Baudin 78200 Mantes-la-Jolie
Eléments protégés :
L'ancien hôtel : inscription par arrêté du 27 janvier 1948
Description :
L'hôtel dont le plan est en U présente la particularité d'avoir le jardin dans le prolongement de la cour et non pas à l'arrière du bâtiment principal, selon le schéma en vigueur à l'époque classique de l'hôtel entre cour et jardin. Il occupe toute la largeur de l'îlot, entre la rue Baudin (ancienne rue aux Pois) et la rue des Arigots. L'accès se fait par une porte cochère donnant sur la rue Baudin sur laquelle la façade est plus soignée, notamment le portail d'accès. La façade sur la rue des Arigots a perdu son enduit lisse et à de ce fait un caractère plus rustique qui n'est pas d'origine. A l'intérieur de la cour, les deux ailes en vis-à-vis se répondent dans une stricte symétrie : un corps central avec fronton et trois travées de chaque côté. Leurs toits à longs pans sont de faible pente et peu visibles. Le corps principal, quant à lui est beaucoup plus haut avec son étage de comble. Il est dominé par un corps central lui aussi à fronton. La porte se trouve au centre et donne accès à un vestibule d’où part l'escalier d'honneur. De chaque côté des larges portes (dont une est murée) distribuaient les salles de réception. Selon l'inventaire des meubles réalisé en 1748, le rez-de-chaussée comprenait une salle de compagnie, une salle à manger, une grande salle, une petite salle et un cabinet. Dans chaque aile, il y avait une chambre donnant sur le jardin. A l'étage, se trouvait une grande chambre et une petite au dessus de la grande salle, une chambre sur la salle à manger et une chambre sur la salle de compagnie. L'aile de la rue Baudin (qui a un escalier rampe-sur-rampe) avant à l'étage une chambre sur l'office, une chambre sur la porte. Ce vaste bâtiment pouvait donc facilement être partagé entre deux familles. Les éléments sculptés de la façade sont d'une grande qualité (IM78002675), de même que la ferronnerie de l'escalier (IM78002676).
Historique :
Ancien hôtel de Mornay restauré en 1710. Pensionnat en 1819, puis école privée en 1888
L’histoire de la construction de l’hôtel de Mornay demeure encore méconnue. Selon la tradition locale, il aurait été construit au XVe siècle et restauré en 1710, date à laquelle il serait devenu le siège du bailliage de Mantes et de Meulan. On peut également rappeler pour mémoire le récit fait par le chroniqueur Chrestien de la visite de Louis XIV et Anne d’Autriche à Mantes en 1646, au cours de laquelle la régente aurait séjourné dans un hôtel particulier de la rue aux Pois - ancien nom de la rue Baudin - qui pourrait être le futur hôtel de Mornay. L'architecture permet de dater l'édifice des années 1720 et il est certain qu'en 1730 l'hôtel était construit puisque le nouveau grand bailly de Mantes et de Meulan, le prince de Tingry, y descendit lors de sa visite d'installation dans ses fonctions. En effet, l'hôtel était la propriété de Monsieur Bouret de Beuron, lieutenant général représentant le grand bailly à Mantes. En 1748, on sait qu'il est la propriété de Guillaume Bouret, seigneur de Beuron et Malassis et premier président au présidial de Mantes, qui y réside avec sa femme et son fils, Charles-Antoine-Placide Bouret de Beuron (1718-1779), alors lieutenant général du bailliage de Mantes et Meulan. Le contrat de mariage de ce dernier, passé à Paris le 30 juin 1748, nous apprend qu'il reçoit en dot l’hôtel de la rue aux Pois et l'ensemble de son mobilier, à la condition que ses parents conservent leur vie durant la jouissance « de toutte la partie de ladite maison seize rue aux Poids, depuis le grand escalier et en retour jusques sur le jardin de fond en comble du costé de ladite rue aux Poids », les futurs époux étant destinés à habiter la partie symétrique donnant sur la rue de la Boucherie (actuelle rue des Arigots). L’hôtel de la rue aux Pois demeure propriété de la famille Bouret de Beuron jusqu’en 1779, date du décès de Charles-Antoine-Placide Bouret de Beuron, qui laisse comme seule héritière sa fille unique, épouse du comte Anne-René de Mornay, seigneur de La Rivière. L'appellation hôtel de Mornay est donc très tardive.Le 25 avril 1819, leur fils, le comte Ange-René-Marie-Charles de Mornay, vend la propriété à Jeanne-Thérèse de Meaux, supérieure de la communauté des Bénédictines de Bray et Villarceaux, qui a dû quitter son prieuré à la Révolution. D’après les délibérations du conseil municipal de Mantes, l’hôtel est alors inoccupé depuis près de quinze ans et porté en non-valeur. L’installation du couvent des Bénédictines dans l’hôtel de Mornay est donc bien accueillie par la municipalité. Les religieuses y établissent un pensionnat de jeunes filles, très vite à l’étroit dans l’ancien hôtel particulier. Des travaux d’agrandissement, permis par l’acquisition à la veuve Pasquier de trois maisons situées sur les parcelles 272, 273 et 274 du cadastre napoléonien, ont lieu entre 1840 et 1842. Une lettre de la prieure au préfet de Seine-et-Oise précise que « d’anciens matériaux » ont été utilisés lors de ces travaux.En 1870, la communauté occupe donc non seulement l'hôtel de Mornay, mais également une chapelle – aujourd’hui disparue - donnant sur la rue Notre-Dame et bordant la rue des Arigots, un bâtiment de cinq étages lui faisant suite sur la rue des Arigots et enfin un bâtiment contigu ayant deux fenêtres sur la place Saint-Maclou. L’ensemble reste néanmoins trop petit et les Bénédictines quittent la rue aux Pois en 1871 pour le nouveau couvent qu’elles ont fait construire rue du faubourg Saint-Lazare (IA78002220).À partir de cette date, le devenir de l’hôtel de Mornay, déserté par les religieuses, reste flou pendant une vingtaine d'années. D'après Henri Clérisse, il aurait été occupé par un marchand de toile en gros. En 1888, à la suite de la laïcisation de leur école rue de la Sangle, les Frères des Écoles chrétiennes s’installent à leur tour dans l'hôtel et y ouvrent une école privée pour garçons. Devenue école paroissiale Saint-Louis, l’école semble perdurer jusqu’à la fin du XXe siècle, puisque sa présence est encore attestée en 1977. En 1999, l’évêché, propriétaire du bâtiment, le vend à une société privée qui y aménage plusieurs appartements.
Périodes de construction :
XVe siècle, XVIIIe siècle
Propriété privée
Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?
Fiche Mérimée : PA00087515
Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-10-05
Consultez le programme des Journées du Patrimoine pour le Monument Historique Ancien Hôtel, puis ancienne école paroissiale Saint-Louis situé à Mantes-la-Jolie en consultant le programme officiel des JEP 2024.