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Crédit photo : Neri.jp - Sous licence Creative Commons
Adresse renseignée dans la base Mérimée :
29160 Crozon - France
Code Insee de la commune : 29042
Finistère [29] - Quimper - Bretagne
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
9022 Le Veniec 29160 Crozon
Eléments protégés :
Four a chaux (cad. ES 69) : inscription par arrêté du 10 mars 1988
Description :
Situé à l'embouchure de l'Aber, le four à chaux est aménagé au pied d'une butte de façon à bénéficier d'une isothermie efficace et d'un accès commode en partie basse pour le foyer et en partie haute pour le chargement. Il est constitué du four proprement dit en forme de tour massive dont la plate-forme supérieure entourée d'un parapet présente une ouverture (le geulard) dans laquelle on charge le combustible (bois, charbon) et le calcaire en couches alternées. L'ouverture médiane située à la base de l'édifice, au sud, donne accès à la bouche de défournement par laquelle on sort la chaux. Les ouvertures latérales à l'est et à l'ouest sont peut-être des bouches d'aération. L'intérieur du four est de forme ovoïde concave, tapissé de briques réfractaires. La mise en oeuvre de l'édifice est en moellons de calcaire, de roche volcanique et de grès. Le couronnement du parapet est en pierre de taille de granite.(C. Douard f. /Maillard / J. Tanguy-Schroër, Inventaire topographique, 2010)
Historique :
Par autorisation du sous-préfet de Châteaulin, le 21 septembre 1839, la société Boulet et Cie put établir au village de Rozan, sur la commune de Crozon, un ensemble de fours à chaux. Un seul fut érigé sur le site, en bordure de l'Aber, ce qui permettait l'approvisionnement en matière première et en combustible par mer, de même que les livraisons des barils de chaux. Le four s'insérait dans un réseau économique qui comprenait la baie de Douarnenez comme la rade de Brest et où étaient installées, depuis le XVIIIe siècle, de nombreuses unités de production de chaux ou de briques. La matière était soit des pierres calcaires de petites carrières disséminées dans la région, soit du calcaire coquillier ou du sable dunaire. Il convient de remarquer ici une qualité remarquable de l'appareillage de granit de l'édifice, mise en oeuvre exceptionnellement soignée et coûteuse pour ce type de constructions en Bretagne. Le four a cessé d'être utilisé à la Première Guerre Mondiale. Son emplacement dans un site naturel, à proximité d'un ensemble parcellaire inscrit à l'inventaire supplémentaire des sites par arrêté du 23 mai 1933, appartient au Conservatoire du littoral dont les statuts interdisent l'investissement sur une propriété bâtie. Un chantier de jeunes scouts bruxellois dégagea, à l'été 1984, l'édifice de la végétation. Le Conservatoire du littoral a aménagé, non loin du four, un parking respectant la qualité esthétique du paysage ; cet effort pourrait être poursuivi par l'installation de panneaux signalétiques expliquant l'origine de l'édifice et la travail du chaufournier.
Une motte ou une enceinte fortifiée (?) a vraisemblablement été implantée au Moyen-Age à l'embouchure de la rivière Aber se jetant dans la baie de Douarnenez. Recensée dès 1835 par Christophe-Paulin de La Poix de Fréminville puis décrite vers 1850 par Jean-Marie Bachelot de La Pylaie, elle figure dans l’Inventaire des fortifications médiévales du Finistère de Patrick Kernevez paru en 1997.Le four à chaux a été construit en 1839 par la Société Boulet et Cie au lieu-dit Rozan : il était approvisionné en pierres calcaires locales et en combustible par voie de mer (bois de chauffe provenant de la forêt de Landévennec ou charbon). La chaux vive produite était ensuite éteinte par immersion dans l'eau pour être ensuite utilisée dans la fabrication des mortiers et enduits. Son transport se faisait à l’aide de baril par voie de mer. L'exploitation du four s'est vraisemblablement arrêtée en 1872 après une tempête qui dégrada le four.Depuis 1983, le site de Rozan appartient au Conservatoire du littoral. Le four à chaux a été inscrit au titre des Monuments historiques en 1988 puis restauré l’année suivante. Son hypothétique motte a été intégrée à la Route des Fortifications de la presqu´île de Crozon créée en 2007.(Guillaume Lécuillier, enquête thématique, 2002) La Société Boulet et Cie établit en 1839 un four à chaux au village de Rozan. Sa situation stratégique, en bordure de l'Aber, facilite l' approvisionnement en matière première et en combustible par voie de mer ainsi que les livraisons de barils de chaux. Le four de l'Aber est inséré dans un réseau économique de fours à chaux et de briqueteries incluant la baie de Douarnenez et la rade de Brest depuis l'époque gallo-romaine. Les petites carrières locales de calcaire fournissent, alors, la matière première à cette industrie. L'existence d'une lentille calcaire sur le site de Rozan permet l'exploitation de deux carrières. La chaux obtenue après calcination de pierres calcaires est utilisée en agriculture pour l'amendement des sols, elle entre également dans la confection des mortiers pour la construction. Les travaux du port de Brest et des fortifications qui le protègent ont constitué un débouché important pour la chaux de l'Aber au XIXe siècle. Le four à chaux de Rozan est la construction la plus récente et la plus importante de la presqu'île. Son exploitation semble abandonnée en 1872 après qu'une violente tempête ait endommagé le bâtiment. Le Conservatoire du Littoral acquiert l'édifice en 1983, lequel est inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1988 et restauré en 1989.(C. Douard f. /Maillard / J. Tanguy-Schroër, Inventaire topographique, 2010)
Périodes de construction :
2e quart XIXe siècle
Propriété publique
Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?
Fiche Mérimée : PA00089902
Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-11-18
Consultez le programme des Journées du Patrimoine pour le Monument Historique Four à chaux de l'Aber situé à Crozon en consultant le programme officiel des JEP 2024.