Château de Sourdéac à La Gacilly

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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
56200 Glénac - France

Code Insee de la commune : 56061
Morbihan [56] - Vannes - Bretagne

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
3 Sourdeac (Glénac) 56200 La Gacilly

Eléments protégés :
La tourelle de l'escalier (cad. ZE 216) : inscription par arrêté du 24 avril 1925

Description :
Orienté au sud, le grand logis de Sourdéac est établi en légère hauteur et domine à l’est un jardin enclos de murs, dont on peut se demander s’il ne fut pas à l’origine un vivier (il était autrefois bordé par l’ancienne ferme) ; l’ancienne prairie qui le borde au nord est en léger contrebas et est bordé par une réserve d’eau (p. 936 de l’ancien cadastre).Le logis se présente aujourd’hui suivant un plan en deux volumes associés de plan rectangulaire, celui de l’ouest (ancienne aile de retour coupée) en avancée sur celui de l’est (bloc de chambres) plus long, volumes articulés sur une tour d’escalier polygonale en pierre de taille de calcaire, dont la base à l’est, aussi en pierre de taille, est en schiste local. Deux autres corps étroits à usage de garde-robes et toilettes, se greffent à l’angle nord-ouest pour le premier, au nord médian du corps principal pour le second.L’intérieur est divisé par trois murs de refend qui délimitent quatre pièces en longueur. Cependant la position des cheminées, mur pignon ou refend est dans les trois anciennes chambres, pignon ouest dans la pièce ouest à usage de cuisine, est révélatrice de l’ancienne structure en L du manoir.La tour contient un remarquable escalier en vis à marches monolithes formant noyau en schiste local, le revers des marches échancré formant une voûte en éventail, porté par une trompe entre le 1er et le 2d étage.Du rez-de-chaussée, deux portes en anse de panier donnent l’une à l’ouest dans la pièce sud-ouest, la seconde au nord dans l’ancienne première chambre est. Cette distribution se renouvelle à chaque niveau, cependant, à l’étage, la porte nord ouvre sur un couloir distribuant les trois chambres est et la chambre ouest. Les tours de service, au nord et au nord-ouest, sont accessibles la première (nord) à partir de la pièce médiane au rez-de-chaussée et du couloir à l’étage, la seconde à partir de la cuisine et de la chambre qui la surmonte, par des portes en anse de panier, non moulurées dans la tour nord. La façade sud comporte trois parties distinctes. A l’est, le corps principal à élévation ordonnancée à trois travées : l’écartement des baies, celles du centre plus larges surmontées d’une lucarne, correspond à la présence des murs de refend. Au centre, la tour d’escalier polygonale comprend 5 niveaux d’ouverture à décor gothique flamboyant sur sa face sud. La porte en anse de panier couronnée d’un fleuron abritait probablement dans son accolade le blason disparu des Rieux. Les fenêtres qui la surmontent sont géminéesTrois cheminées sont anciennes. - La cheminée de la cuisine est en schiste local gris, à piédroits fortement chanfreinés et consoles pyramidales moulurées, la hotte ayant été refaite ; les pierres du piédroit droit sont communes avec celles du piédroit gauche de la porte en anse de panier qui mène à l’arrière-cuisine (aile de dépendances) éclairée d’une fenêtre à traverse au nord. - Au-dessus de la cuisine, la chambre nord-ouest a conservé la même disposition avec cheminée en granite à hotte en pierre de taille de calcaire, piédroits à colonnettes adossés et linteau de granite, associée à une porte en anse de panier menant à l’ancienne garde-robe.- Enfin au rez-de-chaussée, la première (ouest) des trois chambres est dotée d’une cheminée identique à celle de la chambre nord-ouest à l’étage, avec piédroits à colonnette en granite, mais linteau de schiste et hotte en calcaire à arc de décharge mouluré.(C. Toscer)

Historique :
Le corps de logis et la chapelle ont été démolis ou remaniés. Il ne reste d'intéressant que la tourelle d'escalier. Elle est en saillie sur la façade principale, et en occupe à peu près le centre. Escalier à vis, marches en pierre, extérieur sur plan polygonal. le rez-de-chaussée est construit en schiste, le reste en tuffeau. Trois fenêtres à meneaux s'ouvrent à mi étages. A l'intérieur se trouvent quatre cheminées du XVIe siècle, construites en matériaux divers (granit aux jambages, schiste au linteau, trumeau en pierre blanche).
Sourdéac apparaît dans les textes de réformation (recensement de la noblesse). En 1427 : « L'hébergement et manoir de Sordeac entien appartenant à Guillaume de la Motte ouquel il demoure et y a métairie entienne et exempte ». En 1448, « l’hostel de Sourdeac » appartient « au sire de la Roche d’Iré et de Boczac. Et à présent n’y a point de météer, et encienement ont accoustumé d’y sauver météer. » En 1514, « Sourdéac aux filles du sieur de Rieux ». En 1666 : « Le château de Sourdéac consistant en fieff et juridiction, méthairie de la Boutte Veillay, Beau Feraye, la Baye, prairies, moulins et passage ».La construction du logis résulte d’un certain nombre de campagnes qui ont modifié le bâtiment au cours du temps, en en supprimant un des éléments principaux, l’aile de retour vers le sud. Le manoir appartenant à Guillaume de la Motte, est mentionné dans la réformation de 1427 comme « entien », ce dont on peut déduire que le logis est construit depuis un certain temps ; cependant, aucun élément conservé ne semble antérieur à la 2e moitié du XVe siècle : de cette époque (vers 1460-1480) datent certaines des cheminées (au rez-de-chaussée, la pièce nord-ouest [cuisine] et la pièce médiane ouest, et à l’étage, la chambre nord-ouest), une autre masquée derrière une cheminée du XIXe siècle (au rez-de-chaussée, chambre médiane), une encore, remaniée et remployée sans doute de la partie détruite (rez-de-chaussée, pièce sud-ouest). Bien que l’aile de retour à l’ouest ait disparu à la Révolution, le plan général en L, avec tours secondaires à usage de service (au nord et à l’ouest) et tour d’escalier d’angle, semble aussi dater de la seconde moitié du XVe siècle : il faut mettre au compte de la famille de Rieux la construction de ce grand manoir.La seconde campagne de construction est mieux connue : elle intervient lors du mariage en 1548 de Jean de Rieux, ancien évêque de Saint-Brieuc, puis de Tréguier avec Beatrix de Jonchères, dame de la Perrière, originaire d’Anjou. A la probable instigation de son épouse, Jean de Rieux fait reconstruire la belle tour d’escalier en tuffeau (sur la base de la tour d’origine dont les pierres sont visibles sur le pan droit) : l’entrée se fait désormais par la tour à l’image de l’architecture pratiquée en Val-de-Loire contrairement aux pratiques en usage en Bretagne. Les portes de communication entre la tour d’escalier et les pièces d’habitation et entre les pièces elles-mêmes datent aussi de cette période, y compris celles d’accès aux deux corps hors-œuvre à usage de garde-robe et toilettes. Le manoir comporte alors un étage supplémentaire ce dont témoigne la porte bouchée au haut de l’escalier, ainsi que la gargouille insérée dans l’avant-dernier étage de la tour d’escalier, dont le trou d’évacuation se situe sur un ressaut de maçonnerie à l’arrière de la tour, limite de l’ancienne toiture ; ce dernier étage sans doute en partie sous comble devait aussi dater de la fin du XVe siècle. A la Révolution, le manoir en mauvais état est vendu comme bien d’émigré à une famille nommée Eoche Duval (la parenté avec le nom de sucriers nantais Cossé-Duval est assez surprenante). C’est elle qui fait détruire l’aile sud du manoir, avant 1840 puisque cette aile ne figure plus alors sur le plan cadastral. Il paraît cependant difficile d’attribuer à cette période la réfection des baies sur la façade sud formée par la suppression de l’aile sud. Peut-être les ouvertures de tuffeau au nord datent-elles de cette époque. La chapelle à l’angle sud-ouest de la cour est alors encore en place, alors que la métairie fermant la cour à l’est est en ruines. Sur le plan cadastral de 1840 sont mentionnées deux parcelles (parcelle 927 et 928) nommées le colombier, mais ce dernier n’existe plus.Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, vers 1860-1880, peut-être en 1874, date à laquelle François Eoche Duval hérite du château, les ouvertures de la façade principale sont reprises en tuffeau dans un style néo-gothique copiant les ouvertures de la tour. Les traces de reprise autour de ces baies inclinent à y voir le remplacement des anciennes baies (en plus large) : la présence de deux murs de refend séparant le corps principal en trois pièces impliquait autant d’ouvertures anciennes. Au nord, les fenêtres à traverse sont doublées d’une seconde fenêtre en schiste local, tandis qu’une fenêtre à traverse ainsi qu’une porte sont ouvertes dans la tour de service ouest. Les fenêtres et les lucarnes en tuffeau (l’une des lucarnes supprimées à une date inconnue) sur l’élévation nord datent aussi du XIXe siècle, mais peut-être d’une campagne plus ancienne : à l’étage, elles éclairent le couloir qui distribue les chambres, résultant d’une nouvelle distribution dans laquelle les chambres sont désormais indépendantes, alors qu’elles communiquaient auparavant. Au rez-de-chaussée, deux portes en plein cintre sont créées dans la pièce sud-ouest, pour desservir cuisine au nord et salon à l’est. De nouveaux communs, remises et logements, sont construits à l’ouest de la cour, tandis que la clôture de la cour disparaît, le portail d’entrée étant désormais sur la route.En 1911, le manoir change de mains : le médecin nantais Bellouard qui l’achète procède sans doute peu après à la modification des ouvertures de la façade sud-ouest, dans un grès rouge caractéristique de la construction locale à cette période.Au milieu du 20 siècle, des lambris du XVIIIe siècle provenant d’un château de la Manche sont rapportés dans le salon au rez-de-chaussée.

Périodes de construction :
XVIe siècle

Propriété privée

Informations pratiques de visite ou services :

Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?

Fiche Mérimée : PA00091200

Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-10-13

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