Eglise Saint-Jean-Baptiste, dite aussi Sainte-Anne au Guerno

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Monument Historique Eglise Saint-Jean-Baptiste, dite aussi Sainte-Anne situé à Le Guerno

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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
place de l'Eglise
56190 Le Guerno - France

Code Insee de la commune : 56077
Morbihan [56] - Vannes - Bretagne

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
11 Rue des Hospitaliers 56190 Le Guerno

Eléments protégés :
Eglise (cad. B 248) : classement par arrêté du 27 octobre 1971

Description :
L’église Saint-Jean-Baptiste du Guerno adopte un plan basilical en croix latine à nef unique terminée d’un chevet avec abside en hémicycle. La façade occidentale est soutenue au sud par un contrefort oblique, son portail est en plein-cintre mouluré avec entablement et surmonté de deux arcades aveugles flanquées de pilastres fleuronnés. Le comblement de la porte permettant l’accès à l’ancien chapitrel est visible sur l’arcade gauche et démontre une construction postérieure à la façade soit après 1580. Le gâble du mur-pignon occidental est percé d’un oculus, ses rampants sont moulurés et ornés de crochets et d’une tête de bélier. La tour nord-ouest hors-œuvre, où était autrefois conservé le « trésor » de l’église, est de plan circulaire, elle possède deux fenêtres quadrangulaires sur sa face nord-ouest, elle est couverte d’un toit conique en pierre sommé d’un petit clocheton à jour. Sur la face nord, on peut lire une inscription : Cette tour fut batie an 1580 et fût relevée en l'an 1706. Sur la face sud, on voit encore les traces de la toiture de l’ancien chapitrel qui forment une rainure oblique. La façade méridionale de l’église est percée d’une porte en plein-cintre moulurée surmontée d’une jacobine, de deux fenêtres modernes et deux oculi. Une église extérieure a été aménagée sur le gouttereau, à mettre en lien avec la présence d’une relique de la Vraie-Croix qui attirait une foule considérable. Ces aménagements comprennent une chaire extérieure semi-circulaire en pierre à encorbellement, quatre corbeaux et un bénitier engagé, un banc en pierre et deux stalles marqués d’une plinthe moulurée courant le long du gouttereau de l’angle du bras de transept jusqu’à la reprise de la maçonnerie. Le bras de transept sud-est ouvert à l’ouest d’une porte à linteau sur coussinet, le mur-pignon est percé d’une baie en arc brisé au remplage à deux lancettes trilobées surmontées de quatre trilobes, le gouttereau oriental est percé d’une simple baie en arc brisé. Deux contreforts obliques à larmier contrebutent le mur-pignon, le contrefort de gauche est frappé d’un écu effacé, les rampants sont lisses, les crossettes de pignon vierges et le faîte est sommé d’une croix. Le chevet en hémicycle est à base renflée, un bandeau souligne le parement extérieur à mi-hauteur, au-dessus, trois fenêtres modernes en berceau percent le chœur, ainsi que deux jacobines au nord et au sud. Le bras nord du transept est percé d’une fenêtre en arc brisé à deux lancettes trilobées surmontées d’un soufflet et deux écoinçons. Le gouttereau occidental a été remanié au moment de la construction de la chapelle des fonts qui prend place à l’aisselle nord-ouest. Le gouttereau nord de la nef est aveugle, mais une fenêtre en plein-cintre aujourd’hui murée offrait une vue dans l’ancien ossuaire. L’emprise des travaux des années 1580-1590 est visible par la reprise de la maçonnerie et la différence d’appareil visible sur le gouttereau à trois mètres de la fenêtre de l’ossuaire.À l’intérieur, le parement en moyen appareil de la nef diffère totalement de l’appareillage extérieur en pierre de taille. Sur la gauche, à l’entrée de la nef, une porte en arc segmentaire donne accès à la tour renfermant un escalier en bois qui distribue la tribune seigneuriale et le niveau supérieur de la tour. La porte donnant accès de la tribune à l’ancien chapitrel est en berceau mouluré et aujourd’hui murée. Dans la nef, le gouttereau nord-est garni d’un banc en pierre commençant à partir de la reprise de la maçonnerie observée à l’extérieur, la travée de la chapelle des fonts vient rompre la course de ce banc par une série de deux arcades en plein cintre en équerre reposant sur des piles aux contours chanfreinés et tailloirs moulurés. L’entrée des deux bras de transept est marquée, chacune, d’une colonne cylindrique au chapiteau en réemploi supportant les pannes sablières. Au nord, la colonne, transformée en tronc pour les offrandes, réemploie un fragment orné de volutes, tandis qu’au sud, la colonne est coiffée d’un chapiteau corinthien stylisé surmonté de ce qui parait être originellement la base. Cependant, il n’est pas possible de confirmer que ces réemplois proviennent de l’église primitive. Des fragments de peinture murale sont visibles dans le bras de transept nord, on distingue un enduit rosâtre, autrefois constellée d’hermines, qui recouvre un baldaquin et un tabernacle en trompe-l’œil. Dans le bras de transept opposé, c’est un véritable chef d’œuvre de la peinture murale gothique bretonne qui a été mis au jour entre 2010 et 2011. Ces peintures murales occupaient la totalité des parements du transept sud, elles sont dédiées à la Vierge Marie et sont agrémentées de motifs végétaux et géométriques indiquant un style à la charnière des XIVes et XVes siècles. Une chapellenie placée sous le vocable de la Vierge occupait le bras sud du transept, c’est sans doute le visage du bienfaiteur qui apparaît en ronde-bosse à l’angle de la nef et du transept sud. Le chœur est tout aussi singulier, c’est une construction datée des années 1580-1590, dont le parti-pris d’un plan semi-circulaire repose sans doute sur le tracé du chevet primitif. Deux rangées de stalles en pierre garnissant le pourtour du chœur cantonnent le maitre-autel, et à mi-hauteur, des vases acoustiques sont engagés dans la maçonnerie. Les baies 0-1-2 comportent des fragments de vitraux relatant la vie du Christ et datés de la fin du XVIe siècle, dans ceux de la baie 0, figurent le blason des ducs de Bretagne accompagné des armoiries de l’Ordre de l’Hôpital de Saint-Jean-de-Jérusalem.

Historique :
Eglise reconstruite en 1570 à l'emplacement d'un édifice plus ancien dont il subsiste des parties dans l'édifice actuel. L'origine remonte probablement aux Templiers. En 1160, le fief fut donné à l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. L'afflux des pèlerins était tel qu'une chaire extérieure fut placée contre la façade sud. En effet, le culte de Sainte-Anne attirait de nombreux marins et celui de la Passion rassemblait une foule de pèlerins le Vendredi Saint. Un pèlerin en provenance de la Terre sainte y aurait laissé un fragment de la Vraie Croix. Une petite croix en argent doré du XIIIe siècle conserve cette relique. Le pèlerinage lui-même doit remonter au XIIe siècle.
Une elemosine du guernou est confirmée en 1160 en faveur des hospitaliers dans la charte de confirmation de Conan IV. Le Rolle de la seigneurie du Temple du Guerno, rédigé pour la commanderie de Carentoir en 1559, précise que le commandeur détient presque tout le village en tenue et héritage. Au début du XVIIe siècle, un conflit éclate entre le commandeur de Carentoir et le recteur de Noyal-Muzillac, un procès-verbal est établi et parmi les dépositions, celle de Simon Bronic, trévien du Guerno, renseigne sur les profonds remaniements de l’édifice au siècle précédent : (il) dépose avoir souvenance que quarante ans sont au plus écoulés qu'il vit commencer le bâtiment nouveau de la chapelle du Guerno, (…) il y avait une autre petite chapelle fort ancienne et caduque qui se nommait la chapelle du Temple du Guerno. Cette déposition est confirmée par différentes dates portées et s'echelonnant entre les années 1580 et 1585. En 1574, frère Jean Pelletier rapporte que dépend de la commanderie de Carentoir la chapelle de Saint-Jean du Guerno, en la paroisse de Noyal, dont ledit commandeur jouist de la tierce partie des aumosnes et oblations de ladite chapelle. Selon une déclaration de 1623, en l’église du Guerno se font toutes fonctions parochiales, y ayant croix, bannière, fonts baptismaux et enterrage. En 1643, frère Gilles du Buisson précise que dans la paroisse de Noyal-Muzillac, y a un autre temple, fondé de Monsieur Saint-Jan-Baptiste, notre patron, vulgairement appelé Saint-Jan du Guerno, en lequel il y a sept autels, quatre portes et nombre de fenêtres bien vitrées en la principale desquelles, à droite du grand autel, sont les armes de Notre Ordre, et au costé et en même hauteur d'icelles est l'écusson des ducs de Bretagne, nos bienfaiteurs, et est le banc des commandeurs au lieu prééminent. Et au bas de ladite église du Temple y a une tour forte, bastie en pierres de taille, fermée de deux fortes portes, l'une de bois et l'autre de fer, avec quatre serrures ; en laquelle tour il y a une petite croix d'argent doré longue d'une palme, enrichie d'amathistes, dans laquelle il y a du bois de la Vraye-Croix. Plus dans ladite tour sont tous les ornements qui sont cinq callices d'argent dont l'un est doré, une grande croix d'argent que l'on porte aux processions, et nombre de beaux ornements tant de soye que autres estoffes enrichis de broderies tant d'or, d'argent, que soye, le tout bien soigneusement gardé par les frairiens, lesquels ornements ont été donnés des aumosnes et oblations qui tombent audit Temple dont ils sont entretenus et les réparations comme encore le service divin. (...) Au-devant et sur la grande porte est un chapitrel aussy basti de pierres de taille, où s'exerce la jurisdiction quand besoing est et sans estre à présent empesché par aucun. La travée unique comblant l’aisselle nord-est de l’église semble avoir été construite en 1682, cette date étant portée sur le culot de la console supportant une Vierge à l’Enfant. Dix ans plus tard, le Temple du Guerno reçoit une indulgence papale pour sa Capella Sancta Anna du guerno, indulgence accordée au jour de la Sainte-Croix. Au début du XVIIIe siècle, dans l’église du Guerno il y a un banc armoirié des armes du commandeur du costé de l'Évangile touchant au balustre, avec les armes dudit commandeur en la vitre principale ; on lui donne les prières nominales. L'église est bien entretenue à l'exception de la tour, où est une relique de la Vraie-Croix, dont la voûte prend l'eau pardessus. Selon Cayot-Delandre, l’ossuaire, au nord de la nef, est détruit en 1842 et la chapelle latérale, formant bras de transept au nord, est placée sous le vocable de la Vraie-Croix.

Périodes de construction :
XVIe siècle

Propriété de la commune

Informations pratiques de visite ou services :

Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?

Autres photographies :



Fiche Mérimée : PA00091255

Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-09-16

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