Eglise à Beauchalot

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Monument Historique Eglise situé à Beauchalot

Crédit photo : Romainbehar - Sous licence Creative Commons

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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
31360 Beauchalot - France

Code Insee de la commune : 31050
Haute Garonne [31] - Toulouse - Midi Pyrénées - Occitanie

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
10 Rue du Tour du Village 31360 Beauchalot

Eléments protégés :
Tour carrée et patio précédant l'église : inscription par arrêté du 11 avril 1950

Description :
L'église dispose d'un chevet plat percé d'une baie triple. Le choeur, voûté d'ogives repose sur des chapiteaux à feuillages et à têtes grimaçantes supporté par des colonnettes engagées à bases prismatiques. Une niche en accolade, placée près du maître autel confirme que la maçonnerie est médiévale. Une autre, placée dans le mur de l'actuelle sacristie confirme la présence des maçonneries médiévales. Le chœur est surélevé d'un degré par rapport au reste de la nef dont le plan est rectangulaire et les maçonneries en moellons de pierre noyés dans du mortier. L’enduit partiel qui recouvre les maçonneries sur les murs gouttereaux et le rétrécissement de ces derniers en partie haute pourrait signaler le niveau de reprise de la construction au milieu du XIXe siècle, mais cette hypothèse n’a pas pu être clairement démontrée. Il est pourtant évident que des éléments des baies médiévales sont remployées dans une maçonnerie plus récente. Dans la nef, des piliers de pierre soutiennent la charpente en bois à laquelle sont accrochées les fausses voûtes recouvertes d'un décor peint. L'ensemble des murs intérieurs a été décrouté, seuls le chœur et les chapelles latérales ont gardé leur décor réalisé au pochoir : le monogramme de la Vierge dans la chapelle nord, les initiales S et J dans la chapelle saint Joseph et quelques entrelacs pour la travée de chœur. L’ensemble du décor est homogène La nef compte 4 travées et ses dispositions actuelles ne correspondent pas complètement au plan de l’architecte Estupuy puisque le mur sud du chœur n’était pas fermé et que le fond de la nef était cloisonné.

Historique :
La tour carrée forme porche voûté donnant accès à l'église et au cimetière par l'intermédiaire d'une cour intérieure. Le mur entourant le cimetière est surmonté de petites croix de pierre sculptées dont quelques-unes sont datées (l'une d'elle porte la date de 1780).
Un document en possession de la municipalité fait mention de la présence d’un prieuré bénédictin dès le Xe siècle dans le secteur de l’église et du presbytère de Beauchalot, l’information est attribuée à Vincent Ferras (1928-2020). Toutefois il est difficile de confirmer que l’église actuelle est aussi ancienne. Un fragment de corniche en pierre calcaire, orné de denticules, actuellement visible dans le mur du cimetière près du clocher pourrait en être un vestige. Il est le seul élément de ce type repéré dans l’édifice et pourrait également provenir d’un monument tout autant s’agir d’un monument antique situé dans les environs du village. La documentation municipale fait également mention « d’un chapiteau jumelé et d’une colonnette révélant la très probable existence d’une ancien cloître roman » que nous n’avons pas su repérer et les quelques éléments lapidaires repérés sont des remplois dont la provenance reste incertaine. Il est attesté que la construction de l’église suivit de peu la fondation de la bastide et que les parties les plus anciennes encore en place datent de la première moitié du XIVe siècle. Elle est d’ailleurs mentionnée dans un pouillé de 1387 (Raymond Corraze, 1936-1937, p. 272). En 1459, un acte du commissaire de la Réforme des domaines confirme la fondation médiévale de l’église : « lorsque l’emplacement de la fondation de Beauchalot fut prêt et que la population y fut rassemblée, les habitants commencèrent de construire l’église et ils firent un tour ». Cette tour, qui abrite aujourd’hui le clocher dispose en partie basse d’une maçonnerie en pierre de taille de très belle qualité. La face orientale, tournée vers le village est construite en moyen appareil sur toute la hauteur tandis que les faces latérales et postérieure sont bâties en moellon équarri noyé dans du mortier à partir du premier niveau. La présence d’archères en partie haute rappelle que cette tour servit pour la défense du village de même, les empochements de poutres à l’intérieur du porche démontrent que la tour pouvait servir de retranchement. De même, les vestiges d’un rempart contre l’élévation nord confirment non seulement la fonction défensive du monument mais témoignent également d’une construction est de belle qualité. La sculpture des voussures, des chapiteaux et de la clé de voûte du porche est d’une très belle facture caractéristique du XIVe siècle. Les culots sur lesquels retombent les voûtes portent des feuilles de chêne ou des feuilles de vigne. A l’entrée du porche, côté intérieur, un chanfrein à ressaut adoucit l’angle et à la sortie, un faisceau de colonnettes vient prendre place sur des bases prismatiques. A l’étage la porte à encorbellement, construite dans le même appareil de pierre de taille, présente le même type de chanfrein et son linteau est orné d’un blason à 3 rocs d’échiquier. Si l’on en croit la tradition, la nef aurait été liée au clocher. Rien ne permet pourtant de l’affirmer avec certitude. Les traces d’empochement de poutres sur l’élévation de la tour laissent envisager la présence d’une passerelle, peut être d’un plancher mais la restitution reste difficile. Un culot feuillagé encore en place dans le mur intérieur nord de la courette pourrait avoir supporté les poutres d’une charpente de l’église mais il est le seul élément subsistant. On remarque pourtant des traces de reprises de maçonnerie sur ce mur qui confirment que l’église médiévale fut partiellement détruite probablement en 1459 car il fait mention d’un incendie et de destructions à cette date. Elle a donc été reprise dans le 3e quart du XVe siècle. Jean Jacques Dard, dans un article de la Dépêche du Midi daté de 2000, reprend l’hypothèse du soutien de soutien de Jean de Mauléon, évêque de Saint-Bertrand et abbé de Bonnefont mais cela n’est pas plausible. En effet le style des chapiteaux et culs de lampe encore en place dans la partie orientale de l’église reste ancré dans la tradition gothique flamboyante et invite à une datation antérieure à 1530. L’église médiévale de Beauchalot est donc un édifice à chevet plat flanqué de deux chapelles latérales qui sont probablement les seules parties voûtées de l’édifice. Les puissants culots situés dans chacune des deux sacristies actuelles attestent de la présence possible de voûtes de même que les puissants contreforts qui renforcent le mur du chevet dans le cimetière. Ces culots représentent des visages humains. Au sud, le visage pourrait être celui d’un évêque avec sa mitre ou un personnage couronné, au nord, on remarque une figure encapuchonnée, les mains levées vers le ciel. Le décor est chapiteaux du chœur est délicat. Les gorges polygonales sont ornées de feuillages découpés ; chou, acanthe, chêne ou lierre, parfois de têtes grimaçantes. Les sculptures des chapelles latérales sont plus raides, ce qui invite à penser qu’il y a eu plusieurs artisans sur le chantier. Si le sanctuaire était voûté, la nef était sans doute couverte d’une charpente, soutenue par des arcs diaphragmes ou simplement par une ferme prenant appui sur des culots dans les murs gouttereaux et sur des piliers de bois dont il est fait mention au XVIIIe siècle. Le compoix de 1775 donne une description sommaire de l’église et de son cimetière. Il précise qu’ils « confrontent du levant et du septentrion les fossés, du midi la maison presbytérale, du couchant la rue contenant pour mémoire une mesure 3 boisseau ». La première description détaillée de l’édifice se trouve dans le registre des délibérations du conseil municipal daté du 1er mai 1836. Le maire y décrit un édifice dans un état de dépérissement alarmant : la toiture en mauvais état est percée de nombreuses gouttières et les pièces de bois qui la supportent sont pour la plupart défectueuses. Le plafond de la nef, extrêmement vieux est vermoulu et tombe par lambeaux ce qui a failli occasionner plusieurs fois de graves accidents. Le sol n’est carrelé que dans une faible partie et la plupart des carreaux sont cassés. L’essentiel de l’église est seulement pavé de galets debout pris dans le lit de la Garonne. Le maire précise qu’il n’est plus possible de s’y tenir à genoux et qu’un nouveau dallage y est indispensable. « Il est temps de faire cesser l’inconvenance qu’il y a à laisser la population assise ou à genoux sur un pavé fait avec des cailloux ». Les dépenses pour remettre l’église en état s’annoncent considérables, le maire explique qu’il est impossible de supprimer le plafond (montant de 1.048,99 Francs) car la nef de l’église consisterait seulement dans la charpente du comble et la volige qui soutient la tuile canal, qu’il ne faut pas non plus renoncer au dallage (estimé à 110,48 Francs) et que le plâtrage (pour un montant de 202,62 Francs) est nécessaire pour donner à l’intérieur de l’église la forme et la propreté que l’on ne refuse point dans les maisons particulières. Le maire propose de mettre en vente quelques biens communaux pour faire face à la dépense et une liste des biens qui pourraient être vendus est dressée. Le devis estimatif des réparations est présenté au conseil municipal du 2 février 1838. Le montant des travaux nécessaires pour l’église se monte à 3422, 88 francs et on apprend que le curé a fait des réparations à ses frais. Devant l’ampleur de la dépense, outre l’imposition extraordinaire et la vente de terrains, la municipalité envisage une supplique au roi. Il semble que des travaux d’urgence démarrent à cette époque puisque le conseil municipal du 16 mars 1840 entérine le fait que Jean Chanfreau et Jean-Bernard Dencausse sont entrepreneurs de travaux « à l’église et au presbytère que pour le bien de la chose et que pour faire l’entreprise » en précisant qu’ils ne doivent y être ni pour perte ni pour profit. Toutefois les difficultés financières de la commune ne permettent pas de démarrer les travaux et le 11 février 1844, le conseil municipal constate une nouvelle fois que l’église « est dans un état indécent, elle prend l’eau de tous les côtés sans carrelage et sans plâtrage ». La mairie décide de vendre 6 terrains qui n’ont aucune utilité pour la commune et la vente est entérinée en 1845. Un nouveau devis est proposé pour un montant de 3.926,39 francs. Le clocher menace ruine en 1846 et plusieurs propriétaires proposent de compléter le budget municipal pour permettre de démarrer les travaux. Un plan, daté du 24 novembre 1847 donne le nom de l’architecte qui reprend les travaux. Il s’agit d’Estupuy à Saint-Gaudens et une délibération de la fabrique nous apprend que le décor est confié au peintre Pédoya. La lecture des délibérations du conseil municipal permet de comprendre que les travaux sont adjugés en 1849. Le sol de l’église est défoncé de même que la place devant le clocher et quelques travaux complémentaires sont commandés à l’entrepreneur Jean Laforgue en 1850. Le 11 mai 1856 le maire informe que le conseil municipal que le maître autel est démoli qu’il faut trouver 870 francs pour en acheter un nouveau. Une paroissienne, Raymonde Molle, fait don de 300 francs. En avril 1860, le curé Ficheloup fait l’avance de 246,75 francs pour des travaux dans le sanctuaire, somme qui lui est remboursée par la municipalité dès le mois de juin suivant. L’année suivante, on répare le mur du cimetière avec la somme de 73 francs issue de la vente de glaïeuls cultivés sur des propriétés municipales. L’horloge du clocher fait l’objet de réparations en mai 1872 mais elle sera finalement changée. La décision prise en 1889 n’intervient qu’en avril 1893 lorsque le conseil municipal décide de confier la commande à Louis Lartigue, horloger à Saint-Gaudens pour un montant de 1420 francs. Avec cette somme, l’horloger s’engage à garantir la bonne marche de l’objet pendant 10 ans. La même année, il est décidé de percer 5 baies dans le sanctuaire de l’église pour assainir et éclairer cette partie de l’édifice. Seules 3 ouvertures seront faites dans le mur plat du chevet. Ainsi l’église Notre-Dame telle qu’elle se présente aujourd’hui est un édifice de la seconde moitié du XIXe siècle. Elle remploie pour partie les maçonneries médiévales (chevet et partie basse des élévations). Quelques baies de l’élévation sur le cimetière pourraient être médiévales et avoir été remployées dans la maçonnerie de Jean Laforgue. Les piliers en pierre et la charpente sont modernes, de même que la fausse voûte et le lattis des collatéraux vraisemblablement peints par un des frères Pédoya. Il est probable que le décor au pochoir des chapelles latérales soit également l’œuvre de ce dernier. Enduite jusque dans la seconde moitié du XXe siècle, la nef a fait l'objet d'un décroutage qui laisse aujourd'hui le galet des maçonneries apparent sur les élévations intérieures.

Périodes de construction :
XIVe siècle

Propriété de la commune

Informations pratiques de visite ou services :

Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?

Autres photographies :



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Fiche Mérimée : PA00094287

Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-09-22

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