Eglise Saint-Laurent à Aignan

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Monument Historique

Adresse renseignée dans la base Mérimée :
rue Saint-Saturnin
32290 Aignan - France

Code Insee de la commune : 32001
Gers [32] - Auch - Midi Pyrénées (Occitanie)

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
22 Rue Saint-Saturnin 32290 Aignan

Eléments protégés :
L'église Saint-Laurent, telle qu'elle est délimitée en rouge sur le plan annexé à l'arrêté, située au bourg, rue Saint-Saturnin, sur la parcelle n° 125, figurant au cadastre section AB : inscription par arrêté du 14 octobre 2015

Description :
L'église est implantée au nord-est de l'agglomération d'Aignan, en bordure du tracé de l'enceinte médiévale. L'église, aux dimensions imposantes, est dominée par un haut clocher-tour. Il s'agit d'un édifice à deux vaisseaux terminés par une travée droite puis une abside et une absidiole semi-circulaires. Chacun des deux vaisseaux comporte quatre travées irrégulières. Le vaisseau nord est presque deux fois plus large que le vaisseau sud. Un débarras et les fonts baptismaux sont accolés en avant de l'élévation occidentale. Au nord s'appuient, d'ouest en est, le clocher-tour, la chapelle Saint-Joseph et la sacristie. Dans la partie sud, le vaisseau est voûté d'ogives, la travée droite en berceau et l'absidiole en cul-de-four. Dans la partie nord, le vaisseau est couvert de fausses voûtes en berceau brisé, la travée droite en berceau brisé et l'abside en cul-de-four. La chapelle Saint-Joseph est voûtée d'ogives. L'église est peu éclairée, par quelques rares fenêtres percées dans le mur et l'absidiole sud. Les deux baies de l'absidiole sont couvertes en plein-cintre et fortement ébrasées. Deux autres baies du même type sont visibles, bien que bouchées, sur le mur sud. Ce même mur conserve trois baies en arc brisé à deux lancettes et remplage. L'accès à l'intérieur de l'édifice s'effectue par le portail monumental ménagé dans un massif maçonné en avant-corps engagé dans le mur sud de l'église. L'édifice est bâti pour l'essentiel en petit et moyen appareil de grès molassique. Le toit à longs pans et croupe polygonale est couvert de tuiles creuses. Le clocher est surmonté d'un bulbe couvert de tuiles plates. D'imposants contreforts sont implantés sur les élévations nord et est. Les aménagements défensifs sont visibles dans la maçonnerie extérieure du mur sud et de l'absidiole. Ils sont constitués par un crénelage continu que l'on trouve sur toute cette partie de l'édifice. Sous ce niveau de merlons et créneaux, sont implantées des gargouilles permettant l'évacuation des eaux de pluies qui étaient récoltées par des chenaux en arrière du chemin de ronde. Une partie de ce chemin de ronde et des chenaux est encore visible au niveau des combles du côté sud. Sur le mur nord, seules sont conservées les gargouilles, la partie haute du mur ayant été rebâtie. Le clocher comporte cinq niveaux planchéiés sous la chambre des cloches ménagée dans le bulbe. Il est éclairé par six jours étroits, tous implantés sur l'élévation occidentale, sauf un au rez-de-chaussée qui s'ouvre dans l'élévation nord. L'accès au clocher s'effectue par un escalier en vis demi-hors-oeuvre implanté dans l'angle formé par le clocher et le mur nord de la nef. Un autre escalier, de dimensions beaucoup plus réduites, est implanté dans l'épaisseur du mur sud de la travée droite du choeur. Il permet l'accès aux combles. L'église conserve un important décor sculpté.

Historique :
Nef voûtée en berceau brisé, ornée de chapiteaux romans sculptés. L'abside est voûtée en cul de four. Les arcs plein cintre sont supportés par des chapiteaux romans dont plusieurs à personnages. Le porche sud présente des modillons grotesques et des chapiteaux à personnages.
L'église paroissiale d'Aignan était dédiée à saint Laurent, elle est aujourd'hui dédiée à saint Saturnin. La double titulature est attestée notamment à la fin de l'époque moderne. Une première église à nef unique et non voûtée a été construite à la limite XIe siècle XIIe siècle. Les vestiges de cette période correspondent au collatéral sud de l'actuel édifice : mur sud percé de baies en plein-cintre très ébrasées, absidiole sud et partie sud du mur occidental de l'église. Ils se caractérisent par l'emploi d'un petit appareil de grès molassique peu régulier. Dès le début du XIIe siècle, des transformations sont effectuées sur cet édifice : construction de la voûte en cul-de-four et des contreforts plats de l'absidiole sud, mise en place du riche décor sculpté tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de cette absidiole (influence de Saint-Sernin de Toulouse). Au cours de la première moitié du XIIe siècle, l'église est agrandie vers le nord. Les vestiges de cette période correspondent à la nef, au choeur et au portail monumental de l'actuel édifice. Ils se caractérisent par l'emploi d'un appareil plus régulier et plus grand que précédemment, toujours dans la même pierre, et par un riche décor sculpté (influence de Saint-Sever). L'absence de soubassement décoré du côté nord de l'abside confirme le fait qu'il n'y a jamais eu de collatéral et d'absidiole nord sur cet édifice. A la limite XIIe siècle XIIIe siècle, le choeur et la nef sont voûtés en berceau brisé sur doubleaux et l'abside en cul-de-four. Vers le XIVe siècle, des remaniements structurels et fonctionnels ont lieu, l'église est fortifiée et fait alors partie intégrante du système défensif du bourg d'Aignan. La toiture primitive et la corniche de l'absidiole disparaissent au profit d'une surélévation des murs et la mise en place de créneaux encore visibles dans la maçonnerie du mur sud et de l'absidiole. Il est possible d'observer une partie du chemin de ronde au niveau des combles. Le système d'évacuation de l'eau de la toiture alors mis en place est conservé. Il est constitué de chenaux intérieurs s'évacuant par des gargouilles installées en plusieurs points de l'édifice. Le contrefort situé au sud-ouest de l'église est contemporain de la mise en fortification. Aucun vestige de ce système défensif n'est visible sur le chevet et le mur nord de l'église. La datation du clocher est incertaine mais il pourrait avoir été construit lors de cette campagne de mise en fortification. Après la guerre de Cent Ans, à la limite XVe siècle XVIe siècle, l'église subit de nouveaux travaux, d'embellissement cette fois : remplacement des petites fenêtres en plein-cintre du mur sud par des fenêtres plus vastes au remplage flamboyant et construction de voûtes d'ogives sur le collatéral sud. Datent aussi de cette période les profonds contreforts de l'élévation nord entre lesquels vient s'intercaler la chapelle Saint-Joseph qui est aussi voûtée d'ogives. Le clocher a été partiellement reconstruit suite à sa destruction par la foudre en 1545. Le beffroi date probablement de cette période. Une nouvelle surélévation des murs intervient par la suite faisant disparaître le système défensif. Elle permet l'installation de la toiture dans sa configuration actuelle. Cette transformation n'est pas datée, elle intervient entre le XVIIe et le XIXe siècle. Au cours du XIXe siècle, plusieurs campagnes de travaux sont intervenues : construction des fausses voûtes de la nef, disparition de la sacristie sud reconstruite au nord du chevet, et construction des fonts baptismaux et du débarras en avant de l'élévation occidentale. L'église est inscrite à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1927.

Périodes de construction :
Moyen Age

Propriété de la commune