Eglise Saint-Michel à Pessan

Précision de la localisation : 6 - A priori satisfaisante   >>  Votre avis :              

Monument Historique Eglise Saint-Michel situé à Pessan

Crédit photo : GO69 - Sous licence Creative Commons

  Street View      Modifier la localisation

Adresse renseignée dans la base Mérimée :
32550 Pessan - France

Code Insee de la commune : 32312
Gers [32] - Auch - Midi Pyrénées - Occitanie

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
4 Rue de l'Église 32550 Pessan

Eléments protégés :
Eglise Saint-Michel (cad. AD 41) : classement par arrêté du 1er mars 1960

Description :
L'église Saint-Michel de Pessan est implantée au sommet du village. Le monastère prenait place au sud de l'église. A l'emplacement du cloître se trouve aujourd'hui un jardin public. L'église est un édifice en croix latine. La nef unique est composée de trois travées. Elle est précédée à l'ouest par un vaste porche donnant aussi accès au jardin. La nef est prolongée à l'est par un transept saillant et terminée par un choeur constitué d'une travée barlongue et d'une abside à cinq pans coupés. La chapelle nord est dédiée à saint Roch et la chapelle sud à la Vierge. Dans l'angle formé par le bras nord du transept et le choeur est bâtie une sacristie. Dans l'angle formé par le bras sud du transept et le choeur est bâtie la tour d'escalier, elle-même englobée dans une petite construction en rez-de-chaussée servant de débarras. Une tour de plan carré est construite au-dessus du bras nord du transept. Elle est surmontée d'un clocher de plus petites dimensions que la tour. Seule l'abside est pourvue de contreforts, très saillants et implantés dans les angles. La partie basse des murs de la nef et du transept est construite en petit appareil de pierre calcaire, conservé parfois sur plusieurs mètres de hauteur. Toutes les parties correspondant aux reconstructions de la fin du Moyen Age sont en moyen appareil de pierre calcaire. Les murs bâtis à la fin du XIXe siècle sont en moellon de calcaire. Les toits à longs pans et croupe polygonale sont couverts de tuiles creuses hormis celui de la tour d'escalier qui est couvert de tuiles plates. Le clocher est surmonté d'une flèche octogonale couverte d'ardoises. Le choeur est couvert d'une voûte d'ogives et la croisée du transept d'une voûte en berceau. Les deux bras du transept sont couverts de fausses voûtes en berceau et la nef d'une fausse voûte d'ogives. Les clés de voûte du choeur sont ornées, pour l'une, d'un agneau pascal accompagné de deux coquilles, et pour l'autre d'un écu dont les armoiries ont disparu. Les trois baies du choeur comportent un remplage composé de trois quadrilobes et deux lancette trilobées. Le meneau et les piédroits de ces baies sont constitués de colonnettes. Les baies des bras du transept sont de simples percements couverts en plein-cintre. L'accès à l'escalier en vis se fait par une étroite porte en arc brisé qui semble s'intégrer dans une porte antérieure en plein-cintre un peu plus large et haute. La première partie de l'escalier en vis est large. Elle est couverte d'une voûte en berceau hélicoïdal. La seconde partie de l'escalier, après le passage d'une porte en plein-cintre, est plus étroite. L'escalier est alors couvert par le dessous des marches supérieures. Une autre porte permettait de fermer l'accès à l'escalier depuis la galerie passant entre la rose et le toit du choeur et menant à la porte de la tour. Celle-ci conserve son trou barrier. En haut de l'escalier est percée une arbalétrière en croix donnant du côté sud. La porte permettant l'accès à la tour est en arc brisé chanfreiné. Les congés des piédroits sont triangulaires. A ce niveau de la tour, sur le mur sud, sont visibles cinq baies en plein-cintre bouchées : deux grandes coupées par le sol actuel et trois plus petites au-dessus. Une gargouille est visible à la jonction du bras sud du transept et de la tour d'escalier. Elle ne semble pas en place. Douze cartouches peints sur les murs intérieurs de l'église, notamment de la nef, contiennent un résumé de l'histoire de l'abbaye depuis sa fondation jusqu'à la fin du XIXe siècle. Une partie des stalles est conservée dans le choeur, l'autre sur la tribune. L'église contient un mobilier riche et varié qu'il faudrait étudier en détail.

Historique :
L'abbaye bénédictine a été fondée au VIIIe siècle. L'église est bâtie au XIe siècle à l'emplacement d'un édifice plus ancien. Au début du XIIe siècle, ajout de voûtes en plein cintre dans le transept. En 1250, un incendie dévaste l'abbaye. Reconstruction du choeur. L'église est à nouveau dévastée par les guerres de Religion au XVIe siècle. A la Révolution, la communauté est dispersée et les biens de l'abbaye vendus. En 1798, le cloître et les bâtiments conventuels sont entièrement détruits.
L'église était le sanctuaire principal du monastère bénédictin Saint-Michel de Pessan jusqu'à la Révolution. A partir de cette date, l'église devient exclusivement paroissiale. Le patron de la paroisse est saint Lizier. Le monastère Saint-Michel de Pessan était l'un des plus anciens du Gers. Il est mentionné au concile d'Aix-la-Chapelle en 817 parmi les monastères ruinés de la Gascogne. Au XIe siècle, le monastère aurait été donné à l'abbaye de Simorre par le comte d'Astarac, Guillaume Ier, avec la charge de le restaurer. D'après la bibliographie, cela n'aurait pas été réalisé. Certains pans de murs du transept et de la nef, bâtis en petit appareil, peuvent remonter à cette période. Les deux baies en plein cintre, à ressauts et à tores épais, percées dans les murs orientaux des bras du transept pourraient dater de la fin du XIIe siècle ou du début du XIIIe siècle. Elles sont aujourd'hui obturées et accueillent des statues. Les décors en billette des chapiteaux de la croisée du transept semblent contemporains de ces fenêtres. En 1250, l'église a été partiellement détruite par un incendie. La reconstruction fut rapide. La nouvelle église fut consacrée en 1252 par l'archevêque d'Auch, Hyspan de Massas. Une grande partie de l'édifice actuel date de cette reconstruction. Il s'agit dans un premier temps de l'abside, probablement dès 1252, au moment de la nouvelle consécration du sanctuaire. L'essentiel du reste de l'édifice pourrait dater de la seconde moitié du XIIIe siècle : le transept, une partie des murs de la nef, la tour assise sur le bras nord du transept, la tour d'escalier au sud. L'escalier en vis permettait probablement d'accéder à des tribunes aujourd'hui disparues, ou peut-être jamais construites. Les départs d'arcs visibles à la croisée du transept témoignent du projet de voûtement de l'ensemble de l'édifice sur croisées d'ogives à la fin du XIIIe siècle ou au début du XIVe siècle, projet non réalisé. Le grand arc visible à l'extérieur de l'édifice, sur le mur occidental de la croisée du transept, témoigne du projet de construction d'une nef beaucoup plus haute que l'actuelle, projet lui aussi non réalisé, et en lien probablement avec le précédent. La porte qui permet l'accès aux niveaux supérieurs de la tour semble avoir été percée au XVe siècle. Aucun élément concernant l'accès antérieur n'a pu être observé. Le monastère a été sécularisé en 1748, et le collège de moines alors remplacé par un collège de chanoines. Au fil des siècles, le nombre de moines a oscillé entre 10 et 14 selon les périodes. L'abbaye a été vendue comme bien national à la Révolution. Tous les bâtiments conventuels et le cloître ont alors été démantelés. Seule l'église a subsisté comme église paroissiale. Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle et les premières années du XXe siècle, de nombreuses restaurations ont été effectuées sur l'église : voûtement de la nef, percement de fenêtres, remplacement des vitraux (par Hirsch en 1873), construction du porche d'entrée. L'église est inscrite à l'Inventaire des monuments historiques depuis 1960. Les stalles en bois sculpté de la fin du XVe siècle, une pietà du XVIe siècle en bois doré et quatre grands tableaux de Jean-Baptiste Smets sont classés Monuments historiques. Trois lustres en bois doré de la fin du XVIIIe siècle et l'autel du choeur en terre cuite polychrome et en pierre de la fin du XIXe siècle sont inscrits à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques. Une étude archéologique du bâti est souhaitable pour démêler les différentes phases de construction de l'église. Celles-ci sont encore bien visibles mais trop imbriquées les unes dans les autres pour qu'une simple étude d'inventaire du patrimoine puisse en déterminer tout le sens. Plusieurs questions restent ainsi en suspend, concernant notamment la porte à linteau droit sur coussinets obturée par l'escalier en vis, les baies en plein-cintre visibles dans la tour et donnant actuellement sur le niveau de comble au-dessus de la croisée du transept, le vaste arc en plein-cintre visible sur le mur nord de la nef, etc.

Périodes de construction :
XIIe siècle, XIVe siècle, XIXe siècle

Propriété de la commune

Informations pratiques de visite ou services :

Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?

Autres photographies :



Fiche Mérimée : PA00094889

Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-09-22

Consultez le programme des Journées du Patrimoine pour le Monument Historique Eglise Saint-Michel situé à Pessan en consultant le programme officiel des JEP 2024.

Monuments Historiques à proximité :

Auch - Ancien hôpital Pasteur-Saint-Augustin
Auch - Château de Marin
Auch - Château de Saint-Cricq
Auch - Escalier monumental
Auch - Pigeonnier de Jourdanis
Lahitte - Eglise
Pavie - Maison de Peyloubère
Pavie - Maison ou Chartreuse de Poliné
Pavie - Vieux pont sur le Gers
Pessan - Porte fortifiée

Cartes postales anciennes à proximité :

Le Village et Chateau de Montégut pres Auch à Montégut Auch (Gers) - Château de la Hourre - Restes des Cloîtres de l'Ancienne Abbaye (c.1904)  à Auch Auch Ensemble du Grand Escalier et la Tour d'Armagnac à Auch Auch L'Escalier Monumental et Ancienne Tour des Vieilles Prisons à Auch Auch Escalier Monumental et Basilique à Auch Auch Vue Du Gers Et Des Quais à Auch Auch Place de la Republique à Auch Auch Types Gascons La Marchande De Quatre Saisons à Auch