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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
81600 Senouillac - France
Code Insee de la commune : 81283
Tarn [81] - Albi - Midi Pyrénées - Occitanie
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
5122 B Mauriac 81600 Senouillac
Eléments protégés :
Façades et toitures (cad. D 107) : inscription par arrêté du 15 décembre 1972
Description :
Le château est construit à l'ouest du hameau de Mauriac, sur un éperon rocheux qui domine la vallée de la Saudronne. Il affecte la forme d'un rectangle disposé autour d'une cour et auquel manque une section au sud-est. Il est orienté en direction du nord-est. Son élévation principale, au nord-est, est flanquée de deux tours d'environ 13 mètres de diamètre. Celles-ci sont percées de demi-croisées sur les deux étages carrés qui surmontent des meurtrières ; au rez-de-chaussée se trouvent des canonnières qui permettaient d'assurer le flanquement de la façade principale et des élévations latérales. La partie centrale est percée d'une porte en plein cintre encadrée par deux tours qui comportent à leur base des meurtrières convergeant vers l'entrée. Le portail d'entrée est surmontée par un local où se faisait la manipulation de la herse et par un mâchicoulis ménagé dans la voûte. Les fenêtres qui éclairent les tours et le local sont surmontées de frontons (dont trois sont cintrés). L'élévation ouest présente un décrochement dans sa partie sud qui est en retrait d'environ un mètre et est moins élevée. Les deux étages carrés de cette élévation sont percés de fenêtres à croisée et de demi-croisées : la croisée de la partie sud a vu son meneau remonté en bois et ne comporte pas l'appui saillant des autres. L'aile sud domine le jardin et la vallée : flanquée de deux petites tours, elle n'occupe que la moitié de la longueur de l'aile nord et est prolongée à l'est par deux murs, dont l'un clôt la cour tandis que l'autre longe le ravin et rejoint les habitations. C'est à ce rempart, où l'on note les traces de trois reprises, qu'étaient ancrés les séchoirs à pastel. L'élévation sud compte deux étages de soubassement, percés de petits jours, et deux étages carrés percés de grandes fenêtres dont celles du niveau supérieur sont à meneaux et appui saillant mouluré. L'aile orientale est moins élevée que les autres et ne comporte qu'un étage carré. La cour forme un rectangle d'environ 16 m sur 21. Ses élévations ouest et nord-ouest sont recouvertes d'un enduit peint d'un faux appareil. Au-dessus du portail, un pan de bois à hourdis de brique est disposé en encorbellement sur deux niveaux. Il était initialement percé de deux fenêtres de mêmes dimensions qui ont été remplacées. Un puits couvert est installé à droite du portail. L'élévation ouest comporte dans sa partie centrale deux travées qui comptent chacune trois croisées à appui mouluré et corniche saillante. A leur gauche, une autre travée est constituée par deux croisées à moulures croisées et à base prismatique. L'aile sud ouvre sur la cour par une loggia à deux niveaux que dessert un escalier à vis. Le rez-de-chaussée de l'aile ouest abrite l'ancienne cuisine et la salle à manger qui initialement ne formaient qu'une seule pièce. Les poutres sont moulurées et la cheminée monumentale en pierre est sculptée de deux cariatides gainées ; elle comporte une petite niche donnant directement sur l'âtre. La petite pièce qui se trouve à l'extrémité de l'aile ouest a conservé son carrelage un carrelage en terre cuite ancien constitué de losanges emboîtés. Le rez-de-chaussée de l'aile sud abrite l'ancienne salle des gardes dont le plafond est porté par des piliers centraux en bois ; le carrelage ancien présente de nombreuses cassures. Sous cette pièce se trouve une cave, dont une partie des murs est constituée directement par la roche. La pièce du premier étage de l'aile sud comporte une cheminée dont les piédroits galbés sont anciens tandis que la partie supérieure est restituée. A sa droite, un renfoncement abritait un potager et un évier (remaniés) qui étaient munis d'un système d'évacuation aboutissant au rez-de-chaussée de la tourelle sud. Les portes donnant accès au deux tourelles de l'élévations sud sont toutes les deux surmontées par un arc en accolade ; c'est aussi le cas pour la porte ouvrant sur la tourelle sud-ouest du premier étage.
Historique :
La façade du château est flanquée de deux tours en saillie avec meurtrières. Elle possède une herse et un mâchicoulis et est percée de fenêtres en pierre sculptée et surmontées d'un fronton. A l'intérieur se trouve une cour rectangulaire sur laquelle prennent jour de larges ouvertures en croix. L'arrière du château est également flanqué de deux tours dont l'une servait, d'après la tradition, de cachot et possède des oubliettes. Les hauteurs du château étaient pourvues d'une suite de consoles supportant des hourds de pierre pour battre le pied des murs. Ces consoles ont presque toutes été déplacées et supportent aujourd'hui la toiture.
En 1369, les comptes de la commune d'Albi mentionnent un Guibert de Mauriac. En 1418, le comte Jean d'Armagnac donne la haute seigneurie de Senouillac, Mauriac et Lagarrigue à Philippe-Jean de Rabastens qui y possède déjà des droits féodaux. C'est sans doute peu après que commence la construction du château. L'angle sud-ouest semble correspondre à cette première campagne ; certaines ouvertures surmontées d'un arc en accolade datent vraisemblablement de cette époque. La construction est poursuivie au XVIe siècle, sans doute après le mariage de Jacques de Rabastens avec Marie d'Arpajon en 1526. Le parti adopté diffère du projet initial puisque l'on observe un décrochement sur l'élévation ouest par rapport à la partie primitive ainsi qu'une modification des niveaux des étages. L'escalier à vis qui dessert l'aile sud comporte deux portes donnant désormais sur la cour qui devait desservir une aile en retour vers l'ouest. C'est sans doute lors de ces travaux qu'elle a été abattue pour permettre l'agrandissement de la cour. Pendant les guerres de religion, le château fut un bastion protestant : une garnison catholique y est placée temporairement en 1586. En 1595, il est assiégé et pris par les troupes du duc de Joyeuse : c'est vraisemblablement à cette occasion que la partie sud-est fut endommagée. La tour qui s'y trouvait sans doute ne fut pas reconstruite et le corps d'habitation fut remplacé par un mur qui ferma la cour de ce côté et en préserva la symétrie. Cette partie est traditionnellement désignée sous le nom de "la brèche". Au XVIIe siècle, le château prit une forme plus résidentielle : le chemin de ronde fut détruit en 1645 et une loggia fut construite en saillie au sud-ouest de la cour. Dans l'état de section de 1791 le château appartient à monsieur de Raimond ; il est mentionné qu'il possède un troisième étage. Le château échappa aux destructions révolutionnaires car l'ordre de démantèlement du 3 prairial an II ne fut pas exécuté. Au lendemain de la guerre, le château fut adapté à un usage agricole. Depuis 1962, il est devenu la propriété de la famille Bistes qui a entrepris de le restaurer. Les deux tours qui encadrent le portail d'entrée ne s'élevaient plus qu'au niveau des courtines et ont été surélevées : un chemin de ronde en bois a été reconstitué de part et d'autre. L'ensemble a été progressivement transformé en maison d'artiste par le peintre Bernard Bistes qui a réinventé le décor des différentes parties de l'édifice. Les façades et les toitures ont été inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1972.
Périodes de construction :
XIVe siècle, XVe siècle
Propriété privée
Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?
Fiche Mérimée : PA00095645
Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-11-02
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