Eglise Notre-Dame de Roumanou à Cestayrols

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Monument Historique Eglise Notre-Dame de Roumanou situé à Cestayrols

Crédit photo : Thérèse Gaigé - Sous licence Creative Commons

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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
81150 Cestayrols - France

Code Insee de la commune : 81067
Tarn [81] - Albi - Midi Pyrénées - Occitanie

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
5109 Roumanou 81150 Cestayrols

Eléments protégés :
Eglise de Roumanou (cad. H 363) : classement par arrêté du 2 mai 1988

Description :
L'église Notre-Dame de Roumanou occupe la parcelle H 637 sur le plan cadastral actuel et la parcelle H 125 sur le cadastre de 1827. L'ensemble de l'édifice est composite, l'église ayant été largement remaniée au XIXe siècle. Pourtant situé sur un plateau calcaire, les fondations de l'édifice sont peu profondes et peu stables. A cause de son emplacement, l'édifice est donc sujet aux mouvements de terrain et aux variations climatiques. L'église est bâtie en moellons de calcaire et couverte de tuiles canal, mis à part la cage d'escalier qui est couverte de tuiles plates. Elle présente un plan en croix latine : le choeur est formé d'une abside précédée d'une travée de choeur. La croisée du transept, très massive, ouvre sur une courte nef de deux travées. Le choeur de l'église se compose de deux parties, une abside en hémicycle et une travée de choeur. L'ensemble est recouvert par la même charpente. L'abside est éclairée par deux baies en plein-cintre et flanquée de trois contreforts. En partie basse, l'élévation nord de la travée de choeur comporte un jour. L'ensemble de la maçonnerie n'est pas homogène. On remarque des traces de ruptures dans les assises des pierres dans la partie supérieure des élévations. Il en est de même pour les maçonneries des élévations du bras nord transept. Sur le mur pignon se trouve une baie, identique à celles de l'abside. L'ensemble de l'élévation est percée de trous de boulins. Le mur gouttereau oriental du bras nord est animé de deux arcatures en plein-cintre. Sur l'ensemble du mur sont visibles des marques lapidaires en forme de spirale. Le mur opposé comporte un arc double semblable à une bande lombarde, visible depuis l'escalier. Le clocher, construit au-dessus de la croisée du transept, est percé sur chaque face de deux baies à plein-cintre équipées d'abat-sons en ardoise. Il présente dans ses quatre angles un décroché et est couvert d'une charpente à quatre pans couronnée d'un épi de faitage en forme de croix. Sur les élévations de la nef, on remarque les mêmes bandes lombardes que celles du transept. Contre le mur nord, est construit le bâtiment, percé de deux jours chanfreinés, abritant le couloir et l'escalier. L'escalier tournant à retours avec jour est charpenté, seules les premières et les dernières marches sont en pierre. Il est éclairé par deux jours simples. A l'ouest, le portail est formé de trois voussures en arc brisé. Très largement chanfreinées, elles sont ornées de décors en bas-relief, jusqu'au congé : une suite de médaillons liés entre eux ou fermés par un entrelacs à deux brins. Ils enserrent soit des fleurs à huit pétales soit des palmettes. La voussure extérieure comporte un rouleau d'archivolte sculpté de torsades qui retombe de chaque côté du portail sur un modillon sculpté, visiblement ajouté pour supporter un auvent aujourd'hui disparu. Les pierres d'imposte du portail sont sculptées en damier. Au sud de la nef, au centre de la première travée en partant du choeur est visible une porte murée. Le bras du transept sud est percé d'une fenêtre identique à celle du bras nord et de trous de boulins. La sacristie, accolée au bras sud, comporte des traces d'arrachement sur son mur pignon. La partie sud de l'église donnant sur une propriété privée, une étude plus approfondie est difficilement réalisable. A l'intérieur, la chute partielle de l'enduit sur le cul-de-four de l'abside révèle un couvrement de briques. L'arc de décharge de la voûte du sanctuaire repose sur deux pilastres. La travée de choeur est voûtée en berceau. Ses murs sont ornés d'arcs aveugles, au niveau desquels sont visibles les vestiges polychromes d'un décor de volutes et de rinceaux débordant jusqu'aux supports à colonne engagée qui les entourent. Le reste de l'église, voûté en berceau, paraît être en pierre, comme le montre la disparition des enduits au niveau de la première travée. Les voûtes sont portées par des arcs doubleaux légèrement outrepassés. Les arcs inférieurs retombent sur les colonnes appuyées à des pilastres dont les socles sont cylindriques. Les chapiteaux des colonnes sont sculptés de formes végétales et/ou géométriques mis à part le chapiteau oriental du bras nord du transept qui est nu. Le chapiteau ouest du bras du transept sud est le seul dont le tailloir soit sculpté. Une inscription est portée sur la base de la colonne séparant les deux travées de la nef au nord : KADALTRUS (H)IC REQUIESCIT ANIMA EI(US) IN PACE. (Kadaltrus repose ici que son âme repose en paix). Les élévations intérieures de l'ensemble de l'église sont ornées d'arcatures aveugles. Une litre funéraire de grande dimension court sur l'ensemble des murs de la nef. Il semblerait qu'elle se prolonge sur les murs gouttereaux du transept.

Historique :
Cet église est l'un des spécimen les plus typiques de l'art roman dans l'Albigeois. La construction, commencée probablement au début du XIe siècle, s'est terminée au XIIe siècle. Il s'agissait d'un prieuré bénédictin dépendant de Saint-Victor de Marseille. L'église fut ensuite rattachée à Notre-Dame d'Ambialet. Elle garde le titre de prieuré jusqu'en 1790, bien que les moines aient été dispersés dès la croisade des Albigeois. L'édifice présente un plan en croix latine, avec bras du transept fortement accusés, choeur droit et abside semi-circulaire. Sur la croisée du transept se trouve un clocher carré percé sur chaque face de deux fenêtres en plein cintre. Le portail sous auvent est le seul élément décoratif extérieur avec ses bandeaux à fleurons et palmettes, damiers et losanges. A l'intérieur, la haute nef est voûtée en berceau, le choeur en cul de four. Les chapiteaux représentent le seul décor intérieur, en particulier ceux du transept.
L'église est construite entre la fin du XIe siècle et le début du XIIe siècle. En 1079, une bulle de Pape Grégoire VII la mentionne affiliée à Saint-Victor de Marseille. Elle est rattachée en 1368 au prieuré d'Ambialet lui-même uni à Saint-Benoit Saint-Germain de Montpellier. En 1536, la sécularisation du chapitre de Montpellier conduisit à celle du prieuré d'Ambialet ce qui réduisit Roumanou au rang de simple bénéfice (Greslé-Bouignol. Roumanou, Congrès Archéologique de France, Société Française d'Archéologie, 1982). Au fur et à mesure des siècles et des guerres, le monastère est détruit et seule l'église est conservée. Elle garde pourtant le titre de prieuré jusqu'en 1790, moment où l'église est fermée. En 1801, la paroisse est rétablie, l'église apparait comme chapelle vicariale en 1841 (Rossignol. Eglise de Roumanou, Commune de Cestayrols (Tarn), extrait du Bulletin Monumental, M. de Caumont, Caen, 1861, n° 2). L'église romane conserve de son état initial l'ensemble des élévations de la nef, depuis la travée de choeur jusqu'au portail de l'église. A l'origine, le choeur n'était éclairé que par deux petits jours, dont l'un est toujours en place, sur le mur nord de la travée de choeur. Les colonnes de la nef sont aussi en place depuis l'origine de l'édifice. C'est confirmé par la présence d'une inscription, datable du XIIe siècle, présente au bas de la colonne et la litre funéraire datable de l'époque moderne. Les chapiteaux semblent eux aussi avoir été mis en place au moment de la construction de l'édifice, seul celui situé à droite dans l'angle nord-ouest de la croisée du transept semble avoir été restauré ou changé dans le courant du XIXe siècle. Au sud du choeur, la sacristie est probablement construite au cours de la seconde moitié du XVIIe siècle. Cependant, Greslé-Bouignol évoque la construction de la sacristie en même temps que la réfection du choeur autrement dit entre 1871 et 1872 (Greslé-Bouignol. Roumanou, Congrès Archéologique de France, Société Française d'Archéologie, 1982). Pourtant la date de 1662 est portée sur le linteau de la porte donnant accès intérieur de la sacristie. Les enduits peints présents autour de l'arcade encadrant la porte pourraient être contemporains de la construction de la sacristie. L'élévation sud de la sacristie montre les vestiges d'une porte murée qui ouvrait sur un bâtiment dont les traces d'arrachement sont visibles sur le mur. Le cadastre de 1827 montre bien la présence du bâtiment détruit. L'église ayant été laissée à l'abandon durant plusieurs siècles de gros travaux ont été nécessaires au cours de la seconde moitié du XIXe siècle afin de la réhabiliter. Les travaux ont commencé par l'édification du porche, comportant, sur sa clef, sa date de construction, 1845. Le choeur et le transept sont les parties les plus remaniées de l'édifice. Il ne reste de leur état initial que les fondations, la partie basse des élévations de l'abside et du transept ainsi que les élévations de la travée de choeur. L'ensemble de la structure de l'abside, du transept et de la charpente a été reconstruit entre 1871 et 1872 (Greslé-Bouignol. Roumanou, Congrès Archéologique de France, Société Française d'Archéologie, 1982). La première phase de travaux a consisté à reconstruire les élévations, probablement très endommagées, permettant ainsi d'y insérer quatre baies. La seconde campagne de restauration a porté sur la réfection de la voûte en cul-de-four de l'abside mais aussi de la charpente de l'ensemble du choeur, ce qui a entraîné la surélévation de cette dernière. Les deux charpentes distinctes du choeur et sa travée sont visibles sur un dessin de 1869, conservé aux archives départementales. Le couloir d'accès à l'escalier menant au clocher est postérieur à 1827 comme en atteste le cadastre ancien ; il est probablement contemporain de l'escalier dont les premières et les dernières marches sont en pierre. Il est difficile d'en déduire que l'escalier originel se trouvait déjà à cet emplacement et était maçonné puisqu'aucune trace d'arrachement sur les élévations n'est visible. Le clocher est entièrement refait entre 1878 et 1879 (Greslé-Bouignol. Roumanou, Congrès Archéologique de France, Société Française d'Archéologie, 1982). Une photographie de 1873 montre l'état du clocher avant sa reconstruction mais figure le couloir et la cage d'escalier. Dans les années 1975-1980, les couvertures de l'église sont refaites. En septembre 2011, des travaux d'assainissement ont commencé autour de l'église. Ils ont consisté à creuser une tranchée le long de l'élévation nord pour poser un drain d'écoulement des eaux pluviales et à installer protections contre les murs. Le but était de mettre fin aux infiltrations d'eau à l'intérieur de l'édifice. Lors de cette campagne de travaux a aussi été édifié un mur de soutènement dans le ravin derrière l'abside. Actuellement un programme de restauration est engagé afin de continuer les travaux nécessaires à la sauvegarde de l'édifice mais aussi à sa mise en valeur. La litre funéraire, très détériorée devrait être remise en état.

Périodes de construction :
XIe siècle, XIIe siècle

Propriété de la commune

Informations pratiques de visite ou services :

Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?

Autres photographies :



Fiche Mérimée : PA00095523

Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-10-06

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