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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
23300 La Souterraine - France
Code Insee de la commune : 23176
Creuse [23] - Guéret - Limousin - Nouvelle-Aquitaine
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
9001 Tour de Bridiers 23300 La Souterraine
Eléments protégés :
Tour et vestiges du château (cad. D 534, 535, 537, 539 à 541) : classement par arrêté du 24 septembre 1968
Description :
Installé sur une butte aux pentes relativement escarpées et cernées de terres marécageuses (éperon barré) , le château fort se compose d'une enceinte pentagonale, renforcée de trois tours d'angle et d'un fort donjon circulaire. Les récents travaux de dégagement de l'enceinte corroborent l'information donnée par le plan cadastral de 1825, à savoir qu'il n'y a réellement que trois tours d'angle (en dehors du donjon) , et non quatre comme le proposait A. Mazet dans son plan de restitution dressé en 1880, repris par la monographie de R. Chatreix. Bien que démolie, la porte d'accès à la basse-cour a pu être partiellement rematérialisée à son emplacement précis, à l'ouest du donjon ; les documents du XIXe siècle montrent que son ouverture, voûtée et cintrée, mesurait trois mètres de largeur et qu'elle était surmontée de mâchicoulis. L'accès à la tour se faisait par un escalier droit en pierre, extérieur, situé au pied nord de la tour, et par un petit pont-levis à flèche (disparu) aboutissant au niveau de la porte d'entrée, au premier étage. Malgré les effondrements divers, la structure du donjon reste encore lisible : c'est une tour circulaire talutée (près de 20 m de diamètre extérieur à la base du talus, 17 m à partir du 1er étage et de 8, 5 m à 9, 5 m de diamètre intérieur selon les niveaux) ; s'élevant sur 24, 6 m de haut, de la base du talus à l'arase actuelle des murs, elle comporte une cave semi enterrée (ou étage de soubassement) et 3 étages dont les 2 derniers sont à ciel ouvert. Dans la cave, au sol en terre battue, éclairée par deux soupiraux en abat-jour, a été découvert en 1964 un puits de 14 m de profondeur et 1, 2 m de diamètre intérieur. Le sol du 1er étage était en plancher recouvert d'un terradis et de tomettes en terre cuite ; aujourd'hui effondré, il n'en subsiste que les deux fortes poutres qui supportaient les solives ; l'espace intérieur de ce 1er étage est principalement occupé par une grande salle hexagonale couverte par une voûte d'ogive sexpartite avec une clef de voûte sans décor ; les nervures chanfreinées reposent sur des culots à trois pans se terminant en pointe. La salle est éclairée par deux fenêtres à profonde embrasure partiellement meublée de coussièges ; les fenêtres sont équipées d'un simple meneau horizontal ; dans l'ébrasement sud de la fenêtre sud-ouest, une porte conduit à un réduit ménagé dans l'épaisseur de la muraille et percé d'une petite baie d'où l'on pouvait surveiller la porte d'entrée du château fort. Sur le côté est de la salle se trouve une cheminée, non saillante, à manteau segmentaire ; les piédroits et le manteau sont ornés de moulures. A droite de la cheminée, une porte mène à un réduit abritant les latrines ; un important collecteur, également ménagé dans l'épaisseur de la muraille, occupe toute la hauteur de l'édifice, son évacuation passant sous le mur de la tour. Les 2e et 3e étages présentent les mêmes dispositions que le 1er étage ; le deuxième était couvert par un plafond et le troisième par une voûte ; leurs cheminées, détruites, étaient à manteau droit. Ces étages étaient distribués par un escalier en vis en pierre (2, 5 m de diamètre intérieur) partant du couloir d'accès à la grande salle du 1er étage ; mais les marches formant noyau sont écroulées en plusieurs endroits. En face de cet escalier, un autre escalier, coudé, descend vers la cave. Les travaux de dégagement de la basse-cour ont permis de localiser dans l'angle nord-ouest des fours et une écurie.
Historique :
La tour est un exemple d'architecture militaire du XIIIe siècle. La vicomté de Bridiers relevait du suzerain poitevin. Par sa situation, aux marches de la région limousine, au carrefour de la route gauloise de Lyon à Saintes, et de la voie romaine de Bordeaux à Bourges, le château a connu de nombreuses opérations militaires. En 1177, il fut assiégé et pris par Henri II d'Angleterre. En 1356, la bande du Captal de Buch, allié des Anglais, s'en empara. De l'imposant château médiéval subsistent des contours, un pan de muraille et le donjon intact dans son gros oeuvre. L'ensemble avait la forme d'un pentagone. En plus du donjon, quatre tours rondes flanquaient les angles saillants des courtines. L'entrée du château donnait accès à une cour intérieure. En 1202, la tour s'écroula. Le donjon actuel fut construit après cet écroulement. De forme circulaire, il a été élevé au XIIIe siècle et comprenait quatre étages. L'entrée se faisait par une porte à l'arc brisé, au premier étage, au moyen d'un pont-levis qui, baissé, venait s'appuyer sur un escalier de pierre isolé dans la cour. Du premier au troisième étage, les pièces communiquaient par un escalier à vis aménagé dans l'épaisseur des murs. Un escalier droit, également dans l'épaisseur du mur, permet d'accéder du rez-de-chaussée au premier étage. La petite tour située à côté du donjon conservait, vers 1860, des traces de peinture murale qui indiquaient l'emplacement de la chapelle du château.
Le château fort était le siège de la seigneurie de Bridiers, relevant à l'origine du comté de Poitiers ; c'est vers le milieu du Xe siècle qu'est mentionnée pour la première fois cette modeste châtellenie qui deviendra rapidement une des cinq grandes vicomtés du Limousin (elle accèdera au titre de vicomté au XIIe siècle). Vers la fin du XIIe siècle (?) , une première tour aurait été construite sur le site actuel ; elle remplacera progressivement, comme siège de la vicomté, les anciennes mottes de "Las Tours" (à quelques centaines de mètres plus à l'est, cf. dossier ensemble fortifié) ; dans ses "Chroniques de Saint- Martial" de Limoges, Bernard Itier relate que la tour de Bridiers s'écroula en 1202. Elle semble avoir été reconstruite aux XIIIe et XIVe siècles. L'enceinte actuelle, dont l'appareil et l'épaisseur varient, a été réalisée en plusieurs fois. En 1655, à la suite d'un incendie, Henry Pot propriétaire de Bridiers fit refaire les parties hautes du donjon (marché du 1er novembre 1655 avec Martial Pierrefische, maître maçon de Saint-Maurice, pour ..."faire démolition de la charpente et couverture de la grose tour..., et après y faire une voulte en haut d'icelle, pour servir de plate-forme pavée au-dessus de lad. voulte, en bonnes pierres, en sorte que l'eau ne perce point lad. voulte..."). Au XVIIIe siècle, la salle du premier a dû être surbaissée (trace d'enduit) avec un plafond plat ; divers marchés de travaux (1707, 1720, 1758) mentionnent l'existence d'une maison et de 2 granges (disparues) dans la basse-cour. Vers 1840, E.de Beaufort pouvait encore voir des restes de la toiture sur le donjon : "cette masse imposante est surmontée d'une plate-forme avec parapet d'où font saillie quatre grandes gargouilles, et est recouverte d'une toiture en planchons de forme hexagonale, ainsi qu'un lanternon terminal ... L'extrados de la plate-forme est un peu bombé pour l'écoulement des eaux et la couverture qui prend son point d'appui sur la muraille laisse un passage circulaire entre elle et le parapet". Inoccupé et laissé à l'abandon pendant près de deux siècles, le site va subir de nombreuses dégradations : effondrement des parties hautes de la tour, des voûtes et plancher aux 2e et 3e étages, arrachement de marches à l'escalier, effondrement progressif de l'enceinte, démolition du portail de la basse-cour à la fin du XIXe siècle... Racheté par la commune, l'ensemble de l'édifice est en cours de dégagement et de restauration. Depuis 1994, un chantier d'insertion assure le dégagement de l'enceinte, diverses fouilles de bâtiments disparus de la basse-cour (fours, écuries, grange) et une reprise en maçonnerie des parties basses des murs. Au printemps 1997 ont débuté les premiers travaux de consolidation de la tour, déjà mise hors d'eau depuis 1984. Une campagne de restauration de la tour (mise en sécurité de l'ouvrage et dispositif d'ouverture au public) est en cours sous la direction des Monuments historiques.
Périodes de construction :
XIVe siècle, XVe siècle
Propriété de la commune
Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?
Fiche Mérimée : PA00100211
Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-09-16
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