Porte de Puy-Charraud et restes de remparts à La Souterraine

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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
23300 La Souterraine - France

Code Insee de la commune : 23176
Creuse [23] - Guéret - Limousin - Nouvelle-Aquitaine

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
5 Rue du Portail 23300 La Souterraine

Eléments protégés :
Porte de Puy-Charraud et restes de remparts (cad. C 121, 132 ; D 124 ; A 89) : inscription par arrêté du 17 juin 1941

Description :
La porte Saint-Jean, haute de 25 mètres, est à 3 étages et présente 4 niveaux d'élévation extérieure. Au rez-de-chaussée, la porte proprement dite, est voûtée mais démunie de ses vantaux intérieurs et extérieurs ; le 1er étage abritait la chambre des herses et du mécanisme du pont-levis (disparus) ; les ouvertures allongées, pour le passage des bras du pont-levis, ont été obturées ; l'accès au 2e étage se fait à partir du chemin de ronde du mur d'enceinte accolé au flanc sud de la porte et partiellement conservé (l'accès au chemin de ronde se faisant côté ville par un escalier droit en pierre accolé au rempart) ; un escalier intérieur en vis mène du 2e au 3e étage ; celui-ci, en encorbellement sur son côté ouest, est crénelé sur tout son pourtour et couvert par un toit à double croupe arrondie. La porte du Puycharraud, à un seul étage sous une toiture à longs pans, ne présente pas de dispositif à pont-levis ; elle est également démunie de ses vantaux, mais elle présente, du côté ville, une porte à linteau sculpté du XVe ou XVIe siècle donnant sur un escalier en vis. Au front nord, un fragment de rempart (2 mètres d'épaisseur) avec huit corbeaux de mâchicoulis est visible depuis la rue du Guichet ; selon toute probabilité, ce morceau de rempart devait se raccorder vers l'ouest à la porte Saint-Michel (disparue). Un peu plus loin, vers le sud-ouest, dans l'îlot compris entre les rues Saint-Michel, du Four et des Poulettes, l'enquête de l'inventaire a permis d'observer, dans la cave d'une maison au n° 8 de la rue du Four, une épaisse maçonnerie en segment d'arc, pouvant correspondre à une base de tour ; celle-ci pourrait avoir appartenu à la porte Luquet ou porte du Four qui se situerait alors dans un axe rectiligne par rapport à la tour de la Vigne, plus au sud, les limites parcellaires s'alignant parfaitement entre ces deux éléments de fortification (il resterait toutefois à identifier les vestiges de fondation de tour, découverts en 1909 à l'intersection des rues des Poulettes et du Four...) A l'angle sud-ouest de l'enceinte, se trouvent donc les restes (partie basse) de la tour de la Vigne, tour ronde, d'environ 10 mètres de diamètre, avec des murs en moellons d'un mètre d'épaisseur à la base ; de là, part vers l'est une portion de 20 à 30 mètres de mur, maçonné en assises régulières de moellons et raidi tous les 10 mètres environ par un chaînage de pierres de taille.

Historique :
La Souterraine eut plusieurs enceintes successives, élevées au XIIIe siècle et surhaussées au 15e. La première enceinte date du XIIe siècle. Elle fut édifiée par l'abbé de Saint-Martial qui y possédait un monastère. Elle fut rasée en 1207 par Hugues IX de Lusignan, comte de la Marche. Une seconde enceinte fut élevée au XIIIe siècle, Raimond de Gaucelme, abbé de Saint-Martial, ayant rétabli sur la ville l'autorité du monastère en 1226. Les vestiges feraient partie du tracé du XIIIe siècle. Ils forment actuellement un mur de terrasse entre deux niveaux de jardin. Deux portes sont conservées : la porte Saint-Jean et la porte de Puy-Charraud XIVe siècle ?). Cette dernière, construite en granit, se compose d'un passage à rez-de-chaussée entre deux piédroits dont l'un contient un escalier en colimaçon accédant à un ancien corps de garde. Le passage est voûté en berceau surbaissé et se fermait par une porte à cintre brisé garnie d'une herse.
Les premières fortifications auraient été édifiées vers le début du XIIe siècle, probablement à l'initiative des moines de Saint-Martial. Ce premier ensemble fortifié, dit "fortalicium", devait comprendre la première église Notre-Dame, le monastère, le cimetière et une partie haute autour de l'actuelle place du Fort. Aux XIIe et XIIIe siècles, la ville subit de nombreux assauts guerriers qui entraînèrent des modifications : sièges d'Henri II Plantagenêt en 1170 et 1180 ; en 1207, siège par Hugues IX de Lusignan, comte de la Marche, dit Hugues le Brun, qui rase les murs et s'empare de la ville pour 19 ans ; en 1226, l'abbé de Saint-Martial, Raimond de Gau, récupéra la cité et fit relever les remparts en suivant probablement le tracé des fortifications précédentes. Entre 1370 et 1550, l'enceinte aurait été consolidée (et surélevée ?) et agrandie vers le sud-ouest, en une fois ou 2 fois, pour protéger les nouveaux quartiers. Au XVIe siècle (après 1550 ?) , on aménagea une ceinture de fossés accompagnés de palissades. Le nombre de portes n'est pas clairement connu (au moins 6, peut-être 7 ou 8 selon Albert Guillon). Sont attestées, d'une manière sûre, la porte Saint-Michel (rue Saint-Michel) , la porte Luquet pouvant être localisée soit à l'intersection des rues du Four et des Poulettes (vestiges de fondations découverts lors de travaux en 1909 ; mais l'emplacement précis de ces vestiges n'a pas pu être contrôlé) , soit à hauteur du n° 8 de la rue du Four (selon observations de l'enquête d'inventaire) , la porte de la Roudière (attestée en 1780) , la porte Saint-Joseph (attestée en 1780 mais non localisée) , la porte Saint-Jean (dite aussi porte de Breith, de Lavaud, de Notre-Dame, ou encore de la Prison) , la porte du Puycharraud ou du Portail ; une porte de "chez l'Hébrette" est mentionnée en 1779, mais on ne sait pas s'il s'agit d'une porte particulière ou d'une porte déjà citée. L'enceinte comportait en outre 5 tours si l'on en croit Albert Guillon : la tour du Brigandon, dont l'emplacement est inconnu, la tour de la Font aux Moines, dont le nom n'a pas été conservé (peut-être s'agit-il de la tour de "la Tournelle" que les moines obtinrent de fermer à clef en 1530) , la tour de Monseigneur Etienne La Martine, la tour du Piquand ou du Piquant qui se trouvait entre la rue de Lavaud et le marché au blé et enfin la tour de la Vigne dite aussi tour de l'Espion, du Grondeur ou du Guetteur. Dès le XVIIe siècle, les fossés furent peu à peu comblés et transformés en rues. En 1779, le bureau des Finances de la Généralité de Limoges fait dresser le plan des remparts subsistant afin de les vendre. L'enceinte fut rasée à partir de 1790, la porte de la Roudière en 1813, la porte Saint-Michel en 1824. Ne subsistent plus aujourd'hui que les 2 portes, Saint-Jean et du Puycharraud, la tour de la Vigne et quelques vestiges de murs d'enceinte (sur le tracé de l'enceinte de 1226) ; la porte Saint-Jean, remaniée plusieurs fois depuis le XIIIe siècle, probablement surélevée vers la fin du XVe siècle, a servi de prison jusqu'en 1800 ; elle a été classée monument historique le 30 juillet 1920 et la porte du Puycharraud a été inscrite le 17 juin 1941. Les vestiges des murs qui n'ont pas été démolis au XVIIIe siècle, ont été intégrés dans des constructions successives et ne se découvrent que difficilement ; un parement de courtine du front sud était encore visible au côté nord de la place Montaudon-Bousseresse dans les années 1990, mais des constructions intempestives le dissimulent à nouveau.

Périodes de construction :
XIIIe siècle

Propriété de la commune ; propriété privée

Informations pratiques de visite ou services :

Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?

Fiche Mérimée : PA00100209

Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-09-09

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