Château et abbaye Notre-Dame de Clairefontaine à Polaincourt-et-Clairefontaine

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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
70210 Polaincourt-et-Clairefontaine - France

Code Insee de la commune : 70415
Haute Saône [70] - Vesoul - Franche Comté - Bourgogne-Franche-Comté

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
5168 Clairefontaine 70210 Polaincourt-et-Clairefontaine

Eléments protégés :
Façades et toitures ; vestibule et galerie Nord du bâtiment central (cad. E1 28 ; E2 39) : inscription par arrêté du 20 octobre 1971

Description :
Bâtiment monastique entre cour à l'ouest, flanquée d'anciens corps de communs, et jardins en terrasse à l'est, et en fond de vallée vers le sud. L'édifice est composé de l'ancien bâtiment monastique, quartier des religieux, devenu maison des propriétaires de la faïencerie au XIXe siècle, aujourd'hui services administratifs, bureaux des médecins et divers ateliers de l'hôpital ; d'anciens communs à l'ouest ; l'ancien grenier-blanchisserie au nord ; les anciennes écuries ; l'aile ouest qui intègre le portail du XVIIIe siècle ; l'ancien moulin.
Il ne semble subsister des bâtiments industriels qu'un édifice à un étage carré, couvert d'un toit à longs pans, construit au sud de la cour en U. Les bâtiments du XVIIIe siècle de l'ancienne abbaye, protégés au titre des Monuments historiques, sont construits en pierre de taille de grès et couverts de toitures à croupes.

Historique :
L'abbaye Notre-Dame de Clairefontaine, fille de Morimond, a été fondée par Guy de Jonvelle en 1131. Des religieux venant de l'abbaye mère se seraient installés en juin 1733. Nous ne connaissons rien des premiers bâtiments. L'église existait en 1175, à cette date elle reçut la sépulture de Etienne comte de Traves et d'Auxonne. Le couvent a souffert des différentes guerre au fil des siècles, depuis le XIVe et la peste de 1349, les guerre de Louis XI, les troupes de Tremblecourt en 1595, jusqu'aux Suédois en 1636. En 1644 on le décrit ruiné. A partir du XVIIe, des travaux d'agrandissement et de rétablissement du choeur peinent à avancer. Puis la maçonnerie ainsi que la nouvelle charpente et la couverture en tuile sont refaits. Entre 1690 et 1707, des travaux importants viennent complété le corps du bâtis : reconstruction de l'aile des dortoirs, la réfection de la couverture de trois ails du cloître et du pavage, réparation sur le quartiers des hôtes et le réfectoire, réfection complète de la couverture de l'église. Durant la période révolutionnaire, des villageois d'alentour ont envahi l'abbaye et se sont fait remettre les archives. En 1790, le monastère est expertisé, tant mobilier qu'architectural. L'ensemble des bâtiments a été acheté en 1793 par Jean-François Estienne qui s'associe avec Charles Henriot pour fondé une verrerie. celle-ci s'arrête en 1802-1803. Jean-François Estienne fonde ensuite avec ces trois beaux-frères une faïencerie qui fermera ses portes en 1932. La même années, le bâti est vendu ainsi que ces installations puis en 1938, Clairefontaine est transformée en hôpital psychiatrique.
Fondée en 1131, l'abbaye cistercienne de Clairefontaine est entièrement reconstruite à partir de 1711. Elle est vendue comme Bien national en 1793 au négociant Jean-François Estienne, qui y établit, associé au sieur Charles Henriot, une verrerie autorisée par un arrêté du Directoire du 28 août 1798. La manufacture produit du verre blanc et de la gobeleterie, mais périclite rapidement et ferme ses portes en 1802 ou 1803. J.F. Estienne s'associe alors avec ses trois beaux-frères, Pierre-Etienne et Charles-Philippe Révillout, et Joseph Jacquot, pour fonder une faïencerie, dont le four est allumé en 1804. Le moulin Ruby, établi à 500 m en aval sur le ruisseau de la Cité, sert d'atelier pour le broyage des matériaux. La faïencerie est qualifiée de "fabrique de cailloutage" en 1814. A la mort de J.F. Estienne en 1833, l'établissement est dirigé par Jean-Baptiste Rigal (époux de sa nièce), lequel abandonne progressivement la fabrication de "cailloutage" pour produire de la porcelaine opaque à décor imprimé. La valeur des produits atteint 21 000 F en 1843. Emile Rigal succède à son père Jean-Baptiste en 1860, associé à son beau-frère Jules Sanejouand. En 1869, l'établissement produit de la faïence fine blanche, dite "porcelaine opaque", et de la faïence fine jaune, dite "grès Nankin", pour une valeur annuelle de 120 000 à 125 000 F. Vers 1875, l'arrivée d'un décorateur de Sèvres, Victor Ameline, correspond à une période d'élargissement de la production : porcelaines opaques, barbotines, émaux-ombrants, faïences fines. La faïencerie de Clairefontaine est récompensée à l'Exposition universelle de 1878 pour sa collection d'articles en émaux majoliques et un service de table Indiana de forme octogonale. Entre 1876 et 1879, la fabrique fournit des faïences blanches (biscuits cuits non décorés) pour les artistes nancéiens Charles et Emile Gallé. Au départ d'Emile Rigal pour la faïencerie de Salins en 1885, Jules Sanejouand s'associe à son gendre Léon Graves et crée la société en nom collectif Sanejouand et Cie, devenue Sanejouand-Graves en 1889. L. Graves exploite seul la faïencerie à partir de 1890 et lui donne un développement conséquent en la modernisant (mécanisation). Les communs de l'abbaye sont délaissés au profit de nouveaux ateliers et installations (four, hangar, "bâtiment pour les émaux", maison) construits à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Léon Graves se spécialise notamment dans la fabrication de services de table de prix modeste. A sa mort en 1913, l'entreprise est gérée par sa veuve, née Mathilde Lenoble, sous la raison sociale Veuve Graves. Mise en difficulté suite à la crise des années 1929-1930, la fabrique est vendue en 1932 au Consortium des Faïenceries de France qui transfère les installations à Choisy-le-Roi et ferme l'établissement. Les bâtiments ont été achetés en 1938 par les Hôpitaux de Seine-et-Marne, via la Société Asile de Saint-Rémy, et convertis en hôpital psychiatrique. Ils ont conservé la même vocation et sont aujourd'hui la propriété de l'Association hospitalière de Franche-Comté. La plupart des vestiges de la manufacture ont été détruits (cheminée, chaufferie), rendant difficile la lisibilité industrielle du site. Le logis principal de l'ancienne abbaye a été inscrit à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1971. En 1846, la manufacture compte un four de cuisson, deux fours de séchage, cinq meules à broyer et sept tours à mouler. En 1862, remplacement des fours à bois par des fours à houille. Mention d'un moteur hydraulique de 6 ch en 1873 et d'une machine à vapeur en 1893. Présence d'une roue hydraulique et d'une machine à vapeur Brosse (Paris) de 25 ch en 1904, et d'une chaudière à vapeur Scheidecker et Kohl (Lure-Thann) en 1908. Introduction de la peinture à l'aérographe vers 1905. La faïencerie emploie une dizaine d'ouvriers à ses débuts, 25 personnes en 1846, et 53 hommes et 15 enfants en 1873. Les effectifs montent à 86 hommes, 27 femmes et 39 enfants en 1893, et 75 ouvriers pendant la Première Guerre mondiale.

Périodes de construction :
2e moitié XVIIe siècle

Propriété d'une société privée

Informations pratiques de visite ou services :

Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?

Fiche Mérimée : PA00102252

Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-08-13

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