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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
33 rue du Maréchal-Lefebvre
67100 Strasbourg - France

Code Insee de la commune : 67482
Bas Rhin [67] - Strasbourg - Alsace - Grand Est

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
74 B Rue de la Plaine des Bouchers 67100 Strasbourg

Eléments protégés :
Bâtiment (1) achevé abritant les bancs d'essai et d'entretien de moteurs d'avion (cad. ER 265/62, 266/62) : inscription par arrêté du 14 janvier 1993

Description :
Le site Junkers, qui disposait d'un embranchement ferroviaire, se composait d'un grand transformateur électrique, implanté dans la même rue, et de 2 bâtiments de plan carré, de près de 8 mètres de hauteur pour près de 60 mètres de côté. Ils sont surmontés de tourelles d'échappement (de section carrée) et couverts de béton et d'un matériau synthétique. Chacun des 2 bâtiments principaux est constitué de 6 modules, autonomes du point de vue de la construction et de la circulation (l'un des 2, resté inachevé, n'a jamais été exploité). Chacun des modules se partage entre un local technique central distribuant 2 salles pour les essais de moteurs (avec fenêtre de visite). Des traces d'installations de portage subsistent, ainsi que de rails au sol. Ensemble constitue un exemple caractéristique d'architecture fonctionnelle, la construction modulaire autorisant, en théorie, une extension illimitée. Les locaux sont accessibles depuis l'extérieur et depuis l'intérieur, grâce à un axe de distribution central et des escaliers droits à cage ouverte. Ces bâtiments présentent une grande unité de forme et de matériaux : les sols sont bétonnés, les dalles sont en béton armé garni de hourdis de brique ; les murs sont en petit appareil de brique maçonnée recouverte, du côté des salles d'essais, de pièges à sons composés de briques creuses disposées en damier. L'ensemble est dans un bon état de conservation mais de nombreuses traces d'infiltrations par les toitures sont visibles.

Historique :
Remontant à 1911, l'important site industriel de l'usine d'automobiles d'Emile Mathis, à Strasbourg-Meinau, est réquisitionné dès le début de la Deuxième Guerre mondiale par la firme Junkers, l'un des principaux constructeurs aéronautiques d'Allemagne. Pour la production et la révision de moteurs de bombardiers et d'avions de chasse, deux ensembles de Prüfstand (bancs d'essai) sont construits à partir de 1941, dessinés vraisemblablement par un ingénieur de Junkers au siège de la firme, à Dessau. Le bâtiment I, werk M, le seul achevé, survit aux bombardements de mai et août 1944, et les douze bancs d'essai, chacun comportant deux tours rectangulaires ouvertes, sont utilisés jusqu'en 1951 par l'Arsenal de l'aéronautique, basé à Châtillon-sous-Bagneux (92) , le reste de l'ancienne usine Mathis étant occupé par les automobiles Citroën. Le deuxième ensemble de bancs d'essai, demeuré inachevé, a été démoli, comme les deux tours de refroidissement qui complétaient l'installation. Les bancs d'essai subsistants sont occupés depuis 1978 par une entreprise de location d'engins de travaux publics.
Les deux ateliers ayant abrité les bancs d'essai de la firme Junkers und Motorwerke (siège A. Dassau, Saxe) furent établis en 1941 - et après séquestre - sur un terrain occupé avant la guerre par l'usine de construction automobile Mathis. Le site industriel fut alors converti en usine de guerre travaillant pour la Luftwaffe. L'un des deux ateliers entra en activité, l'autre resta inachevé. La firme Junkers und Motorwerke exploitait également une unité de production d'armement à Illkirch-Graffenstaden. Désaffectés au lendemain de la guerre, les bancs d'essai de la Meinau ne furent réoccupés qu'en 1978 par la société Sirco-Locarest, qui les utilisent depuis comme garages pour ses engins de chantier. Le bâtiment inachevé a été démoli après inventaire, l'autre a été restauré et réapproprié sans modifications significatives de sa configuration initiale. 3500 personnes travaillaient pendant la guerre sur le site de la Plaine des Bouchers (Meinau). Au total, Junkers und Motorwerke employait 10 000 personnes.

Périodes de construction :
2e quart XXe siècle

Propriété d'une société privée