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Monument Historique
Adresse renseignée dans la base Mérimée :
8 rue Gonsalve-Pertusier
25500 Morteau - France
Code Insee de la commune : 25411
Doubs [25] - Besançon - Franche Comté (Bourgogne-Franche-Comté)
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
8 Rue Gonsalve Pertusier 25500 Morteau
Eléments protégés :
La cage d'escalier en totalité (cad. AA 492) : inscription par arrêté du 23 avril 2012
Description :
L'immeuble est en moellons calcaires enduits, avec des briques pour son pan coupé à l'angle des rues Pasteur et Pertusier. Il comporte un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, deux étages carrés et un étage en surcroît, desservis par un escalier dans-oeuvre tournant à retours (en béton puis en bois entre les deux derniers niveaux). L'étage de soubassement a un couvrement de voûtains en berceau en briques grises maintenus par des poutres métalliques. Les baies sont majoritairement en arc segmentaire à encadrement en briques silico-calcaires et la face sud présente des fenêtres horlogères au rez-de-chaussée surélevé, accessible par un escalier extérieur symétrique en maçonnerie.
Historique :
Cet édifice, construit en 1900, est l'uvre de l'entrepreneur Jean Giletti. Il se compose d'un soubassement, d'un rez-de-chaussée et de deux étages. La façade rue Pasteur et l'angle coupé présentent des balcons avec garde-corps en ferronnerie, comme l'escalier extérieur sur cour qui donne sur l'escalier intérieur. Celui-ci se distingue par son décor peint. Ainsi, de grands rideaux à frange, peints en trompe l'il sur les côtés de la cage d'escalier, sont soulevés par des cordons pour offrir à la vue des paysages pittoresques ou de la végétation. Des médaillons entre deux masques sont visibles dans les montées de l'escalier ainsi que des trophées aux paliers et repos.
L'entrepreneur Jean Giletti (né en 1866 à Curino, dans le Piémont, Italie), achète le 19 février 1900 une parcelle de terrain à Alexandre Estignard (1833-1918), ancien homme politique demeurant au 25 rue du Clos à Besançon et propriétaire de la Grande Fabrique d'Horlogerie de Morteau (fondée en 1879-1880 par Elie Belzon). D'origine italienne, Giletti a été naturalisé Français le 28 septembre 1893. Il construit en 1900-1901, sur ce terrain, un immeuble respectant l'obligation faite aux bâtiments prévus à cet endroit de présenter un pan coupé sur le carrefour des actuelles rues Gonsalve Pertusier et Pasteur (c'est aussi le cas de celui qui, au 9 rue Pertusier, lui fait face sur la diagonale et a été acquis par la cartonnerie Pfahrer). Il en fait décorer la cage d'escalier en 1901 par le peintre François Coppa (date et signature portées), installé rue du Parc à La Chaux-de-Fonds (Suisse). Vendu aux enchères le 29 mai 1905, l'immeuble est acquis par Estignard, à la recherche de logements pour son personnel. Il est cédé le 19 juin 1918 à l'horloger Alphonse Petit (1871-1949), beau-père de l'horloger Charles Leibundgut, qui sera par la suite signalé au 13 rue des Corvées, puis revendu le 9 janvier 1926 au professeur de musique Charles Reuille (1876-1954) : maison "en pierre couverte en tuile, magasins ateliers et appentis avec rez-de-chaussée, appartements au premier et au deuxième, caves, grenier, sol, cour mitoyenne, jardin". Il abrite au milieu du XXe siècle, au rez-de-chaussée, la fabrique de montres des Etablissements Aris, Sarl (au capital de 1 000 000 F) disposant d'un bureau de vente au 76 rue du Temple à Paris et concessionnaire des montres suisses Marvin. A sa création (en 1928 apparemment), cette société est une Sarl (capital 500 000 F), établie dans la capitale au 76 boulevard de Sébastopol et exploitant les marques A.I. et Aris. Elle a succédé à la Maison Arthur Israël, affaire parisienne fondée en 1865 et dont un papier à en-tête de 1923 signale qu'elle dispose d'une fabrique à Villers-le-Lac : elle y est vraisemblablement associée avec l'industriel Marius Anguenot, à la tête de la Fabrique de la Perrière, qui a déposé la marque Aris le 17 mai 1923. A Morteau, au début des années 1950, les Ets Aris sont dirigés par Louis Reymond (1905-1977), fils de Robert Louis Reymond (1885-1963) qui, né à Saint-Imier (canton de Berne, Suisse), est agent en douane et horloger à Morteau. Louis est frère d'horlogers : Robert (1910-?) - installé à Paris -, Maurice (1913-1975) et Hugues (1917-1998) ; il est aussi le beau-frère d'André Seguin, autre horloger mortuacien. On ne sait à quelle date disparaît cette entreprise qui, par la suite, cède la place à un comptable (M Jolivet). Le rez-de-chaussée accueille actuellement un magasin de tatouage et piercing, les étages des appartements. La qualité du décor peint de sa cage d'escalier lui a valu d'être protégée au titre des Monuments historiques en 2012.
Périodes de construction :
1er quart XXe siècle
Architecte ou maître d'oeuvre :
Giletti Jean (entrepreneur)
Propriété privée
Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?
Fiche Mérimée : PA25000076
Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2025-06-10
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