Manufacture des Trois-Tours à Tours

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Monument Historique Manufacture des Trois-Tours situé à Tours

Crédit photo : Jules78120 - Sous licence Creative Commons

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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
35 rue Paul-Bert
37100 Tours - France

Code Insee de la commune : 37261
Indre et Loire [37] - Tours - Centre - Centre-Val de Loire

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
35 Quai Paul Bert 37100 Tours

Eléments protégés :
Les bâtiments (cad. BZ 67) : inscription par arrêté du 2 décembre 1999

Description :
Le site est densément construit selon un plan simple et fonctionnel. Les ateliers sont répartis sur trois niveaux avec une cour centrale servant de stockage mais aussi de source de lumière. L'usine a grandi par ajout de bâtiments dans un espace réduit ou par reconstruction partielle. Ces grands ateliers, construits expressément pour abriter les métiers Jacquard, avec de hauts plafonds et des planchers solides, sont reconnaissables à leurs nombreuses grandes baies destinées essentiellement à l'éclairage. Ils sont à deux étages avec comble. La façade sur cour présente un corps central et deux ailes latérales en léger retrait et une différence de traitement des ouvertures, en plein-cintre au rez-de-chaussée, à linteau droit dans les niveaux supérieurs, les niveaux étant matérialisés par les bandeaux. L'ensemble est régulier et la construction en pierre de taille soignée.

Historique :
La manufacture, créée en 1829, fut établie en 1841 dans l'ancien relais de poste "Au lion d'or", dont l'adresse était au n°33 (puis 25) du quai de Saint-Symphorien. Ce bâtiment, à l'origine simple hôtel particulier, remonte en partie au XVIIIe siècle. Fey et Martin, les fondateurs, réutilisèrent ce bâtiment pour le bureau de direction et les logements. L'aile en retour située à l'est et celle, plus basse, située à l'ouest à usage d'écurie puis transformée en atelier, sont l'une et l'autre postérieures. En effet, elles empiètent l'une et l'autre sur le décor de piles ornées de bossages en table qui ornait la façade sur cour. Le grand atelier du fond de la cour date très probablement de 1853, date à laquelle patrons et ouvriers tisseurs fêtèrent l'inauguration de l'agrandissement des ateliers. Cet édifice présente un long corps central flanqué de deux courtes ailes situées dans sa continuité. On remarquera que les moulures de l'extrémité ouest sont sensiblement plus larges et que le raccord de toiture est visible, ce qui laisse supposer que cette partie peut être postérieure au reste du grand atelier : elle renferme des ateliers coupés des autres par un mur de refend. En 1890, un nouvel atelier à structure métallique fut construit par l'architecte Guérin, de l'autre côté de la rue Losserand. Il sert aujourd'hui de remise. Enfin, en 1903, un dernier atelier appelé le Ciment, couvert de sheds, fut édifié à l'ouest de la cour, dans la dernière partie nouvellement acquise par les associés, qui acheva de fermer la cour centrale. La manufacture s'est développée avec l'invention de la mécanique Jacquard, adaptée aux vieux métiers à bras, qui permettait de fabriquer des étoffes de soie tissées en grande largeur (130 cm). Elle a également diversifié la production à des tissus imprimés à la planche. La modernisation provoquée par l'adoption de la mécanique Jacquard a entraîné une recomposition de la structure des fabriques de soieries : cette structure est passée d'un système d'ateliers familiaux à une concentration en grandes manufactures. Cela répondait à une volonté d'amélioration de la production et de la surveillance. Il devenait possible de regrouper les différents types de métiers à tisser afin de diversifier à la demande la production de tissus. La proximité de Tours par rapport à Paris permettait d'assurer des transports rapides vers la capitale par diligences, puis par chemin de fer. Aujourd'hui, la société suit en stock, édite ou réalise des reproductions d'étoffes tissées ou imprimées. Ses archives regroupent des milliers de références réalisées ou acquises par la société depuis sa création, couvrant une période allant du XVIIe siècle à 1930. L'outil de production, classé parmi les Monuments historiques, est quasiment artisanal et encore constitué de métiers à bras. La plus grande caractéristique présentée par la Manufacture des trois Tours est le fait que celle-ci ait conservé depuis sa création in situ en 1841 la plupart des bâtiments qui ont été construits par les propriétaires successifs. Cela éclaire la conception traditionnelle de l'architecture industrielle qui commençait par réoccuper des ensembles déjà existants (le bâtiment parallèle au quai) avant de concevoir un projet de construction fonctionnelle et centralisée (le grand atelier) , puis, le besoin d'extension se faisant sentir, finissait par adopter une structure et des matériaux modernes (atelier recouvert de sheds).
La manufacture des Trois-Tours reprit la tradition de la soie qui avait périclité au XVIIe siècle à Tours. Ses produits sont utilisés dans de nombreux palais. Elle est créée en 1829 par Fey et Martin pour la fabrique d'étoffes d'ameublement. Elle fut établie dans un hôtel particulier du XVIIIe siècle devenu ensuite relais de poste "Au Lion d'Or" dont l'adresse était alors au n°33 quai Paul-Bert. La raison sociale devint "Démonté et Poirier" en 1875, "Combé et Delaforge" en 1898, puis "Combé, Delaforge et Le Manach" en 1906 et enfin "Le Manach Georges SA" depuis 1919. L'emplacement actuel est au 35 quai Paul-Bert s'étendant à l'arrière rue Losserand. Le métier Jacquard est installé rapidement. Celui-ci fut breveté en 1801 par Joseph-Marie Jacquard (1752-1834) qui avait introduit des cartons perforés de grande largeur (1m30) permettant le tissage de soierie de grandes dimensions. Ce nouveau métier permit de diversifier la gamme des modèles tout en réalisant une économie de main-d'oeuvre par rapport au métier traditionnel. Mais l'usine a aussi fabriqué des tissus imprimés à la planche. L'essentiel du bâti, c'est-à-dire des ateliers, date du milieu du XIXe siècle (entre 1841 et 1856), leur inauguration est fêté en 1853. Rue Losserand, un atelier à structure métallique fut construit par l'architecte Guérin et sert de remise. Elevés avant 1903, quelques bâtiments sont des halles accolées dont le principe apparaît dans l'architecture industrielle en 1820-1830, des sheds dispensant plus de lumière sont ajoutés ensuite. Enfin, quelques modifications et adjonctions ont touché une faible partie de la fabrique après la Première guerre mondiale.

Périodes de construction :
2e moitié XIXe siècle, 1er quart XXe siècle

Architecte ou maître d'oeuvre :
Guérin (architecte)

Propriété d'une société privée

Informations pratiques de visite ou services :

Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?

Autres photographies :



Fiche Mérimée : PA37000006

Mobilier classé Monument Historique conservé dans l'édifice :


Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-11-04

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