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Crédit photo : PIERRE ANDRE LECLERCQ - Sous licence Creative Commons

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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
Rue de la mairie
59190 Staple - France

Code Insee de la commune : 59577
Nord [59] - Lille - Nord Pas de Calais - Hauts-de-France

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
183 Contour de l'Eglise 59190 Staple

Eléments protégés :
L’église Saint-Omer en totalité, à l’exception de la sacristie. L’ensemble est situé rue de la mairie et contour de l’église, sur la parcelle n°623, figurant au cadastre section B : inscription par arrêté du 25 mars 2022

Description :
L'église, entourée du cimetière, se situe au centre du village. Des rues ceinturent l'ensemble. Orienté est-ouest, l'édifice a conservé sa volumétrie datant de la reconstruction du XVIe siècle. C'est une église-halle comprenant une large nef à trois vaisseaux indépendants. Le vaisseau sud consiste en cinq travées régulières percées chacune d'une baie à arc brisé garnie d'une large verrière à remplage flamboyant. Il se termine par trois pans dont deux pans visibles (le premier, oblique, est percé d'une baie et d'une verrière, le second, droit, a son ouverture comblée) et un pan qui semble se fondre dans le vaisseau central. Sept contreforts épaulent son élévation. Les travées du vaisseau nord sont plus irrégulières : sept contreforts marquent leurs séparations, mais les baies, semblables à celles du côté sud, ne sont que quatre. Cette asymétrie s'explique : la cinquième travée (en partant de l'ouest) est plus large que les autres. Enfin, comme pour l'élévation sud, deux pans complètent le vaisseau à l'est, l'un garnie d'une verrière, l'autre droit et sans ouverture. Enfin, le vaisseau central s'avance légèrement du côté occidental et se termine par un chœur polygonal à cinq pans meublé de cinq verrières. La façade occidentale, formée par les pignons découverts des trois vaisseaux, présente une mise en œuvre simple. Les deux vaisseaux latéraux sont garnis d'une baie meublée d'une verrière à quatre lancettes inscrite dans un arc brisé. La date de 1737 s'affiche sur le pignon du vaisseau nord. La partie centrale, en légère saillie, comprend une porte bâtarde surmontée d'un oculus. La tour de clocher, de plan carré, se trouve au-dessus de l'entrée occidentale, sur le vaisseau central. Elle est flanquée d'une tourelle octogonale contre son angle nord-ouest, dont le dernier étage est pourvu de baies en arc plein cintre. La tour est en outre percée de quatre baies géminées surmontées d'un oculus et inscrites dans un arc brisé. Elles sont pourvues d'abat-sons. Sous la corniche de la tour, une frise d'arcatures parcourt les quatre faces de la façade. Au sommet, une galerie d'arcades ouverte permet de circuler. Enfin, une flèche octogonale la couronne. Celle-ci est percée de lancettes surmontées chacune d'un oculus trilobé et couronnées d'un arc brisé. Les maçonneries de l'édifice sont principalement en brique. Le grès ferrugineux des Flandres est toutefois employé dans certaines parties de l'édifice, comme dans les murs du vaisseau central : à l'est pour le chœur et leurs contreforts et à l'ouest pour la façade occidentale. Ce matériau se retrouve également dans les maçonneries de la façade occidentale du vaisseau nord. La pierre se retrouve en outre dans le pignon découvert occidental du vaisseau sud ainsi que sur la flèche du clocher. Les toitures des vaisseaux, toutes couvertes d'ardoise, sont indépendantes. Les toits sont à longs pans et pignons découverts en façade occidentale, tandis qu'ils sont à croupe polygonale côté oriental. Il n'a pas été possible de rentrer dans l'édifice afin d'en étudier l'intérieur.

Historique :
L'église Saint-Omer de Staple appartient à la typologie des églises halles ou hallekerke. La généralisation de cette forme typique du Westhoek est représentative de l'histoire mouvementée de la région, car liée à la reconstruction d'édifices vandalisés au XVIe lors de la guerre des Gueux. Sur le plan formel, ces églises intègrent souvent des parties ou matériaux romans. Les parties édifiées lors de la reconstruction témoignent de la persistance du style gothique dans la région jusqu'au XVIIe siècle. Elles adoptent l'emploi de larges baies incolores et de volumes intérieurs très aérés, couverts par des voutes charpentées plutôt que maçonnées. Seules différences notables, les matériaux et la polychromie qui en découle : briques de sable dans la Flandre maritime, briques rouges ou calcaire dans les terres du Houtland. Le décor intérieur des hallekerkes est en général de belle qualité, et représentatif de l'évolution du goût car embelli en continu au fil des siècles. C'est le cas à Staple, et deux séries de protections au titre des objets, détaillées plus haut, ont d'ailleurs reconnu son intérêt dès 1970. Edifice qui a fait l'objet de réparations régulières tout au long des siècles pour en assurer le préservation, l'église de Staple a pour sa part été remanié plusieurs fois entre les XIIe et XIX siècles. L'ensemble est cependant très cohérent, sa volumétrie restant celle de la reconstruction débutée au XVIe siècle. Elle présente par ailleurs un intérêt certain, en tant qu'exemple représentatif des églises halles flamandes du Westhoek, qui se caractérisent par des campagnes d'agrandissement et de reconstruction sur une base romane, avec l'emploi de matériaux locaux (grès et brique), un vocabulaire gothique conservé par les restaurations et embellissements du XIXe siècle, lesquels sont eux-mêmes de belle qualité (en particulier les vitraux de Latteux et Bazin), et des formes de décor typiquement flamandes (vitraux incolores et à l'extérieur motifs et inscriptions en brique contrastantes).
La généralisation de la forme de l'église-halle ou hallekerke dans le Westhoek est représentative de l'histoire mouvementée de la Flandre car liée à la reconstruction d'édifices vandalisés au XVIe siècle pendant la révolte des Gueux (1566-1568). L'église-halle de Staple connaît des campagnes d'agrandissement et de restauration sur une base romane préservée avec l'emploi de matériaux locaux (grès, brique), un vocabulaire gothique conservé par les restaurations et embellissements du XIXe siècle - de belle qualité, les vitraux de Latteux et Bazin par exemple - et des formes de décor typiquement flamandes (vitraux incolores, motifs et inscriptions en brique contrastantes à l'extérieur...).L'édifice a fait l'objet de réparations régulières au fil des siècles. Une carte postale du début du XXe siècle montre que le vaisseau central est couvert d'une fausse voûte lambrissée en berceau brisé.

Propriété de la commune