Bibliothèque de l'université de Nanterre, actuelle Université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense à Nanterre

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Architecture Contemporaine Remarquable Bibliothèque de l'université de Nanterre, actuelle Université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense situé à Nanterre

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Label Architecture Contemporaine RemarquableLabel Architecture Contemporaine Remarquable

Adresse renseignée dans la base Mérimée :
2 allée de l'Université
92000 Nanterre - France

Code Insee de la commune : 92050
Hauts de Seine [92] - Nanterre - Ile de France (Ile-de-France)

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
6 Allée de l'Université 92000 Nanterre

Description :
Le projet, construit sur un terrain de 2 hectares comprend quatre corps de bâtiment rectangulaire répartis autour d’un bâtiment central de plan carré. Ces quatre édifices, élevés sur deux niveaux, sont réservés aux salles de lecture qui adoptent un plan libre afin de permettre une adaptation des usages. L’aile ouest est réservée à la bibliothèque de documentation internationale contemporaine et l’appartement du conservateur en chef de la bibliothèque, l’aile nord à la faculté de Lettres, l’aile est aux facultés de Lettres et de Droit. Enfin, l’aile sud renferme la seconde partie du fonds de la faculté de Droit. Ces bâtiments sont reliés entre eux par des escaliers de liaison développés sur trois niveaux entièrement vitrés. Au centre, mais désaxée par rapport au plan des bâtiments de lecture, se dresse une tour de quatorze niveaux. La tour a un noyau central en béton armé pour aider à la stabilité de l’élévation. Cette cage est entourée d’une structure métallique avec tubulures diagonales en façade empêchant toutes torsions de la structure. L’élévation de la tour comprend des niveaux inégaux en hauteur. Les niveaux les plus hauts (4,40 m) peuvent ainsi être dédoublés. Les planchers bas des étages courants ont été dimensionnés afin de pouvoir supporter deux niveaux de magasins. Le plancher intermédiaire, léger, est supporté par des étagères qui plombent d’un niveau à l’autre. Cet édifice abrite les magasins, deux niveaux de services communs et les appartements des concierges. Du hall, réservé au public, partent trois passerelles (un seul niveau) conduisant aux ailes ouest, nord et sud. La tour est précédée d’une vaste esplanade constituée de dalles « Basaltine » gris foncé offrant un motif de disques tronqués (gris clair) et entourée d’un jardin intérieur en gradins passant sous les passerelles reliant la tour aux ailes. Pour la réalisation de son programme, Edouard Albert, assisté de François Maroti et de l’ingénieur Serge Ketoff, a recours à la préfabrication et à un type de béton particulier, le « schokbeton » mis en œuvre en façades. Les ailes sont couvertes d’une succession de coques concaves dont le dessin se retrouve à l’intérieur dans les ondulations des plafonds des salles de lecture (niveau supérieur). Mais le métal est également omniprésent dans cette réalisation. En tant qu’héritier du rationalisme constructif, Albert opte pour une lisibilité de la structure où le motif structurel devient également un motif graphique, esthétique. Les profilés tubulaires assemblés par soudure, formant les poteaux des façades et les contreventements, créent ainsi une composition graphique, au tracé ordonné, mais non répétitif. A l’intérieur, on remarque la grande attention accordée au traitement des escaliers suspendus en lamellé-collé, qu’ils soient rampe sur rampe ou à double révolution, dont les dessins sont particulièrement remarquables. Le soin apporté est particulièrement visible dans la réalisation des mains courantes en tôle de laiton pliée dont les pommeaux de départ et d’arrivée ont été dessinés avec le plus grand soin. On observe dans l’œuvre d’Albert une tentation pour la synthèse des arts. Selon François Maroti, l’intention était aussi de mêler deux fonctions en un seul élément « à l’image des arcs-boutants dans le gothique, qui jouent à la fois un rôle structurel et d’écoulement des eaux ». Ce principe a été appliqué à plusieurs reprises dans la bibliothèque universitaire, tels que les rampes des escaliers droits qui éclairent les marches, les structures métalliques en façade des ailes qui collectent également les eaux de toitures ou encore les ouvrages qui ont fonction d’œuvres d’arts. En outre, bien qu’échappant à la procédure du 1 % artistique, l’intégration des arts plastiques fait, ici plus qu’ailleurs, partie intégrante de l’ensemble. Les architectes ont proposé de faire intervenir les artistes en tant que sous-traitants des entreprises. D’où des interventions plastiques directement dans les ouvrages construits comme en témoignent le tracé sinueux et abstrait du réseau de chauffage qui semble léviter sous le plafond du hall de la tour centrale (Jean Claude Bédard) ou les motifs abstraits des éléments préfabriqués du soubassement des ailes dessinés par Anne Albert-Courtine, fille de l’architecte.

Historique :
Afin de faire face à l’accroissement du nombre d’étudiants et ainsi désengorger les locaux historiques de la Sorbonne, le ministère de l’Education nationale décide la création de deux nouvelles facultés de l’université de Paris (Droit et Sciences humaines), implantée à l’ouest de Paris. Le site proposé est un ancien parc d’aviation militaire. Ce dernier a été cédé au ministère de l’Education nationale pour y édifier le nouveau campus universitaire qui doit accueillir dès l’origine près de 15 000 étudiants. Le terrain est bordé au nord par la « rue de Rouen » (actuelle D914), à l’est par la voie de chemin de fer, au sud, « par le tracé de la grande voie PARIS-SAINT-GERMAIN (actuelle autoroute A14) et à l’ouest par l’avenue de la République, longeant elle-même l’autoroute A86. L’ensemble, qui s’étend sur 32 hectares, ouvre ses portes aux étudiants en 1964. Si la plupart des installations nécessaires à la vie sur le campus (restaurant, résidences universitaires, facultés, équipements sportifs) entrent en fonction cette année-là, la bibliothèque universitaire n’est quant à elle achevée que quatre ans plus tard. Dès le 15 mars 1963, Edouard Albert, qui commande depuis 1962 la construction de la faculté des sciences de Jussieu, se voit confier « l’étude et la réalisation du projet de construction de la bibliothèque littéraire universitaire de Nanterre » par le ministère de l’Education nationale, s’affranchissant ainsi de l’épreuve du concours. L’ambitieux programme comprend la nécessité de faire cohabiter au sein d’un même édifice deux institutions aux missions et aux fonctionnement sensiblement différents : la bibliothèque centrale universitaire et la Bibliothèque de Documentation Internationale et Contemporaine (BDIC), désormais désignée sous le nom de La Contemporaine. La phase de projet dure plusieurs années. Et le dossier d’avant-projet, livré en mai 1966, n’évoluera plus que dans des détails. Les résultats de l’appel d’offres du 27 juillet 1967 parviennent le 7 septembre 1967. Seuls trois groupements d’entreprises remettent une offre complète, alors que treize avaient été proposés. La complexité de la structure y est sans doute pour beaucoup dans cette défection. A la suite au décès d’Edouard Albert survenu en janvier 1968, François Maroti, alors chef d’agence, se voit confier la tâche de diriger seul la construction. Les bâtiments, correspondants chacun à une section, sont livrés de 1969 à 1971. L’université Paris X est créée en 1970, à la suite à la loi Faure de 1968 sur l’orientation de l’enseignement supérieur. La bibliothèque universitaire est inaugurée officiellement le 28 octobre 1971.

Architecte ou maître d'oeuvre :
Albert Édouard (architecte), Maroti François (chef d’agence), Chauliat Jacques (architecte coordonnateur), Ketoff Serge (ingénieur)

Datation de l'édifice :
1963, 1971

Année d'obtention du label Architecture Contemporaine Remarquable :
2018