Station Alma-Marceau de la ligne 9 du métropolitain à Paris 8e Arrondissement

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Architecture Contemporaine Remarquable Station Alma-Marceau de la ligne 9 du métropolitain situé à Paris 8e Arrondissement

Crédit photo : Serguei Trouchelle - Sous licence Creative Commons

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Label Architecture Contemporaine RemarquableLabel Architecture Contemporaine Remarquable

Adresse renseignée dans la base Mérimée :
place de l’Alma
75008 Paris 8e Arrondissement - France

Code Insee de la commune : 75108
Paris [75] - Paris - Ile de France (Ile-de-France)

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
Place de l'Alma 75008 Paris

Description :
Le projet proposé par Paul Andreu et Joseph-André Motte au milieu des années 1970 pour la rénovation du métro parisien amène un renouveau esthétique du métropolitain parisien dont les stations actuelles sont encore fortement marquées. Appuyés par le Comité d’esthétique de la RATP dont ils étaient membres, les deux collaborateurs développent un véritable concept qu’ils déclinent en fonction de la morphologie et des besoins spécifiques de chaque quai, en prenant compte des aménagements existants dans les différentes stations. Recherchant avant tout le confort des voyageurs et la fonctionnalité des lieux de circulation et d’attente sur les quais, ils conçoivent des espaces structurés, d’une grande lisibilité et marqués par des éléments forts. On retrouve ainsi, dans toutes les stations réaménagées par Motte et Andreu (sauf dans les stations terminus et les stations aériennes), des banquettes maçonnées et carrelées le long des parois des quais, prenant les formes parfois courbes des stations – la plupart échancrées au niveau des panneaux d’information pour en faciliter la lecture – et masquant du regard du voyageur la rigole du caniveau située à l’arrière. Jouant un rôle structurel dans l’organisation du quai, elles ont aussi un rôle fonctionnel. Elles ont en effet été conçues pour accueillir le mobilier des stations, les sièges mais aussi les distributeurs de confiserie, armoires techniques et poubelles, permettant ainsi de dégager les espaces de circulation. Ces différents équipements disposés à l’origine sur les banquettes ont été fil du temps modifiés ou déplacés – à l’exception des sièges – pour répondre à de nouveaux besoins et contraintes techniques. Les sièges « Coque », placés sur les banquettes, ont été conçus par Joseph – André Motte spécialement pour le métro et constituent un élément emblématique de ces stations. Ils ont généralement été placés sur les quais au droit des panneaux d’affichage, par groupe de 8 ou de 9, chaque station accueillant de 20 à 100 sièges en fonction des longueurs des quais. Il s’agit des premiers sièges individuels à être installés sur le réseau. Conçus en tôle, de façon industrialisée, ils sont émaillés ou mis en peinture par des résines époxydes cuites au four, assurant une grande solidité et une forte résistance dans le temps. Le troisième élément structurant des stations de style Motte-Andreu est le bandeau lumineux accroché à la voûte qui prend place de part et d’autre des voies. Celui-ci, en plus de masquer le système d’éclairage, intègre également l’ensemble des éléments techniques (câbles, sonorisation) ainsi que les supports signalétiques de la station. A l’origine, plusieurs sources de lumière étaient utilisées dans ces bandeaux (lampes au sodium ou au mercure ou tubes fluorescents) permettant de moduler la luminosité dans les stations et de structurer l’espace souterrain. Les lampes au sodium qui modifiaient la perception de la couleur furent finalement toutes remplacées par des tubes fluorescents. La couleur occupe une place centrale dans le concept développé par Motte et Andreu. Elle participe à structurer l’espace et à créer une véritable unité à chaque station. Une seule couleur franche était ainsi appliquée, en plus du blanc, au mobilier et à la signalétique permettant d’orienter et d’accompagner le voyageur dans son déplacement. On retrouve cette couleur sur le bandeau lumineux, sur le carrelage de la banquette maçonnée, les sièges « Coque » fixées sur les banquettes, sur les tympans et les entrées des couloirs, ou encore sur les charpentes métalliques pour les stations de type cadre. La couleur délimite ainsi trois espaces sur les quais : l’attente (la banquette), la circulation (bandeau lumineux) et la limite (tympans des tunnels et couloirs, ces tympans étant uniquement marqués par le traitement coloré du carrelage. Pour les stations de type cadre, comme la station Concorde ou la station Gare-de-Lyon, les banquettes maçonnées tout comme les tympans n’ont pas été mis en couleur mais ont été laissés en blanc pour orienter le regard du voyageur sur la couverture en structure métallique de ces stations. Les couleurs d’origine employées dans les premières stations de style Motte-Andreu sont l’orange, le bleu – employé notamment pour la station Alma-Marceau – le vert et le jaune. Apparaissent ensuite des stations aux couleurs rouge, violet, rose ou encore blanc. La rénovation engagée en 1974 dans la station Alma-Marceau a conservé sur la voûte les carreaux de céramique biseautés d’origine (format 7,5 x 15 cm.) ainsi que l’encadrement, également en céramique, des cadres publicitaires et du nom de la station. Dans certaines des stations concernées par les aménagements Motte-Andreu, les anciens carreaux ont été remplacés par des carreaux plats de 10 x 20 cm., les cadres publicitaires par des encadrements métalliques et les noms des stations inscrits sur des plaques émaillées (dans la station Trocadéro par exemple). Pour Alma-Marceau, le bleu a été choisi comme couleur identitaire de la station, et se retrouve sur les tympans et aux débouchés des couloirs d’accès, sur le bandeau lumineux et, dans une teinte plus claire, sur les sièges « Coque » de la station.

Historique :
« Mouton-Duvernet », le style « Motte-Andreu », qui s’impose dès 1973 et jusqu’en 1984, reste encore aujourd’hui l’aménagement le plus répandu sur le réseau métropolitain. Les stations considérées alors comme les plus vétustes sont concernées par cette rénovation, soit un ensemble de 97 stations, dont Alma-Marceau sur la ligne 9 (voir nota ci-après). Inaugurée en 1922, la ligne 9 est l’une des premières du réseau à sortir des limites de Paris pour desservir la banlieue – à l’Ouest dès 1934 (jusqu’à la station Pont-de-Sèvres, à Boulogne- Billancourt), et à l’Est en 1937 (jusqu’à la station Mairie-de-Montreuil). Elle est aménagée par la Compagnie du Métropolitain de Paris (CMP), qui gère pour la Ville de Paris depuis 1900 l’exploitation de la majorité des lignes du réseau. La station Alma-Marceau fut l’une des premières stations à avoir été réaménagée dans le style Motte-Andreu, dès 1974. Elle conserve encore aujourd’hui la quasi-totalité de son aménagement et de son décor de cette campagne de réaménagement.

Architecte ou maître d'oeuvre :
Andreu Paul (architecte), Motte Joseph-André (designer)

Datation de l'édifice :
1974

Année d'obtention du label Architecture Contemporaine Remarquable :
2018

Fiche Mérimée : ACR0000726

Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2025-01-09

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