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Label Architecture Contemporaine Remarquable
Adresse renseignée dans la base Mérimée :
quartier Christophe-Colomb ; quartier des Neiges
76610 Le Havre - France
Code Insee de la commune : 76351
Seine Maritime [76] - Rouen - Haute Normandie (Normandie)
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
2 Rue des Lamaneurs 76600 Le Havre
Description :
Situés dans le port, les abattoirs occupent un terrain de six hectares. Les hauts murs qui les ceinturent sont ouverts de trois portails aux piliers ornés de têtes de bestiaux statufiées : bœuf, porc et mouton. Les 10 000 m² de locaux sont desservis par trois voies d’accès et par une voie ferrée pour les quais de débarquement. Les bâtiments sont orientés suivant un axe général est-ouest. Les animaux vivants arrivent au sud, les viandes sont évacuées au nord selon un sens unique de circulation depuis le marché aux bestiaux jusqu’aux ateliers d’abattage. Afin de faciliter les opérations de manutention, les bâtiments sont tous surélevés à 1,10 mètre du sol et munis de rampes d’accès. La surélévation des bâtiments rend plus aisés leur entretien et le contrôle des kilomètres d’égouts et de canalisations en sous-sol assurant la fourniture d’eau chaude, d’eau froide, de vapeur et l’évacuation des déchets. Les rues intérieures séparant les bouveries des ateliers ont une largeur de 10 mètres. Les ouvertures sont pensées pour garantir une aération maximum. Tous les locaux sont couverts en terrasse et les grands bâtiments (le marché, le hall d’abattage, la triperie) sont pourvus de sheds à volets pour évacuer l’air vicié. Les sols, reposant sur une chape d’un ciment spécial pratiquement imperméable, sont dallés et les murs revêtus de grès cérame pour un nettoyage aisé. Le marché aux bestiaux mesure 57 mètres sur 32, dont le quai d’accostage pour le déchargement des véhicules amenant les animaux. Il donne sur une vaste cour bitumée limitée par des grilles et l’enclos de béton. Surnommée la « cathédrale », cette halle en béton armé à ossature apparente brute de décoffrage est conçue sur une travée unique, un remplissage en béton et un éclairage naturel latéral (des baies jumelées en dalles de verre) et zénithal (des sheds). Les piliers intérieurs qui soutiennent la charpente en béton sont alternativement isolés ou jumelés. Outre le marché couvert clos, cet édifice abritait les deux bureaux pour le service des inspections et recettes, le bureau du sous-directeur, ceux pour les négociants et les banques, un poste sanitaire et de désinfection. Les parois en façade des bureaux sont en briques de verre. Au sud, on trouvait des bouveries, des écuries, des bergeries et des porcheries. Le passage était direct depuis les bouveries vers les locaux d’abattage où chaque boucher disposait d’un poste. L’ossature des bâtiments est constituée d’un quadrillage de poteaux-poutres de béton suivant une trame de 8 mètres. Le remplissage est en éléments préfabriqués. Les sheds en béton précontraint ont été préfabriqués sur place (brevets SNCF-Vallette-Weinberg).
Historique :
Les nouveaux abattoirs du Havre, construits en 1893 sur les plans de l’architecte Léon David au bout du boulevard de Graville, à proximité du quartier des Neiges, sont sinistrés à plus de 50% par les bombardements de septembre 1944. Après-guerre, la décision est prise de les reconstruire. Un premier projet, consistant à les implanter sur un terrain situé boulevard Sadi-Carnot afin d’y adjoindre une usine de congélation permettant l’exportation de viandes par le port, est finalement abandonné et le choix est fait de les reconstruire sur le même emplacement en privilégiant les besoins de la seule agglomération havraise et en intégrant un triple objectif : faciliter l’exploitation, rationaliser le processus d’abattage et assurer l’hygiène. L’architecte retenu est un disciple d’Auguste Perret, Théo Sardnal. Il effectue avec Henry Commeny, le directeur des abattoirs, un voyage en Suisse afin de s’inspirer des établissements récents, notamment celui de Lausanne, construits à l’horizontale, principe novateur favorisant des conditions de travail et de surveillance plus simples et moins onéreuses que dans une exploitation sur plusieurs plans. L’adjudication pour la première tranche, le marché aux bestiaux, est passée en février 1953. Les travaux sont menés par tranches afin de ne pas entraver l’exploitation. De 1957 à 1965, année où s’achève la démolition des anciens abattoirs, sont construits le hall d’abattage, la triperie, les bureaux les poste sanitaire et de désinfection, les bouveries, les écuries, les bergeries et les porcheries, soit 19 halls au total, dont (quatorze halls pour le gros bétail, deux pour les moutons, trois pour les porcs). En 1987, à la suite de la décision de transférer les abattoirs à Bolbec, au plus près des lieux d’élevage, et du retrait de l’agrément de la Communauté européenne, le site, vétuste est fermé. En 1991, des entreprises havraises s’installent sur une partie du site. Les verrières sont détruites l’année suivante pour des motifs de sécurité.
Architecte ou maître d'oeuvre :
Sardnal Théo (architecte)
Datation de l'édifice :
1964
Année d'obtention du label Architecture Contemporaine Remarquable :
2001
Fiche Mérimée : ACR0000906
Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2025-01-09
Consultez le programme des Journées du Patrimoine pour le Monument Historique Abattoirs, aujourd'hui siège social SOGET situé au Havre en consultant le programme officiel des JEP 2025.