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Label Architecture Contemporaine Remarquable
Adresse renseignée dans la base Mérimée :
53 rue du Faubourg-Saint-Jaumes
34000 Montpellier - France
Code Insee de la commune : 34172
Hérault [34] - Montpellier - Languedoc Roussillon (Occitanie)
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
Rue du Faubourg Saint Jaumes 34000 Montpellier
Description :
Dans les années 1950, Montpellier connaît une expansion croissante. Le terrain, qui se situe rue du Faubourg-Saint-Jaumes, est encore un terrain de maraîchage en 1958. Situé à proximité du centre, il intéresse deux promoteurs, M. Gabriel et Maurice Cazorla, qui s'associent pour une importante opération immobilière, bénéficiant des primes au logement dans le cadre de la loi LOGECO de 1953. André Wogenscky (1916-2004) travaille dans l'agence de Le Corbusier de 1936 à 1956. Il collabore particulièrement à la construction de l'unité d'habitation de Marseille, qui met en place des procédés de trame et de préfabrication permettant de construire rapidement. Le projet est établi dans les six premiers mois de 1960. Il comporte quatre immeubles, réunissant 172 logements admissibles au financement LOGECO, bien que présentant l'apparence d'un ensemble résidentiel de standing. La construction du premier bâtiment est achevée en 1962, les trois autres sont encore en travaux en 1964. Le terrain, de 8000 m2 environ, est situé à la convergence de plusieurs rues. L'implantation des bâtiments est pensée pour une rentabilité maximum, et pour contourner les contraintes d'urbanisme de la servitude du Peyrou qui interdit de construire au-delà de 52 m de hauteur, une partie du terrain est décaissée, ce qui permet d'augmenter la différence de hauteur de 4 m entre la rue Portalière-des-Masques et celle du Faubourg-Saint-Jaumes et de faire des immeubles plus hauts. Etant donné le type de sol et la présence de nombreux puits dans ce quartier, il faut construire sur pieux pour trouver le sol sain. Quatre bâtiments sont implantés : trois reliés entre eux comptant six à huit étages, le quatrième à part avec ses huit étages. On retrouve dans cette réalisation de Wogenscky certaines caractéristiques de l’unité d’habitation de Marseille. Les pilotis qui dégagent le pied des immeubles, rendent la circulation libre au rez-de-chaussée dans toute la résidence, ce qui permet aussi de profiter de l'aperçu sur la verdure qui entoure les immeubles. L'occupation du rez-de-chaussée est réduite au minimum : les cages d'escaliers sont entièrement vitrées et leur sol revêtu d’ardoises noires. La conception des appartements part d'une trame de 3 m entre les murs porteurs en béton, chaque trame étant reflétée sur la façade par une loggia. Les façades sont une suite de loggias de 3 ou 6 m de large. Cependant, les façades avant et arrière sont traitées différemment, sur la façade arrière, on trouve des claustra devant les cuisines. La façade avant est scandée par la travée quasi-aveugle de la cage escalier-ascenseur, qui équilibre verticalement les files de loggias. Seul le bâtiment B, appelé « l'aile des célibataires » est différent : tous les appartements étant identiques, des F2, et orientés vers le sud, les étages sont desservis par une coursive établie côté nord, fermée par des claustras en béton faits de potelets verticaux. Elle est ouverte par des baies de tailles différentes et disposées irrégulièrement. Tous les murs pignon, aveugles, ont un parement de pierre, à l’appareil régulier. Les façades offrent donc à la fois une grande unité et une subtile variété. La loggia fermée scande la façade, à peine obturée par un balcon transparent. Sa profondeur permet de jouer avec l'ombre et la lumière, d'autant que les menuiseries brun foncé absorbent la lumière. L’architecte utilise en décor les couleurs primaires (bleu, rouge et jaune) selon l'exemple des unités d'habitation de Marseille ou Rézé de le Corbusier. Sur la façade de la rue Portalière-des-Masques, la présence de grands stores jaunes ajoute une touche de couleur gaie et participe aux jeux de vides et de pleins sur la façade. Wogenscky donne beaucoup de rythme à ces façades, en jouant sur leur profondeur, sur la verticalité des cages d’escalier venant rompre l'horizontalité. Pour fermer les pièces sur loggia un système complexe d'huisseries, fixes ou mobiles, à verres transparents ou opaques, permettent de laisser entrer l'air et la lumière tout en respectant l'intimité. La résidence a connu quelques altérations. En raison du manque de places de parking, l'espace sous les pilotis en fait office. Mais le principal changement est, comme souvent, le traitement des loggias. Les huisseries en bois sont changées au profit de l’aluminium ou du PVC, les loggias sont fermées, et de façon non uniforme. La façade conçue par Wogenscky est rendue partiellement illisible. Par ailleurs, les piliers de béton brut, ainsi que la façade arrière du bâtiment B ont été peints en vert et un motif créé sur les claustras.
Architecte ou maître d'oeuvre :
Wogenscky André
Datation de l'édifice :
1960, 1964
Année d'obtention du label Architecture Contemporaine Remarquable :
2019