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Label Architecture Contemporaine Remarquable
Adresse renseignée dans la base Mérimée :
131 rue Louis Plana
31100 Toulouse - France
Code Insee de la commune : 31555
Haute Garonne [31] - Toulouse - Midi Pyrénées (Occitanie)
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
135 Rue Louis Plana 31500 Toulouse
Description :
A la Juncasse, une petite école est créée en 1905 dans un local aménagé. Les habitants des quartiers de la Juncasse, Périole, Chaumière et Soupetard soumettent au conseil municipal une pétition demandant la création d’un groupe scolaire. La population augmente rapidement dans ce quartier. En octobre 1925, un projet d’agrandissement est voté et réalisé. Le terrain utilisé est compris dans l’option d’achat de l’Etat pour la nouvelle école vétérinaire. Il donne sur l’actuel rue Louis-Plana. Les entreprises retenues à l’adjudication sont la Société Coopérative ouvrière « Les Charpentiers Toulousains », sous la direction éclairée de M. Paul Barthe (terrassement, maçonnerie), la Société Coopérative ouvrière « La Plomberie et Zinguerie de Toulouse » (couverture, plomberie), M. Vaillant (plâtrerie), la Société Coopérative ouvrière « La Laborieuse » (menuiserie, mobilier scolaire et quincaillerie), M. Virton (peinture et vitrerie), M. Colombino (ferronnerie) et MM. Coussinet et Bergeron (chauffage central). Le sculpteur Jean Druilhe et le peintre Edouard Bouillères réalisent la décoration. Le 10 juillet 1932 une cérémonie symbolique de pose de la première pierre a lieu, alors que le chantier est déjà bien avancé. L’école est ouverte à la rentrée 1933 et inauguré le 19 octobre de la même année. Le groupe scolaire de la Juncasse est formé de plusieurs corps de bâtiment. Deux bâtiments parallèles à la voie publique sont espacés par les cours de récréation et reliés par des préaux couverts, longeant les limites parcellaires et affirmant la division des trois cours de récréation. Le bâtiment principal profite d’un retrait sur la rue, occupé par un jardinet ceint d’une clôture en ferronnerie au dessin art déco. L’école de filles et l’école de garçons, composées de manière identique, prennent place dans le bâtiment principal, de part et d’autre d’un pavillon central dont l’étage est affecté aux logements du directeur et de la directrice. Chaque école se compose d’un vestibule d’entrée, d’une salle d’attente, d’un bureau pour le directeur ou directrice, de l’escalier permettant d’accéder au logement à l’étage et de cinq salles de classes (dont un atelier de travaux pratiques pour les garçons et de repassage pour les filles), disposant d’une pièce adjacente contenant vestiaires et lavabos. Au sud-est de ce long bâtiment s’installe l’école maternelle, dont le pavillon d’entrée est aligné sur rue et les autres corps de bâtiment profitent d’un jardinet de devant. Cette école se compose de quatre salles de classe, d’un bureau pour la directrice et de deux préaux couverts. Les salles de classe profitent de larges ouvertures avec un éclairement naturel bilatéral, d’une hauteur de plafond généreuse (4,50 m). Les soubassements intérieurs sont revêtus de carreaux de grés ou de mosaïque pour l’hygiène des lieux et leur pérennité. Les sols des circulations sont en carreaux de grès et les sols des salles de classe en parquet en bois. Les murs des vestibules d’entrée sont habillés des dessins du peintre Bouillière. Ils ont aujourd’hui disparu. Des dispositifs d’aération ont été mis en place : des grilles d’aération en partie basse des circulations qui peuvent être fermées et des châssis ouvrants en partie haute des menuiseries des salles de classe donnant sur la galerie. Des casiers en bois sont disposés dans les circulations. Un espace, destiné au jardinage et à diverses utilités (buanderie, séchoir, garage de bicyclettes) a été ménagé entre les bâtiments du groupe scolaire et le mur de séparation avec l’Ecole Vétérinaire. Ce groupe scolaire ressemble à ceux de Croix-Daurade et Jean-Jaurès : une maçonnerie apparente de briques, des façades percées d’arcs segmentaires et du ciment imitant la pierre de taille. Ici, ce sont des toitures terrasses qui couvrent les bâtiments. Un appareillage en dent d’engrenage forme une frise continue sur les ailes des salles de classe. Des bas-reliefs sculptés par Jean Druilhe décorent les entrées des écoles ainsi que de belles portes en ferronnerie.
Historique :
Après les lois Jules Ferry de 1881, 1882 et 1886, de nombreuses écoles sont construites dans les quartiers toulousains, centraux, de faubourgs et proche de la campagne, telles que l’école du Pont des Demoiselles (1899), l’école de Saint-Simon (1899). Viennent ensuite les projets de de trois groupes scolaires au Busca, à Matabiau et à Croix-Daurade, menés par la municipalité de Paul Feuga, dessinés par l’architecte en chef de la ville, Jules Milloz, mis en chantier autour de 1924-1925 et livrés sous la mandature suivante d’Etienne Billières. Étienne Billières, maire socialiste de Toulouse élu en 1925, dresse le bilan d’importants retards dans le développement de la ville et engage alors une politique volontaire d’embellissements et de constructions articulée autour de moyens économiques et humains importants et de nouvelles stratégies de gestion. L’administration municipale devient alors un réel agent économique du développement de la ville et son action se fonde sur la modernisation des infrastructures e et la construction d’équipements sociaux, sanitaires, scolaires et culturels : construction de quinze groupes scolaires (et agrandissement de ceux existants), de six bains-douches, de cinq fourneaux économiques, de trente kiosques, d’une bourse du travail, d’un parc des sports et d’une bibliothèque municipale. Dans ce contexte d’intense production bâtie, cohérence et unité formelle transmettent un message politique qui représente l’action municipale. Les architectes de l’atelier municipal, Jules Milloz et Jean Montariol conçoivent les projets, l’entreprise les Charpentiers toulousains est régulièrement choisie et les artistes méridionaux sont également sollicités : le peintre Édouard Bouillière (1900-1967), le sculpteur Henry Parayre (1879-1970), le sculpteur Jean Druilhe, l’ébéniste Maurice Alet (1874-1967), le sculpteur Georges Vivent (1871-1949), le peintre Marc Saint-Saëns (1903-1979), le maître verrier André Rapp (1903-1979) et le sculpteur Sylvestre Clerc (1892-1958). Jean Montariol, né en 1892, est issu d’une famille de constructeurs. Il suit des études artistiques à l’école des Beaux-arts de Toulouse, qu’il poursuit à l’ENSBA à Paris dans l’atelier Deglanes et Nicod, grâce à une bourse municipale (grand prix municipal en 1911). Diplômé en 1922, il travaille quelques années avec son frère à son retour à Toulouse, puis il est nommé architecte de l’Office (1925-1939). En 1927, il entre dans ses nouvelles fonctions d’architecte en chef comme adjoint de Jules Milloz. En tant qu’architecte en chef adjoint, il est en charge de la direction des travaux neufs et des travaux d’entretien. Il occupe ce poste jusqu’en 1949. Il devient en 1948 l’architecte ordinaire de la toute nouvelle agence des Bâtiments de France à Toulouse. Avec l’accroissement de la population et le développement des faubourgs, dont les quartiers s’éloignent de plus en plus du centre-ville, notamment avec la construction de cités-jardins et d’immeubles d’habitations collectives par l’Office HBM, il devient nécessaire de faire construire des groupes scolaires complets, comprenant école de filles, école de garçons et école maternelle. Lors de la séance du conseil municipal du 2 mai 1929, Jules Julien, adjoint délégué à l’Instruction publique et aux Beaux-Arts, présente les avantprojets de cinq groupes scolaires pour les quartiers de Rangueil, de la Salade, des Trois-Cocus, de Fontaine-Bayonne (Patte d’Oie) et de la Juncasse. Face à la nécessité urgente de doter ces quartiers de groupes scolaires, la municipalité procède à un crédit de 14 885 330 francs pour effectuer les travaux. Le groupe scolaire de Fontaine-Lestang et l’école de garçons Fabre (Carmes) sont démarrés dans les années 1930. Les projets sont transmis au préfet de la Haute-Garonne le 27 juin 1929. L’inspecteur d’académie rend une appréciation selon deux rapports successifs le 21 octobre 1929 et le 6 décembre 1930. Les projets modifiés sont à nouveau présentés pour validation au conseil municipal en juillet 1931. Les réalisations deviennent nécessaires, entre 1931 et 1933, l’effectif scolaire augmente de 2500 élèves, certaines classes comptent entre 50 et 60 élèves. Les groupes scolaires de Rangueil, de la Salade, des Trois-Cocus, et de la Juncasse présentent des programmes similaires, des budgets équivalents, une même temporalité de conception et de chantier, et des partis architecturaux et constructifs proches voire identiques.
Architecte ou maître d'oeuvre :
Montariol Jean (architecte), Milloz Jules (architecte)
Datation de l'édifice :
1932
Année d'obtention du label Architecture Contemporaine Remarquable :
2023