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Label Architecture Contemporaine Remarquable
Adresse renseignée dans la base Mérimée :
29 rue Walvein ; 43-53 rue de l’Hospitalité
37100 Tours - France
Code Insee de la commune : 37261
Indre et Loire [37] - Tours - Centre (Centre-Val de Loire)
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
29 Rue Walvein 37000 Tours
Description :
La résidence Lamartine est située à l’ouest du centre-ville de Tours, à quelques encâblures de la commune voisine de La Riche. Son environnement immédiat est assez hétérogène, associant des équipements publics (hôpital, groupe scolaire), des ensembles de logements collectifs et des maisons de ville, d’échelle assez basse. L’ensemble se présente comme un groupe de huit immeubles de 6 étages, reliés entre eux par des arches, et partageant un sous-sol commun à usage de parking souterrain. Le programme est conçu suivant un tracé harmonique perceptible à travers la multiplication des axes de symétrie, et la géométrie régulière du dallage de la cour centrale. Chaque immeuble abrite une trentaine de logements ; le plan de chaque plot est celui d’un quadrilatère augmenté de multiples excroissances, l’une d’entre elles venant, par une demi-arche, s’adosser à l’immeuble voisin. Chaque palier possède 6 logements, desservis par une cage d’escalier et un ascenseur. Les cinquièmes étages n’en comptent que 3, organisés en duplex, tandis que les rez-de-chaussée n’en comptent que 5, à l’exception du bâtiment D qui accueille la loge et l’appartement du gardien, ainsi qu’une salle commune. Les appartements comptent d’une à cinq pièces, les typologies les plus vastes étant regroupées dans les étages supérieurs. Chaque logement possède une terrasse et/ou un balcon, ainsi qu’un séchoir dans la plupart des cas. Dans les appartements en duplex, une cloison extensible permet la réunion de la cuisine et du séjour selon le choix de l’occupant. Une attention particulière a été portée par les architectes à la prise en compte des dispositions pour les personnes à mobilité réduite : les angles saillants des murs sont adoucis par des courbes, facilitant la giration des fauteuils roulants. Chaque logement dispose en outre d’une chaudière individuelle pour favoriser les économies d’énergie. Les immeubles sont construits suivant un procédé de préfabrication lourde pour les panneaux de façade : destinés à s’apparenter, par leur grain et leur couleur, au tuffeau caractéristique de la Touraine, ils sont réalisés en pierre de synthèse constituée de calcaire dur concassé, de sable clair et de ciment fin. La finition est obtenue par lavage à l’acide. Ce procédé coûteux, mais rentabilisé par l’importance du programme, permet d’inclure dans le moule la modénature des ébrasements des baies, ou encore celle des corniches. Un même cadre préfabriqué peut également recevoir une menuiserie et former une façade d’appartement, ou être laissé vide et constituer un élément architectonique en terrasse. Les toitures, qui multiplient les jeux de pignons, sont en ardoise d’Angers sur une charpente en bois. L’aspect général de la résidence Lamartine s’inscrit dans le courant post-moderne qui bat son plein au cours des années 1980, porté par des figures médiatiques telles que l’architecte catalan Ricardo Bofill. Le positionnement en sous-sol de l’essentiel du stationnement automobile libère une vaste agora minérale, la dalle étant ponctuée de quelques espaces jardinés. Cet espace monumental est accessible depuis l’espace public par les porches pratiqués sous les jonctions des immeubles. L’entrée du parking souterrain, à l’ouest, est soulignée par un portique en béton armé formant un hémicycle terminant la composition de l’agora. Le creusement des façades par des galeries, et la variété des reliefs provoqués par les corniches et les balcons en quart-de-cercle, confèrent à la résidence Lamartine une richesse plastique évoquant les formes architecturales séculaires du Vieux-Tours.
Historique :
La ville de Tours connaît au cours des Trente Glorieuses, à l’instar des autres grandes villes du pays, un élan sans précédent de construction de logements, en particulier sociaux. Des grands ensembles de plusieurs milliers d’appartements sont réalisés au nord de la ville ou dans la vallée du Cher ; le modèle d’urbanisme en tours et barres connaît toutefois, à partir du début des années 1970, une défiance croissante de la part de la population comme des élus. Dans le même temps, l’essor du pavillonnaire et l’accession à la propriété des locataires les plus aisés diminue la pression pesant jusqu’alors sur le logement social : l’office municipal d’HLM de Tours passe, en quelques années, d’un rythme annuel de construction de plus d’un demi-millier de Coordonnées géographiques X=1524097.20 ; Y=6246038.14 DEPARTEMENT : INDRE-ET-LOIRE COMMUNE : TOURS MONUMENT : RÉSIDENCE LAMARTINE logements à une centaine à la fin des années 1970. Les chantiers neufs sont même quasiment stoppés au début des années 1980, alors qu’un nouvel enjeu, le vieillissement du parc existant, commence à se faire jour. La relance d’une politique de construction neuve par l’Office HLM de Tours s’inscrit donc dans un contexte très différent de celui des décennies précédentes. La loi sur l’architecture de 1977 a, tout d’abord, généralisé la pratique du concours pour les commandes publiques, là où l’Office avait pour usage de confier directement ses programmes à des architectes avec lesquels il avait l’habitude de travailler. La dégradation de l’image du logement social, conjugué à la baisse d’attractivité des centres-villes face aux banlieues, incite également le bailleur à viser une qualité architecturale soutenue, tant dans la forme de ses opérations immobilières que dans leur niveau de confort. La ville de Tours, enfin, est confrontée à la paupérisation de certains de ses quartiers, dont celui de l’ancien faubourg de la rue Lamartine. Ce secteur à l’ouest de la ville mêle un bâti ancien, et parfois insalubre, à des serres et des terrains de maraîchage dont l’exploitation économique périclite. Le maire Jean Royer sollicite donc de l’Office HLM la réalisation d’un programme important, pensé comme le premier jalon de la recomposition globale d’un quartier pouvant retrouver une attractivité par sa situation géographique, proche de l’hôpital Bretonneau et du jardin botanique. Le concours sur invitation organisé par l’Office HLM réunit plusieurs agences tourangelles, aussi bien novices que plus expérimentées dans le domaine du logement social. La proposition de Robert Mander est retenue : malgré sa jeunesse, l’architecte présente le projet le plus qualitatif, tandis que son expérience de chef d’agence au sein de grands cabinets, après l’obtention de son diplôme, rassure le maître d’ouvrage. La libération des emprises et l’importance de l’effort financier demandant un phasage chronologique de l’ensemble du programme, le permis de construire d’une première tranche de 220 logements est accordé le 16 juillet 1986. Le chantier est immédiatement ouvert. La seconde tranche, représentant 32 logements dans le plot le plus au sudouest de l’opération, est elle autorisée le 14 janvier 1988. L’ensemble est terminé à l’automne 1989. Une statue représentant Don Quichotte, et promise au sculpteur Michel Audiard, n’est toutefois pas réalisée ; elle devait être installée au milieu d’un bassin prévu de part et d’autre des accès au parking souterrain, à l’ouest de l’ensemble. La résidence est sinon demeurée dans un état proche de celui d’origine.
Architecte ou maître d'oeuvre :
Ginisty Marc (architecte), Mander Robert (architecte)
Datation de l'édifice :
1989
Année d'obtention du label Architecture Contemporaine Remarquable :
2023
Fiche Mérimée : ACR0001853
Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2025-01-09
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