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Crédit photo : L Ardenais - Sous licence Creative Commons
Adresse renseignée dans la base Mérimée :
10-6 avenue du Général-Margueritte
08200 Sedan - France
Code Insee de la commune : 08409
Ardennes [08] - Charleville Mézières - Champagne Ardenne - Grand Est
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
10 Avenue du Général Margueritte 08200 Sedan
Eléments protégés :
Sol du jardin (pour la partie propriété de l'hôpital-hospice) (cad. D 32) : inscription par arrêté du 24 mars 1962 - Façades et toitures (à l'exclusion de celles des deux pavillons du jardin) , les deux escaliers intérieurs du bâtiment principal, le sol du jardin (pour la partie propriété de la commune) (cad. BK 175) : classement par arrêté du 26 mai 1977 - Façades et toitures des deux pavillons du jardin, 6, avenue du Général Margueritte (cad. BK 176) : classement par arrêté du 7 mars 1980
Description :
La manufacture comporte trois corps de bâtiments implantés selon un plan en U ouvert sur la Meuse, maçonné en moellon calcaire enduits et pierre de taille pour les encadrements. Le bâtiment sur rue se développe sur 25 travées et s'élève de deux étages et un étage de comble ouvert de lucarnes à fronton cintré dans le brisis. Ce bâtiment comporte un corps central de cinq travées de baies formant corps de passage entre la rue et la cour par une porte cochère centrale. Un fronton triangulaire, une toiture rhomboïdale surmontée d'un lanternon, et des pilastres à bossages en table individualisent et rehaussent ce corps central. L'élévation sur cour est identique à celle sur rue. Ce grand ensemble servait, d'une façon général, à la préparation de la laine, et au séchage des chardons et des draps dans les étages de comble (magasin à laine dans le corps central). Au revers, ce grand corps est prolongé en retour par deux ailes en quart de cercle qui abritent les escaliers en bois. De celles-ci partent, vers la Meuse, deux longs corps de bâtiments dont la morphologie (un étage en moins) s'apparente au corps principal. Le décor en est néanmoins simplifié : les agrafes avec motif rocaille qui ornaient les linteaux délardés laissent place à une clef débordante en pointe de diamant. Les lucarnes, à croupe, sont en charpente.
Historique :
Décidée après l'annexion de Sedan à la Couronne, en 1646, et symbole du colbertisme - malgré son édification après le ministère du serviteur de Louis XIV - cette manufacture prestigieuse reçut le privilège d'exploiter le drap fin, façon de Hollande, accordé à trois négociants parisiens, et notamment à Nicolas Cadeau. Un majestueux corps central de vingt-cinq travées, à trois niveaux plus deux niveaux de lucarnes, surmonté d'un campanile, porte la date 1755. Il se raccordait aux éléments primitifs du XVIIe siècle. Nicolas de Quatremère fit supprimer ces parties du XVIIe siècle et mit en place deux ailes en retour, dont l'aile ouest est une imitation, refaite à l'identique en 1851. La disposition en U prise comme l'expression d'un classicisme architectural appliqué aux manufactures est le résultat de décisions sensiblement postérieures. Ces grands bâtiments industriels avaient pour fonction d'emmagasiner la laine avant la distribution aux artisans travaillant à domicile, et de regrouper les tissés pour les opérations de finition : lainage, dégraissage, puis étendage, rentrayage, nopage. Au XIXe siècle, le Dijonval n'échappa pas à la mécanisation et utilisa une machine à vapeur, des ateliers furent ajoutés qui ont depuis été démolis.
L'histoire de la Manufacture du Dijonval commence quand Nicolas Cadeau, bénéficiant d'un privilège royal, s'installe en 1646 dans une maison de santé de la ville de Sedan dans le faubourg de la Cassine. L'appellation actuelle est une corruption du lieu-dit appelé initialement plaine d'Ijonval. Il existait un grand logement (peut-être initialement lieu de production) , côté Meuse, bâti entre 1660 et 1670 par Jacques Cadeau, et qui a disparu dans un incendie consécutifs aux combats de la guerre de 1870. Il était accosté d'une chapelle. De cette bâtisse initiale se succèdent des acquisitions de terrains contigus jusqu'en 1711, date à laquelle la famille Paignon rachète le site. Au milieu du XVIIIe siècle commence la construction de l'ensemble ordonnancé que nous connaissons aujourd'hui. La première partie en est le bâtiment sur rue à deux retours en quart-de-cercle (date portée sur le portail, côté cour). Les longues ailes, vers la Meuse, sont construites simultanément en 1778. En 1820, Bacot achète le Dijonval aux héritiers Paignon. C'est l'époque de l'installation probable de la première machine à vapeur (on distingue la cheminée sur le plan-relief de 1841, côté ouest). L'aile nord qui avait semble-t-il souffert de la Révolution, est reconstruite en 1851. Les Bacot sont propriétaires du site jusqu'en 1922, mais depuis la fin du XIXe siècle, les locaux et la force motrice sont loués à plusieurs industriels du textile, dont le principal est Klein (plaque signalétique conservée). Les activités du Dijonval cessent en 1958, et de nos jours les bâtiments bénéficient d'une réhabilitation destinée à créer des logements.
Périodes de construction :
3e quart XVIIIe siècle, XIXe siècle
Architecte ou maître d'oeuvre :
QUATREMERE Nicolas (architecte)
Propriété de la commune
Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?
Fiche Mérimée : PA00078523
Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-09-14
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