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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
24310 Brantôme-en-Périgord - France
Code Insee de la commune : 24064
Dordogne [24] - Périgueux - Aquitaine - Nouvelle-Aquitaine
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
16 Boulevard Charlemagne (Brantôme, Brantôme-en-Périgord) 24310 Brantôme en Périgord
Eléments protégés :
Eglise abbatiale : classement par liste de 1840 ; Pavillon dit du Corps de garde et tour ronde dépendant de l'ancienne abbaye : classement par arrêté du 2 mars 1891 ; Pont coudé Renaissance de l'ancienne abbaye : classement par arrêté du 13 janvier 1912 ; Trois reposoirs Renaissance, situés dans l'ancienne abbaye : classement par arrêté du 13 janvier 1912 ; Fontaine Médicis : inscription par arrêté du 12 janvier 1931 ; La porte des réformés : inscription par arrêté du 12 janvier 1931 ; Cloître du 14s et salles du rez-de-chaussée donnant sur le cloître ; façades et toitures, charpentes et escalier intérieur du bâtiment monastique du 17s (cad. J2 306, 305) : classement par arrêté du 19 février 1957 ; L'ensemble des grottes, les vestiges du moulin de l'abbé, le sol des cours, le sol du jardin de l'abbé, les jardins des reposoirs (cad. J2 303, 294, 305, 663) : inscription par arrêté du 26 juillet 1957 ; Les éléments constitutifs de l'ancienne abbaye de Brantôme-en-Périgord en totalité, à l'exception de ceux classés par ailleurs (à savoir l'église abbatiale, le pavillon du corps de garde, la tour ronde, les trois reposoirs Renaissance, le pont coudé, le cloître et les salles attenantes, et les façades, toitures, charpente et escalier du bâtiment monastique), à savoir, du nord au sud : la porte des Réformés, située sur la section AD du cadastre, hors zone cadastrée ; le presbytère, situé sur la parcelle 12, section AE ; les intérieurs du bâtiment monastique ou logis abbatial (à l'exception de ses charpentes et de son grand escalier XVIIIe siècle, déjà classés), situé sur la parcelle 13, section AE ; la cour arrrière du logis abbatial, avec ses différentes grottes, incluant celle à parois sculptées et celle abritant le moulin de l'abbé, située sur la parcelle 13, section AE ; la fontaine Médicis, située sur la parcelle 14, section AE ; le jardin de l'Abbé, situé sur la parcelle 14 et sur des espaces non cadastrés, section AE ; le parvis couvrant l'espace entre le logis et son jardin, et la Dronne, situé sur la section AE, hors zone cadastrée ; le Jardin des Reposoirs (à l'exception des trois reposoirs, déjà classés), situés sur la parcelle 5, section Ai ; l'ensemble figurant au cadastre section AD, AE, et AI conformément au plan annexé à l'arrêté : inscription par arrêté du 15 novembre 2021
Description :
Cette abbaye, dont la fondation remonterait à Charlemagne, comporte actuellement une église et un clocher du XIIe siècle, un cloître du XIVe siècle, des éléments annexes (pavillon et pont) de la Renaissance dépendant du logis disparu de l'abbé, et enfin un grand bâtiment monastique du XVIIe siècle. En effet, les anciens bâtiments monastiques furent reconstruits lors de la Réforme de Saint-Maure, en ne gardant qu'une partie de l'ancien cloître (galerie nord) , située en retour du portail ouest de l'église. Le bâtiment monastique du XVIIe siècle prolonge l'église. Il se compose d'un corps central flanqué de deux pavillons. Derrière l'église et les bâtiments conventuels existent une succession de grottes naturelles qui furent aménagées par les religieux. L'une d'elle contient des sculptures. L'ancien jardin de l'abbé était autrefois clos de murs qui furent abattus lors de son réaménagement par la ville. Ce jardin renferme les trois reposoirs Renaissance auxquels est attaché le souvenir de l'écrivain Pierre de Bourdeilles, abbé de Brantôme. L'ancien moulin de l'abbé était situé sur la rivière. Il en subsiste les piles de substruction.
L'abbaye bénédictine, qui s'est formée sur un ancien ermitage, est construite au nord-ouest de la ville, coincée entre la rivière et la falaise rocheuse creusée de salles troglodytes, dont les anciens communs. Défendue naturellement du côté occidental, l'abbaye l'était également à l'est par un mur qui surplombait la Dronne, remplacé depuis par une balustrade. L'ancienne enceinte s'étendait alors de la porte Saint-Roch à la porte des Réformés. L'église, orientée au nord-est, est flanquée à l'ouest du cloître dont il reste l'aile nord. Cette galerie donne sur la salle capitulaire voûtée d'ogives sur pile centrale, surmontée par le dortoir originel, un réfectoire et deux autres salles voûtées contiguës. A l'est, en tête du pont venant de la ville, se situait l'ancienne cour d'entrée de l'abbaye avec son portail. Aujourd'hui square Médicis, l'ancien jardin de l'abbé Amanieu d'Albret, situé au sud-ouest, est recomposé aux XVIIe et XVIIIe siècles. Vers l'ouest, la grande aile monastique développée le long de la Dronne résulte de deux édifices dont les façades ont été harmonisées. L'aile est bordée par deux pavillons achevés par un dôme à lanternon, le pavillon nord-est abritant un escalier monumental du XVIIe siècle. L'ancien étage de comble abritant la charpente est aujourd'hui absorbé par le second étage carré de l'édifice.
Historique :
L’abbaye de Brantôme est citée pour la première fois par les sources au début du IXe siècle, même si certaines traditions la font remonter au VIIIe siècle. Éprouvée par la Guerre de Cent ans, elle est relevée au XVIe siècle et est alors marquée par la personnalité de plusieurs de ses abbés, notamment l’homme de lettres Pierre de Bourdeille. Elle est rattachée à la congrégation de Saint-Maur en 1636 et voit son logis rebâti au XVIIIe siècle. Fermée à la Révolution, l’ancienne abbaye est désormais occupée par la mairie de Brantôme, l’office du tourisme, une bibliothèque, un espace muséal, des salles associatives, etc., même si la commune est en train de mettre en œuvre un important projet de déménagement de ses espaces municipaux. L’abbaye a en outre fait l’objet de campagnes de protection successives s’étalant de 1840 à 1957 et couvrant la majeure partie de ses espaces ainsi que des constructions périphériques. Actuellement, seuls ne sont pas protégés le presbytère et une partie des intérieurs de l’ancien logis abbatial, ainsi que la rambarde donnant sur la Dronne. Les espaces rattachés à l’ancienne abbaye de Brantôme forment un ensemble hétéroclite comptant des éléments médiévaux (église et vestiges du cloître), Renaissance (Porte des Réformés, pavillon du corps de garde, pont coudé, reposoirs), XVIIe siècle (fontaine) et XVIIIe (logis abbatial). Le site comporte en outre plusieurs grottes creusées dans la falaise, dont une abritant une église à paroi sculptée. L’ensemble fait l’objet de protections hétérogènes (éléments classés, partiellement classés ou inscrits) laissant quelques éléments restant à protéger : l’intérieur du logis (hormis des charpentes et un escalier classés) et le presbytère, ces deux bâtiments abritant plusieurs salles voûtées, ainsi qu’un grand escalier de la fin du XIXe siècle et orné de médaillons figurant des personnages célèbres rattachés à l’histoire de l’abbaye.
La fondation de l'abbaye est généralement attribuée à Charlemagne qui y aurait déposé les reliques de saint Sicaire. Un acte de donation du Xe siècle évoquant le double vocable de Saint-Pierre et Saint-Innocent-Sicaire, atteste une restauration de l'abbaye suite aux destructions des Normands. Les bâtiments abbatiaux résulteraient de l'établissement de l'église abbatiale ; ainsi le cloître est venu se greffer à l'ouest de l'église, faute de place au sud, puis la grande aile monastique dite dortoir des moines érigée au XVIIe siècle. Nicolas de Ramefort, abbé de Brantôme de 1258 à 1275, est à l'origine de la reconstruction de l'abbaye après sa destruction en 1183. Suite à l'occupation des Anglais, Pierre de Piédieu programme la rénovation du cloître et de la façade de l'église à partir de 1465. Mise en commende en 1504, l'abbaye est reconstruite par son premier abbé commendataire, Amanieu d'Albret. Il est également à l'origine de la construction du château abbatial entre 1504 et 1519 et donne une église paroissiale à la ville. Son successeur, Pierre de Mareuil, achève la construction du logis abbatial et est l'initiateur d'un ensemble architectural et paysager : il aménage des jardins agrémentés de reposoirs reliés à l'abbaye par le pont coudé, donnant accès au nouveau corps de garde Renaissance. Cette entreprise lui permet ainsi d'augmenter ses espaces privés. En 1556, Pierre de Bourdeille dit Brantôme, neveu de Pierre de Mareuil, devient abbé de Brantôme. C'est sous son abbatiat que la prospérité du site atteint son apogée. Il écrit ses mémoires dans un cabinet du château et y meurt en 1614. L'abbaye adhère à la congrégation de Saint-Maur en 1636, mais fait surtout parler d'elle à partir de la fin du XVIIe siècle, où débute une grande campagne de restauration qui dura tout le siècle suivant. Les moines, désireux de développer leur domaine propre, acquièrent la propriété du jardin et du château abbatial en 1742. L'aile monastique, érigée au XVIIe siècle le long de la Dronne et remaniée en 1691 par l'abbé Le Prestre, se poursuivait alors vers l'ouest par l'aile nord du château abbatial. Suite à la destruction du château par la communauté monastique entre 1742 et 1744, l'abbé Bertin fait prolonger des bâtiments conventuels en alignement de l'aile existante, avec un pavillon occidental formant le pendant du premier. L'abbaye, qui aurait compté 37 religieux en 1564, en comprend moins de dix lors de la Révolution. L'ensemble du site abbatial est mis en vente en 1790-1791. Collège puis dépôt de mendicité du département en 1812 destiné à devenir un local de filature en 1849, l'abbaye devient la propriété de la commune en 1862 qui y aménage successivement la Justice de Paix, les écoles en 1880 et la mairie. C'est au milieu du XIXe siècle que Paul Abadie entreprend des restaurations importantes qui dénaturent progressivement le site abbatial. Les murs d'enceinte sont détruits dans un souci d'ouvrir l'abbaye au bourg, le cloître est privé de trois de ses galeries vers 1858. D'anciens bâtiments conventuels sont supprimés en 1853 dans le but de dégager les abords de l'église abbatiale. Sont conservées une galerie du cloître voûtée d'ogives, une ancienne chapelle, la sacristie et la salle capitulaire. A partir de 1880, l'architecte Bourdeillette modifie les niveaux et les percements de l'aile du XVIIe siècle, et crée un fronton, un ressaut médian à bossages, ainsi que l'escalier sud. Les vieilles tuiles de l'aile des moines sont remplacées par de l'ardoise en 1893. Au siècle suivant, la façade est reprise pour en faire un bâtiment public tourné vers la ville. En 1960, le fronton et la fausse porte sont supprimés.
Périodes de construction :
XIIe siècle, XIVe siècle, XVIe siècle, XVIIe siècle, XIXe siècle
Propriété de la commune ; propriété d'une société privée
Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?
Fiche Mérimée : PA00082403
Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-10-09
Consultez le programme des Journées du Patrimoine pour le Monument Historique Ancienne abbaye situé à Brantôme en Périgord en consultant le programme officiel des JEP 2024.