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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
31410 Saint-Sulpice-sur-Lèze - France
Code Insee de la commune : 31517
Haute Garonne [31] - Toulouse - Midi Pyrénées (Occitanie)
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
2 Place de l'Hôtel de Ville 31410 Saint-Sulpice-sur-Lèze
Eléments protégés :
Façades avec couverts : inscription par arrêté du 11 avril 1950
Description :
L’hôtel particulier est situé au nord de la place de l’Hôtel de Ville dont il occupe quasiment toute la longueur. Il est mitoyen à l’ouest avec une maison ne comprenant qu’un étage et à l’est avec l’édifice appelé la « Véranda » qui ne compte aussi qu’un étage. Cela accentue la monumentalité de l’hôtel particulier sur cette place. De plan rectangulaire d’environ 33 m de long pour 13 m de large, il se développe sur un rez-de-chaussée et deux étages. Il est bâti entièrement en brique pour les murs extérieurs et au moins une partie des murs intérieurs est en brique et brique de terre crue (adobe). Seule la façade est entièrement en brique apparente, toutes les autres élévations sont couvertes d’enduit. Le toit à longs pans est couvert de tuiles creuses. La façade donne sur la place, au sud, et est ordonnancée à neuf travées. Elle est divisée en trois groupes de trois travées par des pilastres colossaux en brique surmontés de chapiteaux corinthiens en pierre. On retrouve les mêmes pilastres de part et d’autre de la façade. Un cordon régnant en brique marque la limite entre le rez-de-chaussée et le premier étage. Un second cordon souligne le premier étage au niveau de l’appui des fenêtres, il est cette fois en pierre de taille. La façade est couronnée d’une corniche à modillons en pierre. La façade sud comprend des couverts en rez-de-chaussée, portés par neuf arcades en plein-cintre en brique. Les piliers des arcades sont en pierre de taille pour les quatre centraux portant le balcon de l’étage, et en brique avec un placage en pierre de taille du côté extérieur uniquement pour les autres. Le rez-de-chaussée est assez peu ouvert sur l’extérieur sous les couverts : une porte en plein-cintre relativement monumentale au centre et seulement des baies hautes, en plein-cintre mais plus simples, sur les côtés. Au premier étage se trouve un balcon filant devant les trois portes-fenêtres centrales. Il est protégé par un garde-corps en fer forgé. La porte-fenêtre centrale est couronnée d’un entablement en brique. Les autres travées sont toute identiques, constituée d’une fenêtre à encadrement mouluré et couverte d’une plate-bande en brique. Seuls les angles supérieurs et les appuis sont en pierre de taille. Les fenêtres du deuxième étage sont plus petites et plus simples, mais on y retrouve les plates-bandes en brique et les appuis en pierre de taille. Toutes les fenêtres sont dotées de volets intérieurs dont la plupart sont conservés. L’élévation postérieure, au nord, est beaucoup plus simple, mais présente tout de même une certaine monumentalité. Elle est aussi divisée en neuf travées, mais qui ne sont pas réparties de manière tout à fait régulière. Quelques petites fenêtres s’intercalent notamment entre la deuxième et la troisième travée au premier étage afin d’éclairer les toilettes aménagées sous l’escalier de service. Les baies du rez-de-chaussée à gauche de l’élévation ont été remaniées. La porte d’entrée se trouve au centre, dans l’axe de la porte d’entrée principale donnant au sud. Elle est aussi en plein-cintre mais l’encadrement n’est pas aussi travaillé qu’en façade. Une seconde porte, à l’ouest, permettait un accès direct à un escalier de service menant des cuisines à la salle à manger de l’étage. On retrouve ici de grandes fenêtres au premier étage et de plus petites au second. Toutes sont couvertes de plates-bandes en brique. Contrairement à celles de la façade, les fenêtres étaient dotées de contrevents extérieurs (feuillures et traces de gonds). Seuls les appuis et les pierres gaffonières sont en pierre de taille. Des cordons régnants en brique marquent la limite entre les niveaux. L’intérieur de l’hôtel particulier a été visité, seules quelques pièces n’étaient pas accessibles, notamment au rez-de-chaussée. Le rez-de-chaussée s’organise de part et d’autre d’un hall traversant implanté au centre. Il est ouvert, à l’est, sur la cage d’escalier monumentale. La séparation entre le hall et la cage d’escalier est marquée par une marche et la présence de deux colonnes qui portent le palier du premier étage. Le sol est constitué de dalles de pierre. Les autres pièces du rez-de-chaussée n’ont pas été visitées. L’escalier est un escalier à retours tournant à gauche à trois volées droites entièrement en pierre de taille. La rambarde est constituée de montants verticaux métalliques et d’une rampe en bois. L’escalier dessert un palier qui se prolonge, au-dessus de la première volée de marches, par une galerie. Il est éclairé par deux grandes fenêtres du côté nord. Il dessert deux portes, une large à l’ouest et une petite dans l’angle sud-est. Le premier étage est constitué de deux groupes de pièces en enfilades, au sud et au nord, au centre desquelles le palier et le vestibule assurent la distribution. Quatre pièces donnent au sud du côté de la place et de six pièces au nord. Le palier de l’escalier principal donne accès, à l’ouest, à un vestibule aménagé au-dessus du hall d’entrée du rez-de-chaussée. Ce vestibule est richement décoré. Il est éclairé par une fenêtre au nord et dessert deux pièces, à l’ouest et au sud. Le sol des différentes pièces du premier étage est principalement constitué de carreaux de terre cuite. La pièce située immédiatement à l’ouest du vestibule est l’ancienne salle à manger. Elle conserve quelques éléments de décor, notamment autour d’une niche en plein-cintre aménagée dans le mur nord. La pièce située encore à l’ouest n’a pas été visitée. Au sud du vestibule, on accède au salon le plus vaste, l’ancien salon de musique. Il occupe les trois travées centrales de la façade et donne donc au sud sur le balcon grâce à trois portes-fenêtres. Ce grand salon possède une cheminée en marbre gris sur le mur est. Dans chacun des angles de la pièce, sur les murs ouest et est, se trouvent des portes en bois couronnées d’entablements en bois portés par de petites consoles. Elles permettent d’accéder aux autres pièces donnant en façade. La pièce à l’ouest n’a pas pu être visitée. La pièce à l’est de l’ancien salon de musique était le salon de billard. De forme arrondie du côté nord, elle donne au sud sur la place par deux grandes fenêtres. On retrouve le même type de portes que dans la pièce précédente pour les deux portes principales, permettant le passage d’une pièce à l’autre en enfilade. Deux autres portes dérobées sont aménagées dans les parties courbes de la pièce. Ce salon présente un décor monumental constitué d’une grande scène peinte faisant tout le tour de la pièce. La partie inférieure des murs est occupée par un lambris d’appui panneauté. Une dernière pièce est située à l’est du salon de billard mais elle n’a pas été visitée. Depuis le palier on accède aussi à l’escalier de service, à l’est, et à une dernière pièce (angle nord-est) qui était la seule chambre à ce niveau au milieu du XIXe siècle. Sur le mur sud de la chambre sont conservés deux placards d’angle arrondis formant une sorte d’alcôve. L’escalier secondaire est un escalier en bois tournant à droite. Des toilettes sont aménagées dessous. Il donne accès au deuxième étage qui s’organise de part et d’autre d’un long couloir central traversant l’hôtel d’est en ouest. Le couloir dessert deux chambres relativement vastes et deux autres grandes pièces au sud. Il distribue du côté nord des pièces plus petites, peut-être plutôt réservées au service. Le couloir est assez richement décoré compte tenu de son emplacement dans la maison. Il est scandé par plusieurs arcs en plein-cintre portés par des pilastres. Il est éclairé à chacune de ses extrémités par des fenêtres en plein-cintre à impostes vitrées. Les deux chambres implantées dans la partie sud-est étaient celles des enfants au milieu du XIXe siècle. Elles communiquent avec le couloir par un sas commun ainsi que directement entre elles. La chambre la plus à l’est possède une cheminée en marbre gris contre le mur oriental et plusieurs placards intégrés dans l’épaisseur des murs. La deuxième chambre est un peu plus vaste que la précédente. Elle possède une cheminée en marbre gris contre le mur ouest et est dotée de deux placards d’angle arrondis formant une sorte d’alcôve au nord. L’un de ces éléments arrondis donne en réalité accès au sas et au couloir. D’autres placards sont aménagés dans l’épaisseur du mur ouest de part et d’autre de la cheminée. La troisième pièce du côté sud, vers l’ouest, a été très remaniée mais conserve une cheminée en marbre gris. Un vaste espace est aménagé au nord-ouest du deuxième étage, résultant certainement de la destruction de parois légères. On y observe tout de même les traces d’une cheminée disparue et d’une probable trémie d’un escalier n’existant plus. Les petites pièces alignées au nord, entre ce grand espace et la cage d’escalier, sont beaucoup plus pauvres que les autres. Elles sont nettement plus petites et ne possèdent pas de cheminées. Les murs ne sont ni décorés ni couverts de papier peint. Seule la chambre nord-est est de dimensions semblables à celles du sud-est. Elle est dotée d’une cheminée en marbre gris sur le mur oriental et de papier peint. Les communs sont implantés au nord, de l’autre côté de la cour. De plan allongé d’environ 33 m de long pour 7 m de large, ils ne comprennent aujourd’hui qu’un rez-de-chaussée mais devaient initialement posséder un comble à surcroît ayant pu servir de fenil ou de grenier. Ce bâtiment servant aujourd’hui de bureaux pour la mairie, il a été très remanié, y compris les ouvertures extérieures. On devine tout de même que la façade sud, sur cour, devait être scandée d’une alternance de fenêtres relativement petites et de portes ou de portes de remise. Au-dessus de chaque baie s’ouvrait une petite fenêtre en plein-cintre au niveau du comble. Une grande arcade en plein-cintre est à noter au centre, dans l’axe des portes principales de l’hôtel particulier. Les encadrements des baies sont en brique apparente, tout comme le cordon régnant qui parcourt toute la façade au niveau de l’appui des petites fenêtres des combles. La façade est couronnée d’une corniche. Le toit à longs pans est couvert de tuiles creuses. L’élévation nord n’est percé que de quelques rares fenêtres hautes.
Historique :
En 1257, la bastide est créée par Alphonse de Poitiers auquel les Hospitaliers cédèrent la haute juridiction sur le territoire. La bastide a conservé sa place centrale, à quatre côtés réguliers et bordés d'arcades. Le fond de la place est constitué de maisons à couvert de même style que la mairie. Le côté Est est occupé par les bâtiments de la mairie : hôtel classique avec façade sur arcades divisée en trois par des pilastres corinthiens. A droite de la mairie se trouve une ancienne maison en pans de bois. Une autre maison à pans de bois avec remplissage de briques se trouve à l'angle ouest.
D’après le compoix de 1578, le côté nord de la place de la bastide était bordé par 7 maisons dont l’allivrement variait entre 6 et 13 sous. Parmi celles-ci deux appartenaient à un riche marchand de la bastide, Jacques Ayrail, qui possédait d’autres maisons dans ce secteur. Il ne semble cependant pas y avoir eu de regroupement notable et d’établissement d’hôtels particuliers dès cette période au nord de la place contrairement à d’autres endroits de la bastide. La situation pour les XVIIe et XVIIIe siècles est mal connue. L’hôtel particulier a été bâti au cours du 1er quart du XIXe siècle pour Édouard de Boutaud, en même temps que l’orangerie et le parc au nord-est. Un plan de l’impasse du Cul-de-Sac (actuelle rue du 11 novembre 1918) dressé en 1826 indique qu’à cette date les communs n’étaient sans doute pas entièrement bâtis. Ne figure que la partie ouest constituée d’un cellier et d’un cuvier, le reste étant occupée par une « cour et jardin ». Les communs semblent avoir été édifiés dans les années qui suivent. En effet, l’hôtel est représenté dans sa configuration actuelle sur le plan cadastral dressé en 1839 : l’hôtel au sud, sur la place, les communs au nord, sur la rue du Four, et une cour entre les deux. À cette date l’hôtel est inscrit au cadastre comme comportant 45 portes et fenêtres ordinaires imposables et une porte cochère. Dans les années 1860, l’hôtel passe aux mains de la famille Carrière, puis des Dehoey à partir des années 1880. Un plan schématique de la disposition des pièces au début du XXe siècle est conservé dans les dossiers Dehoey à la mairie. Au premier étage se trouvent alors, du côté de la place, un salon « Louis XVI », un salon de musique (au centre), un salon de billard (en hémicycle, avec décor peint) et un petit salon. Du côté nord sont aménagés une salle à manger, une « petite pièce » et la chambre des parents. Les chambres des enfants et des domestiques se trouvent alors certainement au deuxième étage. On y trouve notamment des graffitis sur un montant de porte marquant la taille des enfants et datés des années 1850 (Alexandre et Louise). Les salles de service (cuisine, etc.) devaient se trouver au rez-de-chaussée. L’hôtel, ainsi que ses dépendances et les immeubles voisins, est racheté par la commune en 1933. Il est d’abord prévu d’y établir le foyer familial et la bibliothèque, ainsi que d’autres services publics. C’est finalement la mairie qui s’y installe rapidement et s’y trouve encore aujourd’hui ainsi que d’autres services publics. Le deuxième étage est désaffecté. L’hôtel présente un état de conservation de l’architecture et des décors du XIXe siècle exceptionnel et mériterait une étude monographique plus poussée. Le papier peint de l’ancien salon de billard est particulièrement remarquable.
Périodes de construction :
XVIIe siècle
Propriété de la commune ; propriété privée
Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?