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Crédit photo : Didier Descouens - Sous licence Creative Commons
Monument Historique
Adresse renseignée dans la base Mérimée :
15 rue du Ninau
31100 Toulouse - France
Code Insee de la commune : 31555
Haute Garonne [31] - Toulouse - Midi Pyrénées (Occitanie)
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
15 Rue Ninau 31000 Toulouse
Eléments protégés :
Hôtel dit de Jean de Ulmo : inscription par arrêté du 16 juillet 1925
Description :
L'édifice est un hôtel entre cour et jardin. Il s'organise autour d'un axe central matérialisé par le portail, la porte d'entrée et l'escalier. Les murs, principalement en brique, utilisent également des matériaux plus prestigieux comme la pierre pour certains encadrements et le marbre pour le baldaquin. La cour, presque carrée, est délimitée par trois corps de bâtiments. Elle est fermée rue Ninau par un large mur percé d'un portail et surmonté d'un chemin de ronde. Une tour d'escalier est accolée à l'aile gauche et une tourelle est inscrite dans l'angle sud-ouest. Les façades sont couronnées par une corniche à modillons. Elles sont unifiées par de larges cordons régnant avec le sommet des fenêtres et formant des décrochements au niveau des travées centrales. Les baies, ornées de petites consoles, ont pour certaines conservé leur traverse. Le corps de logis principal présente quatre travées. Les travées centrales sont prolongées par un mur pignon flanqué d'une poivrière et couronné par un fronton. La porte d'entrée est soulignée par un élégant baldaquin. Elle permet d'accéder à un escalier tournant à retours agrémenté de pilastres et plates-bandes couvert par une voûte à croisées d'ogives. Au premier étage, le couloir de distribution a été conservé. La façade sur jardin reprend la composition autour des deux travées centrales. Elle est flanquée de bâtiments à droite et à gauche. Une construction scandée de pilastres ioniques s'élève en fond de jardin.
Historique :
Cet hôtel est le premier logis toulousain contenant un escalier solennel à double volée droite à la place de la vis médiévale. Une voûte encore gothique couvre le dernier étage qui devait se terminer en terrasse. Dans le porche, un baldaquin de marbre surmonte le perron central. Colonnes ioniques et dôme à imbrications arrondies que couronne un vase de fleurs. Les fenêtres ont perdu leurs meneaux en croix. L'accès à la galerie au-dessus de la porte d'entrée, joignant les deux ailes, se fait par une tourelle latérale et par le corps de logis sud. La construction de briques est relevée par quelques bandeaux de pierre et des cadres de fenêtres sans ornement.
La carrière de Jean de Ulmo est peu commune. Après s'être élevé jusqu'à la charge de premier président au Parlement de Toulouse, ses manigances et malversations l'amènent à être condamné pour corruption en 1536. Il est alors destitué de ses fonctions puis emprisonné à Saint-Malo. Son hôtel toulousain est édifié au cours des dix années qu'a duré sa carrière parlementaire. Il achète vers 1526 plusieurs maisons rue Ninau pour former une parcelle particulièrement vaste lui permettant de construire sa demeure sur le modèle très abouti de l'hôtel entre cour et jardin. Il commence probablement par s'installer dans le bâtiment formé aujourd'hui par l'avant-corps de l'aile gauche de son hôtel. Il semble qu'il ait ensuite agrandi ce corps de logis par une extension arrière et par la tour d'escalier (sa devise DVRVM PATIENTIA FRANGO est gravée sur le linteau de la porte). Il achève l'édifice par la construction du corps principal et de l'aile droite. Bien qu'il y ait eu plusieurs campagnes de travaux, l'ensemble architectural est très homogène. Il est également novateur : un escalier central à double volée se substitue à la traditionnelle tour à vis comprise dans un angle de la cour. Toute l'organisation de la demeure, désormais pensée autour d'un axe médian, s'en trouve modifiée. Cette distribution moderne et probablement pionnière à Toulouse a quelque peu été bouleversée par le percement du passage d'accès au jardin (18e ou XIXe siècle). Jean de Ulmo est dépossédé de son hôtel lors de sa condamnation en 1536. L'évènement profite à son principal plaignant Jean Martel qui s'en trouve possesseur et le vend à Pantaléon Jaulbert, propriétaire de l'immeuble voisin. Ce dernier achève peut-être la construction. En 1562, l'édifice est divisé : le 17 rue Ninau et le 20 rue Saint-Jacques sont détachés de la parcelle. Aux XVIIe et XVIIIe siècles l'hôtel passe entre les mains de différents parlementaires dont le premier président au Parlement Gaspard de Fieubet. Le baldaquin en marbre a peut-être été aménagé pour ce dernier. Les ouvertures présentent des encadrements d'épaisseurs différentes et aux matériaux hétérogènes (brique, pierre, brique et pierre en assises alternées) laissant supposer un remaniement, un changement de programme ou un manque de moyen. Il semble également que certains meneaux et traverses aient été arrachés. Le décor intérieur a été remis au goût du jour au XVIIIe siècle avec la mise en place de cheminées, peintures murales et parquets. Au XIXe siècle trois bâtiments ont été édifiés dans le jardin.
Périodes de construction :
2e quart XVIe siècle
Propriété privée
Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?
Fiche Mérimée : PA00094553
Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2025-03-04
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