Château de la Treyne à Lacave

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Monument Historique Château de la Treyne situé à Lacave

Crédit photo : Alexandre Poisson - Sous licence Creative Commons

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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
46200 Lacave - France

Code Insee de la commune : 46144
Lot [46] - Cahors - Midi Pyrénées - Occitanie

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
5001 Cht de la Treyne 46200 Lacave

Eléments protégés :
Les façades et toitures ; l'escalier droit ; les décors du grand salon et de la salle de billard au rez-de-chaussée (cad. E 6) : inscription par arrêté du 3 mai 1990, modifié par arrêté du 17 septembre 2008

Description :
Le château occupe une position admirable sur un rebord de falaise plongeant sur la rive nord de la Dordogne. Très restaurés, les logis aux toitures à la Mansard emboîtés sans symétrie sont dominés par une tour ronde posée en vigie édifiée après le milieu du XVIe siècle si l'on en juge par ses fenêtres armées de petites bouches à feu percées dans les allèges. Du milieu du XVIe siècle il faut sans doute attribuer le grand escalier à l'italienne qui distribue aujourd'hui l'ensemble de la demeure. Une importante restructuration du XVIIIe siècle a tenté de donner une symétrie la façade sur la cour, aujourd'hui prolongée par la perspective axiale d'un parterre à la française. La "chapelle" néo-romane a été construite à quelque distance, dans un petit bois. Au centre des logis, on distingue le volume d'une tour quadrangulaire dont les chaînes d'angle bien appareillées indiquent qu'elle précéda le reste des constructions et qu'elle était à l'origine isolée. A l'angle de la tour, les traces d'une porte chanfreinée assez large semblent avoir été greffées dans la construction primitive après coup. Elle appartient à un important logis médiéval dont les vestiges sont repérables dans l'actuelle aile ouest du château. Sur la façade ouest dominant la Dordogne, parmi les fenêtres cintrées à chambranle du XVIIIe siècle, on remarque les vestiges de deux baies cintrées et ceux d'un caisson de latrines qui appartiennent manifestement à ce premier logis. Il n'est pas certain cependant que la porte médiévale établie au pied de la tour ouvrait directement sur les salles. Les divergences d'orientation entre la tour et le logis auraient pu laisser la place à un espace libre. La tour féodale est établie sur plan carré de 7,60 m de côté pour des murs épais de 1,47 m. L'importance des remaniements du milieu du XXe siècle rendent sa distribution difficilement déchiffrable. Le rez-de-chaussée est occupé par une salle voûtée en berceau dont la grande porte d'accès est une réfection récente (inventée ?) de même que la porte moulurée qui a été réaménagée dans son élévation ouest et qui provient d'un ancien escalier en vis. La porte chanfreinée qui établit la communication avec le grand escalier pourrait en revanche appartenir aux travaux de reconstruction du XVIe siècle. Le premier étage et le second étage sont tout aussi remaniés que l'étage bas. Les deux fenêtres géminées qui les éclairent sur la cour sont, comme la grande porte en arc brisé, des ouvrages du XXe siècle. Le troisième étage, en revanche, a conservé l'essentiel de ses dispositions originelles. Une assise de réglage et un changement d'appareil montrent qu'il résulte d'une seconde campagne de travaux. Une ligne de trous d'encastrement montre qu'on avait prévu la possibilité d'y établir un hourd porté par des solives et pouvant se développer sur au moins trois des quatre faces de la tour comme l'indiquent les encastrements biais des angles. Aucune trace d'encastrement de toiture ne correspond à ce hourd qui ne devait donc être mis en place qu'en cas de nécessité de mise en défense. La salle haute ouvrait sur l'extérieur fenêtre géminée rectangulaire, ornée de simples chanfreins. Percée dans une embrasure dissymétrique couverte en arc brisé et dotée de coussièges soigneusement chanfreinés. Les portes d'accès actuelles sont modernes et ne permettent plus de restituer ni les accès d'origine, ni le dispositif qui aurait permis l'accès aux hourds. La salle est couronnée sur trois de ses faces de la tour par une très importante retraite évoquant la présence d'un ancien crénelage et d'une toiture en retrait. Soit que la banquette ait été prévue pour une circulation défensive, à l'arrière des créneaux, soit qu'elle ait eu pour destination principale de porter les chéneaux recueillir les eaux de toiture.

Historique :
Le fort était constitué à l'origine d'un donjon et d'un bâtiment accolé. Le château fut reconstruit après l'incendie de 1586 provoqué par les guerres de Religion, en le prolongeant, au nord, par un logis flanqué d'une tour ronde. A l'intérieur, les pièces de réception du rez-de-chaussée ont conservé leur décor du début du XXe siècle. Le grand salon est orné d'une cheminée monumentale en bois, décorée de trois niches, de mufles de lions et de consoles inversées. La pièce est couverte par un plafond à caissons décorés de peintures azur et or et à cabochons. Le salon vert a conservé quelques panneaux moulurés de style 18e. Le bureau proche de la cuisine possède une cheminée de pierre du XIVe siècle. Le parc à l'anglaise qui entoure le château est l'oeuvre d'Edouard André et date de 1910.
Le fief de La Treyne n'apparaît pas dans les textes avant le XIVe siècle. Il appartenait alors à un lignage originaire du Gourdonnais, les Rouffilhac, qui le tenaient du vicomte de Turenne, peut-être en co-seigneurie avec des Cornil. Moins d'une dizaine d'années après le premier hommage relevé pour La Treyne (1304), Bertrand de Rouffilhac aurait obtenu (1342) l'autorisation d'élever un fort à la place de ce qui n'était vraisemblablement qu'un simple mas. D'après les termes d'un nouvel hommage, rendu en 1356, il semble que l'édification du fort de La Treyne n'était pas encore achevée, sans doute faute de liquidités si l'on en juge par les1300 florins d'aide financière que dût apporter sur quatre ans l'oncle du constructeur, l'évêque de Fréjus Guillaume de Rouffilhac, alors gouverneur du Comtat-Venaissin. La tour féodale offre de ce fait l'intérêt d'être assez bien datée par les textes. Edifiée vers 1356, c'est d'elle qu'il s'agit vraisemblablement lorsqu'on évoquait la faculté pour les hommes du vicomte de Turenne d'y entrer à chaque réquisition et d'y élever l'étendard du vicomte en criant trois fois "Turenne, Turenne, Turenne" le matin jusqu'à midi, après quoi il sera retiré et le fort rendu au Guilhaume de Rouffilhac. Les Rouffilhac hommage encore pour la Treyne en 1460 puis semblent disparaître, et en 1462, le vicomte de Turenne offre la seigneurie avec toutes justices à son maître d'hôtel, Annet Hugon du Cluzel (C. Didon, 1996). Celui-ci (ou son fils ?) dénombre en 1504 pour Meyraguet et le château de Latreyne, "de petite valeur" (L. d'Alauzier, 1985). Le château aurait été reconstruit dans le deuxième quart du XVIe siècle : c'est du moins ce qui ressort de la mention en 1555 de la "maison neuve dudit château", que se réserve alors Jeanne de Coustin, dame de La Treyne (et alors veuve de Jean de Cluzel). Occupé par les Huguenots, ce château neuf est incendié en 1586. En 1607, le protestant Jean de La Ramière hérite du château dont la destruction est ordonnée en 1622 par le Parlement de Toulouse, décision qui n'aurait pas été suivie d'effet. Gédéon de la Ramière, fils de Jean, entreprend sa restauration en 1625 : une grande partie de l'édifice date de cette époque. En 1711, le château passe par alliance à la lignée de Cardaillac-Végennes. François-Emmanuel fait agrandir le château en 1760 et relève le titre de marquis de Cardaillac. La famille conserve le château jusqu'au début du XXe siècle. En 1910, il est acheté par Auguste-Gabriel Savard, industriel parisien, qui entreprend la restauration et la transformation des bâtiments (porte d'entrée, appartements) et fait aménager le parc. Le château change de mains à plusieurs reprises. En 1954, le nouvel acquéreur, M. Santiard fait construire dans le parc une chapelle néo-romane, qui accumule les remplois : chapiteaux du XIIe siècle provenant d'une église abandonnée de Cuélla, province de Ségovie en Espagne, fragments de vitraux du XVIe siècle (?) ; il y présenta le tombeau de Jean de Chabannes et une Mise au tombeau provenant du prieuré du Saint-Sépulcre d'Allemagne à Mongé (77). Depuis 1972, le château est devenu hôtellerie de luxe.

Périodes de construction :
4e quart XVIe siècle, XVIIIe siècle, 1er quart XXe siècle

Architecte ou maître d'oeuvre :
André Edouard (paysagiste)

Propriété d'une société privée

Informations pratiques de visite ou services :

Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?

Autres photographies :



Fiche Mérimée : PA00095288

Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-09-22

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