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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
81380 Lescure-d'Albigeois - France
Code Insee de la commune : 81144
Tarn [81] - Albi - Midi Pyrénées - Occitanie
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
5728 B Chemin du Port 81380 Lescure-d'Albigeois
Eléments protégés :
Eglise Saint-Michel : classement par arrêté du 11 août 1883
Description :
Le monument se compose d'un portail monumental qui précède l'entrée de la nef. Celle-ci comporte trois travées. Le plan se termine par un choeur en forme d'abside orienté nord-est. L'ensemble est surmonté d'une tour-clocher dont les nombreuses maçonneries en briques rouges ou en pierres noires contrastent avec les autres façades de l'édifice, en calcaire gris. Le portail est plus bas et moins large que la nef. Il faut gravir trois marches pour accéder à l'entrée. Ces trois marches correspondent aux ébrasements à ressauts. Un damier a été sculpté sur leurs angles. Trois colonnes sont adossées aux ressauts, de part et d'autre de l'entrée. Les bases sont constituées d'une plinthe avec griffe surmontée d'un tore et d'une scotie. Elles sont couronnées par des chapiteaux historiés ou à motifs végétaux qui soutiennent un tailloir à fleurons. Les motifs de ces tailloirs sont prolongés par l'imposte du piédroit ainsi que par une corniche qui coupe le portail en deux registres. C'est d'ailleurs en fonction de cette corniche que les angles ont reçu deux ensembles de colonnes superposées. Si le linteau et le tympan sont absents, des voussures viennent s'appuyer sur les tailloirs et les impostes. Quatre registres se superposent. Ils sont entourés par trois chrismes : deux de chaque côté de la dernière voussure et un troisième à son sommet. La façade du portail se termine par une frise en damiers que surmonte une corniche, rythmée par des fleurons et reposant sur des corbeaux sculptés. Figurés, ils sont alternés entre des pierres elles-mêmes sculptées. de deux collatéraux ainsi que de trois travées, elle est au premier regard homogène. Des baies en plein-cintre apportent de la lumière : on en trouve une sur les murs sud-ouest et nord-est de chaque bas-côté ainsi que dans la deuxième et troisième travée du collatéral sud-est et dans la première et On entre dans la nef en descendant deux marches. Disposant d'un vaisseau central flanqué de deux collatéraux ainsi que de trois travées, elle est au premier regard homogène. Des baies en plein-cintre apportent de la lumière : on en trouve une sur les murs sud-ouest et nord-est de chaque bas-côté ainsi que dans la deuxième et troisième travée du collatéral sud-est et dans la première et troisième travée du collatéral nord-ouest. Les baies situées sur le mur mitoyen sont analogues aux précédentes : une petite fenêtre cintrée et ébrasée, est encadrée par deux colonnes adossées dont le tailloir supporte un arc saillant. En outre, deux ouvertures en plein-cintre ont été bouchées dans les deux dernières travées du bas-côté sud-ouest. La première est le vestige d'une porte communiquant avec le cimetière, à l'instar de celle placée dans la deuxième travée du collatéral d'en face, tandis que la seconde ouverture indique l'emplacement d'un placard. Quatre piliers cruciformes compartimentent l'espace. Chacun accueille quatre pilastres. Ceux tournés vers le vaisseau central ou vers les autres piliers possèdent des colonnes engagées, coiffées de chapiteaux historiés ou à motifs végétaux. L'entrée du choeur a également profité de cette disposition, portant le nombre de chapiteaux à quatorze. Quatre ensembles de colonnes géminées sont dénombrés : ils correspondent à la croisée du transept. Ces dix-huit colonnes, aidées par des pilastres installés sur les murs de la nef, supportent des arcs à double rouleau, sauf à l'intérieur des collatéraux et pour l'arc-triomphal : il s'agit alors d'arcs doubleaux. L'homogénéité de la nef est à nuancer. Le dallage en larges carreaux de terre cuite disparaît dans le fond du vaisseau central, près du choeur, pour laisser place à un sol en pierre. C'est également dans la dernière travée que des différences sont appréciables puisque les voûtes de ses bas-côtés ont reçu un traitement différent du reste. Alors qu'une charpente recouvre les premières travées, les bas-côtés de la dernière possèdent une voûte en berceau réalisée en béton.Les éléments de voûte, au-dessus des arcs à double rouleaux de la deuxième travée, séparant la nef de ses bas-côtés, ont également été consolidés. En outre, des jours outrepassés ont été conservés au-dessus des arcs doubleaux des collatéraux de la première travée tandis que les trompes d'une ancienne coupole se trouvent toujours dans les angles de la croisée. Le choeur est surélevé. Un degré en pierre et deux en bois permettent d'y accéder. Il se compose d'une travée voûtée en berceau et se termine par une abside semi-circulaire avec cul-de-four. Trois baies cintrées ont été percées au centre de l'abside. Leur forme est imitée par un extrados qui se poursuit tout le long de l'abside. La baie centrale est encadrée par deux colonnes qui supportent les vestiges de nervures naissantes. Elles sont prolongées par une fausse voûte d'ogives ornée de rinceaux peints. Ces rinceaux se retrouvent sur la travée, matérialisée par deux pilastres qui soutiennent un arc doubleau. Le choeur dispose en outre d'un autel en pierre calcaire ainsi que d'un lavabo installé sur le mur sud-est. Les élévations de la nef et du choeur sont à nouveau homogènes. L'appareil régulier manifeste cependant des parties plus épurées ou plus brunes que d'autres, preuve des étapes de réhabilitation de l'église, à l'instar des pierres employées dans la base de la première travée. L'harmonisation entre l'intérieur et l'extérieur ne fait a priori aucun doute : on retrouve bien entendu les mêmes baies percées, des assises irrégulières sur l'élévation sud-est évoquent les emplacements disparus d'une porte et d'un placard. En outre, quatre minces contreforts épaulent les murs-gouttereaux de la nef et le choeur. Ces derniers ne différent que par leur couverture : habillés de tuiles canal sur deux versants pour l'un, l'autre, conique, est couvert d'ardoises. Il faut s'intéresser à la nef pour se rendre compte d'une différence avec les espaces intérieurs. La troisième travée dispose d'un prémisse de transept dont la hauteur des bras ne recouvre pas les mêmes dimensions : le bras tourné vers le nord-est est plus trapu que l'autre. Le niveau ultérieur de ce dernier a été érigé en pierre de taille et en brique, s'accordant avec le clocher. De même, il est difficile de dire de visu si le portail, qui se marie habilement avec le reste de l'édifice, a pu être ajouté ou faisait partie du même programme de construction. Le mur-pignon, en raison de sa hauteur, crée toutefois une séparation visuelle entre la nef et le narthex. Ce mur est par ailleurs coiffé d'une croix identique à celle qui surmonte le mur-pignon du transept nord-ouest. L'intérêt de la structure extérieure provient des éléments sculptés disposés sur l'élévation nord-est de la nef et sur l'abside du choeur. Qui plus est, quatre pierres intriguent par la place qu'elles occupent. La première, située à environ cinq assises au-dessus de la baie de la première travée de l'élévation nord-ouest, figure un visage humain identique à ceux qui ont sculptés entre les corbeaux du portail. Les trois autres sont des cadrans solaires disposés, pour deux d'entre eux, à chaque extrémité de la façade sud-est et, pour le dernier, au-dessus de l'évacuation du lavabo dans la partie sud-est de l'abside. Leur installation sur le niveau inférieur des élévations a questionné, certains y ont vu les indices d'un calendrier solaire (Rougier, p. 19). Malgré cette hypothèse souriante, il est difficile d'expliquer leur rôle en ces endroits. L'accès au clocher se fait par un escalier installé dans la deuxième travée du bas-côté sud-ouest. Les trous de boulin d'une ancienne plateforme sont encore visibles. Son intérieur n'a pas été vu. Ses élévations extérieures présentent une multitude de matériaux qui rendent compte de ses nombreuses reprises. Comme l'attestent les élévations nord-ouest et sud-est, la maçonnerie en brique occupe les deux-tiers du clocher en partant de son sommet, le reste étant composé de pierres calcaires identiques. Même la structure de l'élévation sud-ouest, pourtant plus complexe, atteste d'un appareillage en brique sur les mêmes proportions. Ces trois façades disposent des mêmes ouvertures : des baies géminées en plein-cintre sont surmontées de jours rectangulaires. Seule l'élévation nord-est contraste. Sa maçonnerie en pierre de taille, au même niveau que les autres façades, et ses baies outrepassées supposent un traitement antérieur : ce vestige peut être celui de la tour avant sa restauration du XVIe siècle. Les briques, qui surplombent cette élévation et qui procurent un aspect défensif à partir de ce siècle, témoigneraient de cette chronologie peut-être s'agit-il d'un vestige de la tour avant sa restauration du XVIe siècle. En outre, la couverture en tuile canal est placée sur une toiture à quatre versants dont le degré est quasiment nul. Le clocher est épaulé par deux appentis, bien visibles sur l'élévation sud-est de l'édifice : un premier est situé sur le toit de la nef tandis que le second surmonte la couverture du transept.
Historique :
L'église, entièrement construite en pierre, se compose d'une nef avec bas-côtés dont le mur qui mène au choeur est percée de deux petites fenêtres ornées chacune de deux colonnes miniatures aux chapiteaux à feuille d'eau. L'édifice s'ouvre par un grand portail en arc plein cintre richement orné (ornementation végétale, têtes humaines et d'animaux...). Les chapiteaux des colonnes du portail représentent la tentation d'Adam et Eve, le sacrifice d'Abraham, le mauvais riche. A l'intérieur, au centre de l'église, quatre colonnes soutiennent un commencement de coupole. Bas-côtés et sanctuaire sont voûtés tandis que la nef est couverte par un plafond à planches.
L'origine de la fondation de l'église Saint-Michel de Lescure n'est pas connue. Elle serait toutefois liée aux relations que la ville a entretenues avec le pouvoir pontifical. Le castrum fut en effet donné par Robert le Pieux au pape Sylvestre II avant d'être offert par le pape Serge IV à Vedian de Lescure en 1011. Ce dernier acceptait en son nom et en celui de ses descendants à verser dix sous ramondins annuels au pontife afin de conserver ses droits sur la cité (Congrès archéologique, 1985, p. 354). L'église fut édifiée par l'abbaye Saint-Michel de Gaillac, dans la première moitié du XIIe siècle, certainement entre 1120 et 1150 . D'abord ferme, elle devint par la suite prieuré-cure de l'abbaye (Allègre, p. 55). Elle atteignit son apogée au XIIIe siècle avant de décliner lentement, suivant l'évolution de l'abbaye-mère (Haut-Languedoc Roman, p. 305), jusqu'à sa sécularisation en 1535. Saint-Michel fut dès lors employée en qualité de chapelle funéraire et le resta jusqu'à la Révolution de 1789 (Allègre, p. 55). L'apparence de l'église était alors différente d'aujourd'hui. La voûte de l'abside fut certainement réhabilitée à la fin de l'époque romane, suite à un effondrement, ce qui expliquerait le fort relief des modillons qui ont été sculptés sur le mur extérieur ainsi que la présence des vestiges de nervures naissantes sur les colonnes intérieures (Congrès archéologique, p. 358). En outre, si les bras du transept ne furent pas développés, la présence de trompes dans sa croisée témoigne de l'installation d'une coupole à cet endroit (Congrès archéologique, p. 356), ou du moins la volonté de la réaliser. Dans tous les cas, cette coupole - si elle exista - devait être contenue dans un clocher. L'écroulement de cette partie de l'église, à savoir le clocher et la croisée, entraîna une reconstruction de la tour, ce qui explique aujourd'hui l'hétérogénéité de ses matériaux. Cette restauration lui apporta certainement son aspect défensif, procuré par ses jours rectangulaires. Son apparence familière avec la porte du village, construite au XVIe siècle, a poussé V. Allègre à dater le clocher à cette époque (Allègre, p.60). Une autre réhabilitation eut lieu au XVIIe siècle (Allègre, p. 60). Le décor peint dans le choeur a été exécuté après la destruction des nervures naissantes de la voûte. On peut le dater de l'époque moderne en raison des motifs qui ornent cette partie de l'église (rinceaux, motifs géométriques). Des réparations des murs et de la couverture du choeur, de la nef, du clocher eurent lieu au XVIIIe siècle à la demande de l'archevêque d'Albi (Congrès archéologique, p. 354 ; Allègre, p. 57). En outre, une cloche fut installée en 1756 (Allègre, p. 56). A la Révolution française, l'église Saint-Michel fut mise en vente. Elle fut finalement conservée par la municipalité qui la jugait complémentaire aux deux églises déjà préservées. Un acte du 21 vendémiaire de l'an 10 (13/10/1801), relatif à sa subrogation en plusieurs citoyens de la ville de Lescure dont le maire et le prêtre, précise que "l'église appellée St Michel, scituée près le port dudit Lescure, sud la rivière du Tarn ; consistent en murailles, cloché, couvert, et bois en charpente" (A. D. Tarn, 144 EDT 2 M 1, acte de subrogation de l'église). Toutefois, elle ne fut ouverte qu'en 1812, toujours en tant que chapelle obituaire (Allègre, p. 58). Les qualités architecturales de l'église Saint-Michel sont prises en considération dans le courant du XIXe siècle, notamment avec l'ouvrage de Taylor et Nodier, Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France, qui lui consacre une étude (Congrès archéologique, p. 354). La représentation dressée par Charles-Marie Bouton du portail, en 1835, est légèrement tronquée (Allègre, p. 58). Ainsi, certains chapiteaux n'ont pas été rigoureusement dessinés. Cette vue ajoutée à celle de l'intérieur de l'église ont au moins le mérite d'apporter un état sanitaire de l'édifice dans le deuxième quart du XIXe siècle : les doubleaux et les colonnes sont fragilisées par de nombreuses fissures (Taylor et Nodier, p. 79). Dès 1843, des pétitions sont adressées au maire de Lescure afin de classer l'édifice au titre des monuments historiques (A. D. Tarn, monuments historiques). Cette prise de conscience aboutit le 11 août 1883. Les photographies prises à l'époque attestent de l'usure de l'église, les pierres étant pour certaines très érodées. Le portail est recouvert par un toit à un pan en tuile canal qui se prolonge sur la largeur de la nef. Le mur d'entrée de la nef est d'ailleurs plus bas qu'aujourd'hui, la croix n'ayant pas encore été dressée. Un oculus a été percé au sommet de cette couverture, dans le mur pignon de la nef. Il vient s'ajouter à l'oculus du tympan en bois installé dans le portail. L'entrée ne se fait que par celui-ci, la porte septentrionale ayant été obturée. Il en est de même pour les baies géminées du clocher, excepté les deux jours percés sur l'élévation nord-est. L'intérieur de l'édifice est éclairé grâce aux fenêtres percées dans le mur sud-ouest et dans le transept. Par ailleurs le parement inférieur de la première travée présente une maçonnerie en gros moellons sur ses trois élévations, contrastant avec les pierres qu'elles soutiennent. De même, les niveaux supérieurs de la troisième travée sur l'élévation sud-est ont une maçonnerie moins homogène qu'aujourd'hui. L'appentis surmontant ce bras est par ailleurs bien visible. Une fois classée, plusieurs restaurations sont entreprises sur l'église. Les couvertures du clocher, de la nef et du transept sont refaites ainsi que le plancher du clocher en 1888 (A. D. Tarn, 2 O 144/2). Dix années plus tard, l'escalier menant au clocher est également remis en état (A. D. Tarn, 4 T 15). En cette fin du XIXe siècle, on donne à l'église Saint-Michel l'aspect qu'on lui connaît aujourd'hui. Seules les baies cintrées et outrepassées du clocher demeurent aveugles. En 1900, la toiture est réparée suite à un fort orage. Le clocher et le transept font à nouveau l'objet de réhabilitations au niveau de leur charpente, couverture et maçonnerie en 1924 tandis que la couverture de l'abside n'est réparée qu'en 1939 (A. D. Tarn, 4 T 15, monuments historiques). Par recoupement des remarques formulées dans les études de Victor Allègre et de Marcel Durliat, on devine que les baies de clocher furent évidées entre la fin des années 1970 et le début des années 1980. Ces transformations furent les dernières. L'église est à présent désaffectée accueillant des expositions et des concerts lors de la période estivale.
Périodes de construction :
XIIe siècle
Propriété de la commune
Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?
Fiche Mérimée : PA00095590
Dalle funéraire de Louis de Lescure
Dalle funéraire de Jean-Baptiste de Lescure
Plaque funéraire de Louise d'_Elbene
Cloche
Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-10-13
Consultez le programme des Journées du Patrimoine pour le Monument Historique Eglise Saint-Michel situé à Lescure-d'Albigeois en consultant le programme officiel des JEP 2024.