Ancienne saline royale, actuellement Fondation Claude-Nicolas Ledoux à Arc-et-Senans

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Monument Historique Ancienne saline royale, actuellement Fondation Claude-Nicolas Ledoux situé à Arc-et-Senans

Crédit photo : Rolf Süssbrich - Sous licence Creative Commons

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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
25610 Arc-et-Senans - France

Code Insee de la commune : 25021
Doubs [25] - Besançon - Franche Comté - Bourgogne-Franche-Comté

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
28 Grande Rue 25610 Arc-et-Senans

Eléments protégés :
Façades et couvertures des bâtiments suivants : bâtiment d'entrée (numéro 312 du cadastre) ; bâtiments dits des Maréchaux (numéros 310, 311, 313, 314 du cadastre) ; bâtiment en ruines de la direction (numéro 306 du cadastre) , avec les pierres en provenant ; bâtiments dits des Bosses (numéros 308 et 316 du cadastre) ; pavillon des Commis (numéros 309 et 315 du cadastre) ; pavillon de la remise (numéro 307 du cadastre) : classement par décret du 30 novembre 1926 - Ensemble du domaine tel qu'il est limité par le chemin de ronde d'une largeur d'environ 6 mètres qui borde à l'extérieur les murs d'enceinte, y compris ce chemin de ronde : classement par décret du 20 février 1940

Historique :
Construite entre 1775 et 1779 par l’architecte Claude-Nicolas Ledoux, la saline se distingue par la qualité de son architecture qui lui a valu dès 1926 un classement au titre des MH et en 1983 une inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. La rigueur de son plan et le volume des bâtiments forment un enclos en demi-cercle où s'amalgament tous les usages d'une industrie jadis détentrice des attributs de l'autorité souveraine : lieux de travail (tonnellerie, maréchalerie) , lieux de vie et au centre du dispositif maison directorial sont restés figés. une chapelle est adjointe au logie patronal, elle est flanquée de deux vastes ateliers d'écvaporation, les "bernes". Des colonnes cyclopéennes et des frontons (entrée logis patronal) , l'omniprésence du calcaire en pierre de taille, l'ampleur des toits de tuiles et le décor d'architecture en rocaille n'ont pas évité à cette industrie d'Etat, les méfaits de l'effondrement de la rentabilité. Elle a cessé de produire du sel en 1895. Acquise en 1927 par le Conseil général, restaurée à partir de 1936 (travaux intérieurs de l’architecte Polti) , la saline est ouverte à la visite et offre un lieu d’accueil monumental pour les expositions temporaires, colloques et séminaires.
La saline dite de Chaux est construite de 1775 à 1779 entre les villages d’Arc et de Senans, d’après les plans de l’architecte Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806). Elle est destinée à traiter les eaux faiblement salées extraites à Salins, envoyées par une canalisation (saumoduc) d’une vingtaine de kilomètres. Le lieu d’implantation est choisi en fonction de plusieurs critères : la proximité de la forêt de Chaux (réservoir de combustible d’une superficie de 20 000 hectares), l’espace nécessaire de la plaine de la Loue, une altitude inférieure à celle de Salins (permettant d’acheminer la saumure par gravité) et les conditions indispensables à la construction d’un bâtiment de graduation. Construite en bois, cette installation technique, située à l’extérieur du périmètre de la saline, vise à concentrer la saumure sous l’action du soleil et du vent.Construite en forme d’arc de cercle, la saline renferme les lieux d’habitation et de production. Sur le diamètre sont disposés deux immenses ateliers de fabrication, dits bernes, encadrant la maison de la direction, elle-même flanquée au nord d’un bâtiment abritant une remise et des écuries. Deux maisons de commis sont bâties aux extrémités du diamètre. Sur le périmètre sont disposés cinq bâtiments aux façades reprenant l’arc segmentaire : deux logements d’ouvriers (berniers), deux ateliers (tonnellerie et maréchalerie), et le bâtiment d’entrée, construit dans l’axe de la maison du directeur. Des jardins sont aménagés entre ces constructions et le mur d’enceinte, qui suit la courbe de l’arc de cercle.L’eau salée était acheminée depuis Salins par un saumoduc, constitué de troncs de sapins évidés ("bourneaux"), progressivement remplacés au XIXe siècle par des canalisations en fonte. Elle était stockée dans un bassin d’une contenance de 6 000 m3 jouxtant le bâtiment de graduation. D’une longueur de 491 mètres, le bâtiment de graduation abrite 770 "caisses" remplies de fagots d’épines, présentant une surface d’évaporation de 6000 m2. Elevée par des pompes mues par deux roues hydrauliques placées dans un canal de dérivation de la Loue, l’eau se concentre en s’égouttant à travers les fagots d’épines. Elle est ensuite envoyée par canalisation dans les bernes est et ouest, abritant chacune quatre poêles d’évaporation. La production annuelle de 6000 tonnes de sel ne sera jamais atteinte, la saline produisant au maximum 4000 tonnes par an. L’ordonnance royale du 9 juillet 1843 autorise "le maintien de la saline de Chaux pour l’élaboration du sel gemme et le traitement des eaux salées". A cette date, la saline est équipée de cinq poêles (trois dans la berne ouest et deux à l’est) présentant une surface d’évaporation de 375 m2, et peut produire annuellement 3 750 t de sel. Une nouvelle ordonnance royale, en date du 11 novembre 1843, réglemente "le régime hydraulique des eaux de la saline, et le barrage de prise d’eau dans le canal de fuite de l’usine de Roche", située en aval (IA25001659). En 1846, M. de Grimaldi, administrateur général des anciennes salines royales de l’Est, demande l’autorisation d’augmenter la "consistance de la saline d’Arc" pour atteindre une production de 20 000 tonnes de sel raffiné par an, soit la mise en place de 28 poêles pour une surface d’évaporation de 2530 m2. Le projet reste sans suite. Le charbon de terre remplace le bois comme combustible dans le 3e quart du XIXe siècle. Trente personnes sont employées à la marche de la saline en 1883.En 1894, la saline compte toujours cinq poêles de 70 m2 de surface, et une de 112 m2, toutes chauffées à feu nu par de la houille de Blanzy (71), mais deux poêles seulement sont en activité. On y fabrique trois types de sel : du sel fin (de cuisine), du sel moyen et du gros sel. Au début de l’année 1894, la production mensuelle atteint 100 tonnes de sel, pour une consommation de 50 tonnes de houille. La saline emploie une vingtaine de personnes. Faute de rentabilité, elle cesse son activité en 1895. Servant d'abord d’entrepôt, elle est ensuite délaissée par la société exploitante, ses toitures se dégradant rapidement. En 1918, la maison du directeur est touchée par un incendie due à la foudre, et sa colonnade est dynamitée en 1926 pour prévenir tout accident. C’est pourtant en novembre de cette même année que la saline de Chaux obtient un classement au titre des Monuments historiques.Acquise l’année suivante par le département du Doubs, elle bénéficie de travaux de restauration entre 1930 et 1938. En 1936, l’architecte en chef des Monuments historiques Julien Polti recrée les toitures des bernes est et ouest. Les pierres calcaires des murs subsistants, chargées en sels, étant incapables de supporter une nouvelle charpente en bois, il les remplace par une charpente en béton armé, scandée par des fermes paraboliques. La saline a été inscrite en 1982 sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Trois campagnes de restauration se succèdent, achevées en 1996. Ouverte à la visite, la saline est également un lieu d’accueil pour les expositions temporaires, colloques et séminaires.Le bâtiment de graduation a disparu au milieu du XIXe siècle, lorsque la technique du sondage a permis d’extraire des eaux fortement chargées en sel, rendant inutile leur concentration. Il subsiste le logement attenant et le canal d’amenée.

Périodes de construction :
4e quart XVIIIe siècle

Architecte ou maître d'oeuvre :
Ledoux Claude Nicolas (architecte);Polti (architecte)

Propriété du département

Informations pratiques de visite ou services :

Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?

Autres photographies :



Fiche Mérimée : PA00101440

Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-12-09

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